jeudi 26 décembre 2013

Les nobles parrains de Louise Agathe ROBINEAU

Aujourd'hui, faisons tomber un cliché de plus sur la Révolution française. En parcourant les registres d'état civil de Cholet, dans le Maine-et-Loire, à la recherche des ancêtres de ma future nièce, j'ai découvert que Louis HUMEAU, dans son acte de mariage avec Monique Michelle BONNIN, est dit veuf de Louise Agathe ROBINEAU.

Louise Agathe ROBINEAU + Louis HUMEAU + Monique Michelle BONNIN
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                                Félix HUMEAU
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                               Alphonse Victor HUMEAU
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                                Le grand-père de mon beau-frère
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                              La mère de mon beau-frère
                            |
                        Mon beau-frère

Au fil de mes recherches, j'ai découvert que Louise Agathe ROBINEAU avait été baptisée dans la commune de Chavagnes-en-Paillers, en 1789. Baptisée en Vendée l'année de la Révolution, l'occasion était trop belle ! Je devais aller jeter un oeil à cet acte, d'autant que je n'ai pas d'ancêtres dans ce département et que je n'avais jamais consulté ce site d'archives.

(source : Archives départementales de la Vendée - AC065 - p. 58)
"L'an Mil Sept Cent quatre vingt neuf et Le vingt Cinq du Mois de janvier a été Baptisée par moi Vicaire Soussigné Loüise Agathe née d'hier du Legitime mariage de pierre Robineau domestique et de Marie guerin Son Epouse de Cette paroisse : Le parain a été Messire pierre alexandre Benjamin Chevalier de tinguy officier au RegiMent de Bourgogne ; et la Maraine demoiselle Emilie Loüise gabrielle de Suzanet qui nous ont été Representés par Etienne guillot domestique qui a signé, et par Charlotte Boudaud qui a declaré ne Le Sçavoir de ce interpellée. Le pere de L'enfant absent."
Voici donc bien des clichés qui tombent sur une noblesse orgueilleuse et riche face à des paysans les détestant et mourant de faim. Le père de Louise Agathe est de condition modeste puisqu'il est dit domestique. Et pourtant, ce sont deux nobles locaux qui sont parrain et marraine. Comme cela ce faisait pour les personnages importants ne pouvant pas forcément se déplacer le jour du baptême, ils sont représentés par deux autres personnes.

Le parrain, Pierre Alexandre Benjamin de TINGUY porte : d'azur à quatre fleurs de lys 2 et 2.

(source : dessin personnel)
La marraine, Émilie Louise Gabrielle de SUZANNET porte : d'azur à trois canettes d'argent, 2 et 1.

(source : dessin personnel)
Comme quoi, il faut toujours modérer la grande histoire officielle par l'histoire des événements courants de la vie des gens de l'époque. Cet acte est la preuve que des liens existaient parfois entre les gens du peuple et la noblesse avant la Révolution. 

Pour l'anecdote, voici les enfants de Louis HUMEAU avec ses deux femmes avec des prénoms parfois originaux.

Louis HUMEAU & Louise Agathe ROBINEAU : 
  • Louis Martial (1810)
  • Agathe (1812)
  • Héloïse Aimée (1814)
  • Paul Marie (1816)
  • Eugénie Victoire (1819)
  • Sidonie Olympe (1821)
Louis HUMEAU et Monique Michelle BONNIN : 
  • Séraphine (1828)
  • Marcellin (1829)
  • Alphonse (1831)
  • Henri Louis (1834)
  • Félix (1836)
  • Séraphie (1839)
  • Alphonsine (1841)

mardi 24 décembre 2013

Bilan de l'année 2013

Que s'est-il passé cette année sur ce blog ? Alors que les fêtes de Noël battent leur plein, il est peut-être temps de dresser le bilan de mes trouvailles généalogiques.

Tout d'abord, ce blog, qui depuis sa création au début de l'année a eu 29 683 pages vues. Avec des pays variés, notamment dus à l'article sur le blog The French Genealogy Blog parlant de mes recherches.

(source : Blogger)
Ce qui est étonnant, c'est que mes articles les plus lus sont ceux qui concernent mon organisation généalogique : 

Ce ne sont pourtant pas la majorité de mes articles, ce blog étant avant tout dédié aux découvertes concernant mon histoire familiale. Pourtant, ce sont les articles que vous semblez avoir le plus aimé.

En janvier, j'étais dans l'Ouest au XVIIIème siècle, chez les ancêtres chouans du Maine-et-Loire, ou chez les militaires napoléoniens.
En février, je me suis retrouvé dans le XVIème siècle berrichon et j'ai démarré l'ascendance de ma troisième grand-mère.
En mars, je me suis amusé à me promener sur la descendance de la famille de Bastard, pour découvrir que j'ai été baptisé dans l'église du village dont mes cousins étaient seigneurs il y a 482 ans de cela.
En avril, je continuais à remonter mes berrichons et habitants de la Dordogne.
En mai, j'ai découvert qu'une de mes ancêtres a eu son dernier enfant à 54 ans ! J'ai aussi vu un mot mettant en garde contre la Révolution écrit par le frère d'un ancêtre sur la couverture d'un registre d'état civil.
En juin, je décide de remettre à plat ce que j'ai découvert et d'aller moins vite.
En juillet, grosse phrase de découverte aux Archives de la Charente récemment mises en ligne.
En août (influencé par mon voyage dans le Berry ?), retour sur mes ancêtres berrichons, notamment les Debanne d'Issoudun.
En septembre, je continue dans la branche paternelle avec la Dordogne et la Charente.
En octobre, je passe un peu de temps sur la famille Chapelle de Jumilhac et sa descendance.
En novembre, célébrations obligent, je m'occupe de mes ancêtres pendant la Grande Guerre et commence à rechercher les fiches du monument au morts de Châteauneuf-sur-Cher.

Que vais-je publier en 2014 ? Je vais continuer à explorer les trois branches : 
  • mon ascendance
  • celle de ma troisième grand-mère
  • celle de ma future nièce
Je vais également continuer à explorer la généalogie descendante que je trouve très intéressante pour voir ce que sont devenus nos cousins. J'aimerais aller aux Archives Départementales du Cher pour voir d'où viennent les Frémeau à Montlouis avant la Révolution. Les registres ne sont pas en ligne et nous ne savons pas d'où ils viennent au départ. J'aimerai vraiment percer ce mystère. Je pense que je vais continuer également à explorer les actes notariés qui sont extrêmement riches d'informations et permettent de donner corps à nos ancêtres. Et vous (ma famille également), qu'aimeriez-vous que je publie ici de mes découvertes généalogiques ?

lundi 23 décembre 2013

Sujets du Roi en 1839

Louis CLEMOT + Louise Henriette BOURCIER
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Ludovic Raoul Joseph CLÉMOT
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Renée Clémentine Marcelle CLÉMOT
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 La grand-mère de mon beau-frère
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Le père de mon beau-frère
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Mon beau-frère

Le Maine-et-Loire, avec la Vendée, est connu pour être une région où les chouans sont restés fidèles au roi. Nous sommes en 1839, dans la commune de Vihiers (Maine-et-Loire). C'est la Monarchie de Juillet et Louis-Philippe Ier est Roi des Français.

(source : Cgb, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

Aussi, lors du mariage des ancêtres de ma future nièce, Louis CLEMOT, fabricant, et Louise Henriette BOURCIER, lingère et fille de cordonnier, j'ai trouvé cette formulation originale concernant les témoins.

(source : Archives départementales du Maine-et-Loire - 1833-1842 Départementale - p. 122)
"... demeurant Egalement tous les deux a vihiers, tous les quatre français Et majeurs ; Sujets du roi ...
Avez-vous déjà rencontré la mention de sujets du roi dans un acte du XIXème siècle ?

mardi 10 décembre 2013

Reconstituer les migrations GRELOT et DEBANNE

Il y a quelques mois, je vous parlais de la réorganisation de mon travail généalogique, notamment du fait de systématiquement noter les lieux de vie de membres de mon arbre dès que j'en avais une occurrence dans un acte. Cette technique m'a permis de faire de nombreuses découvertes.

Famille GRELOT

Tout d'abord, une découverte sur la famille Grelot. Je descends d'Étienne GRELOT, fils de Louis Noël GRÉLOT et de Cécile Joséphine MÉTRAU.

Louis Noël GRÉLOT + Cécile Joséphine MÉTRAU
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Émile GRÉLOT                             Étienne GRELOT
+                                                 +
Eugénie Florentine GENNETAY                 Victorine Ernestine BOURSIER
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                                                               Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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                                                   Mon grand-père
                                                   |
                                                     Ma mère
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                                                  Moi

Louis Noël GRÉLOT est un homme de son siècle (le XIXe), puisqu'il va se faire employer à la compagnie des chemins de fer d'Orléans. Il participe à cette nouvelle aventure du siècle, ce nouveau moyen de locomotion récemment inventé : le train.

Locomotive de 1855 circulant sur la compagnie des chemins de fer d'Orléans
(source : Bruno Corpet, domaine public, via Wikimedia Commons)
Ce nouveau type de métiers, pour une famille précédemment aubergistes à Nouan-le-Fuzelier (dans le Loir-et-Cher), ne m'aide pas à retrouver ses membres les plus récents qui ont de fait beaucoup voyagé au fur et à mesure de la construction du chemin de fer. 

Je savais qu'Étienne GRELOT était employé du chemin de fer à la gare d'Aubigné-Racan (dans la Sarthe) et que c'est là qu'il a rencontré Victorine Ernestine BOURSIER. Le couple se marie à Mayet en 1880 avant de se déplacer, de Château-la-Vallière à Versailles.

Ce que je ne savais pas, c'est que c'est probablement grâce à son frère aîné, Émile GRÉLOT, qu'Étienne est venu vivre dans les environs de Mayet. En effet, en cherchant dans les actes de cette ville, j'ai trouvé le mariage d'Émile avec la fille des cafetiers de la gare de Mayet : Eugénie Florentine GENNETAY en 1877.

(source : Archives départementales de la Sarthe - 5Mi 201_25-26 - p. 316)
Le plus intéressant dans cet acte (mis à part qu'Émile a été le "pionnier" des Grelot à venir vivre à Mayet et qu'ils avaient donc déjà une attache dans cette ville avant mes arrière-arrière-grands-parents), c'est que les parents Grelot-Métrau vivent déjà à La Flèche en 1877 et que je découvre un troisième frère, Henri GRELOT, qui vit à Clisson au moment du mariage. C'est intéressant, car en 1880, je retrouve les parents Grelot-Métrau comme vivant à Clisson. Ils seraient partis dans leurs vieux jours vivre en Bretagne avec leur fils ? 

Je n'ai malheureusement pas retrouvé trace de Grelot à Clisson, et nous ne savons toujours pas où sont décédés Louis Noël GRÉLOT et Cécile Joséphine MÉTRAU, mais la trame se resserre grâce à ce recensement des lieux de vie.



Famille DEBANNE

Pour la famille Debanne, également, les déplacements ont été très tardifs, mais grâce à ma méthode, j'ai pu retrouver leurs 12 enfants que ma grand-mère pouvait citer de mémoire. Les Debanne vivent à Issoudun (dans l'Indre) depuis 1704, quand François DEBANNE a épousé Jeanne DAUBOURG. Cinq générations plus tard, Henri Clément DEBANNE épouse Louise CHUAT

Henri Clément DEBANNE + Louise CHUAT
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Henri dit Eugène DEBANNE
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Ma grand-mère
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Ma mère
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Moi

Le contrat de mariage de ce couple contient une clause intéressante car les deux familles exercent la profession de vigneron.

(source : Archives départementales de l'Indre - 2 E 5138)
"Aussitôt après le Mariage, les futurs époux iront habiter avec les père et mère Chuat, qui s'obligent envers eux et leurs enfants à les loger, nourrir, Chauffer, éclairer, blanchir, raccommoder, vêtir, soigner et Médicamenter en cas de Maladie, le tout aux frais des époux Chuat père et mère et tel qu'ils le font pour eux-mêmes.
Pendant le temps de cette habitation Commune, les époux Chuat jouiront des terres et vignes par eux données ci-dessus à la future épouse.

Le futur époux emploiera son temps et ses travaux à la Culture et à l'exploitation Conjointement avec le père Chuat de leurs immeubles.
Le vin que les futurs récolteront sur les vignes du futur leur appartiendra ; il sera enfuté à leur frais mais logé par les père et mère Chuat.
Les Contributions des terres et vignes de la future seront acquittées par les père et mère Chuat ; quant à celles des biens donnés au futur elles seront acquittées par les dits futurs."
Les deux époux ont en effet hérité de nombreuses terres de vignes de leurs parents en avancement d'hoirie, mais devront payer des droits de succession s'élevant à plusieurs milliers de francs alors que les vignes ne sont déclarées rapporter qu'une cinquantaine de francs par an. En attendant, ils sont logés chez les parents de la mariée et tout va bien dans le meilleur des mondes. Il y a donc une période où Henri Clément DEBANNE est vigneron à Issoudun, au village de Saint-Denis.

Migrations d'Henri Clément DEBANNE
(source : Arbre Heredis Online)
Durant cette période à Issoudun, il va être le père de : 
  • Jeanne Clémence (1862)
  • Catherine Claire (1864)
  • Marie (1866)
  • Clément (1869)
  • Charles (1870)
  • Clément (1871)
En 1869, puis en 1872, la mère puis le père Chuat décèdent. Il y a alors de forts droits de successions à payer et je soupçonne nos deux époux, qui ont déjà de nombreux enfants et de faibles revenus de leurs vignes, de ne pouvoir les acquitter. C'est en tout cas à cette période qu'Henri Clément DEBANNE change de profession pour devenir camionneur ou roulier, selon les actes. Il sera même parfois nommé domestique ou journalier. En tout cas, commence une vie d'errance qui n'a pas simplifié mes recherches. Mais en recoupant tous les renseignements que j'avais par ma grand-mère qui se souvenait de la plupart de ces enfants (même si elle n'avait pas les lieux de naissance) et par les indications sur les différents actes de la famille, j'ai réussi à reconstituer la suite de la fratrie.

En 1875, le couple vit à Argenton-sur-Creuse où naît :
  • Charles dit Louis 
C'est le fameux militaire colonial dont je parlais dans cet article.

En 1878, et grâce aux recherches de ma mère, c'est à Eyzerac, en Dordogne, que je retrouve notre couple pour la naissance de leur fille : 
  • Clémence 
En 1880, ils sont à Saint-Marcel, dans l'Indre, où leur naîtront deux enfants : 
  • Henri dit Joseph (1880)
  • Marie (1882)
En 1883, c'est à Tendu, dans l'Indre, qu'ils sont domiciliés et où naît mon arrière-grand-père : 
  • Henri dit Eugène 
Enfin, en 1884, c'est au lieu-dit de La Madrolle, à Velles, dans l'Indre, que naît le dernier de la fratrie : 
  • Jules Yvan
C'est là que décède Henri Clément DEBANNE en 1885. Louise CHUAT revient alors immédiatement vivre à Issoudun chez ses frères qui sont toujours vignerons au village de Saint-Denis et où décède le petit Jules Yvan à l'âge de 8 mois.

Lignée descendante d'Henri Clément DEBANNE
(source : Heredis 2014)
Dans une fratrie qui compte deux Marie, deux Clément, deux Charles et deux Henri, on comprend la nécessaire utilisation de surnoms. C'est la raison pour laquelle mon arrière-grand-père se faisait appeler Eugène, quand son frère, vivant dans la même ville de Châteauneuf-sur-Cher, se faisait appeler Joseph.

Ci dessous, numérotée de A à F, une carte montre les déplacements reconstitués de cette nombreuse famille.



Sans une notation systématique de leurs lieux de vie, je n'aurais jamais pu reconstituer leur parcours migratoire, ni retrouver tous leurs enfants. Pour l'anecdote, un hasard amusant veut que cette branche maternelle de mes ancêtres soit allée momentanément vivre en Dordogne, tout près du lieu d'où proviennent mes ancêtres paternels. Une des multiples coïncidences amusantes de ma généalogie.

dimanche 1 décembre 2013

Un contrat de mariage plein de surprises

Il y a peu de temps, ayant appris que mes ancêtres Pierre DESVEAUX et Louise BESSE avaient fait un contrat de mariage devant un notaire de Vayres, en Haute-Vienne, j'ai demandé à l'association Le Fil d'Ariane s'ils pouvaient le retrouver. J'ai rapidement obtenu une réponse et avec ce contrat, se trouvaient également deux autres actes notariés très intéressants.

Jean DESVEAUX + Anne FOURGEAUD
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                                Pierre DESVEAUX + Louise BESSE
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Tout d'abord, il y avait une retranscription du conseil de famille de Louise BESSE. Plaçons le décor : Pierre DESVEAUX est un riche propriétaire de Charente. Depuis trois générations, les DESVEAUX font des mariages intéressants. 
  • Pierre DESVEAUX a épousé Elisabeth BOULESTEIX, issue de la petite noblesse charentaise. 
  • Leur fils, Jean DESVEAUX a épousé Anne FOURGEAUD, d'une famille de riches propriétaires terriens.
  • Leur fils, Pierre DESVEAUX épouse Louise BESSE, une orpheline de la Haute-Vienne, qui a hérité de grands biens de ses parents.
Louise BESSE est née le 12 juin 1854 dans le village de Forgeas, à Saint-Bazile, en Haute-Vienne.

Cadastre napoléonien de Saint-Bazile
(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - SAINT-BAZILE - dite du Bourg - B4 (1839))
Malheureusement, son père, Léonard BESSE, meurt en 1858 et sa mère, Marie GIRY, en 1859, laissant la petite Louise orpheline. Son premier tuteur sera un dénommé Léonard LÉONARD (ça ne s'invente pas !), puis en 1867, le Sieur Jean TIPHONNET, son oncle, prendra le relai. 

Pour une raison que j'ignore (car ils ne viennent pas de la même région bien que de village relativement proches), la jeune Louise BESSE, âgée de 17 ans, souhaite épouser Pierre DESVEAUX, propriétaire cultivateur ou propriétaire sans profession selon les actes, âgé de 21 ans. Elle est mineure et n'a plus de parents, il faut donc réunir un conseil de famille.

Le conseil de famille

Les membres de sa famille paternelle et maternelle se réunissent donc le 18 avril 1872 chez le juge de paix de Rochechouart (dans la Haute-Vienne), pour décider si oui ou non ce mariage est avantageux.

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne)
Sont réunis pour décider du sort de notre orpheline mineure : 
  • Jean CALLANDRAUD, propriétaire et cultivateur, son oncle par alliance à la mode de Bretagne.
  • Jean VIAUD, propriétaire et cultivateur, le cousin issu de germain de son père.
  • Jean TIPHONNET, propriétaire, son tuteur.
  • François BARRAUD, propriétaire et cultivateur, cousin germain par alliance de sa mère.
  • Jean GIRY, propriétaire et cultivateur, son grand-oncle.
  • François BESSE, propriétaire et cultivateur, son frère.
Le mariage est ici appelé "association conjugale" et on peut exclure toute notion de romantisme. Le conseil de famille est réuni pour décider si ce mariage est avantageux ou non.

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne)
"... ledit conseil ainsi constitué, après en avoir mûrement délibéré, avec nous et chacun de ses membres nous ayant donné son avis à part, a déclaré à l'unanimité des suffrages, moins-celui de Jean Callandraud, qui a voté contre ledit projet de mariage, la mineure Louise Besse étant âgée de moins de dix-huit ans ..."
L'oncle de notre future mariée, Jean CALLANDRAUD, la trouve trop jeune pour se marier et vote contre. Les cinq autres membres du conseil de famille trouvent que "le mariage projeté entre ladite Louise Besse et le Sieur Pierre Dévaud sus-nommé [...] présentant à tous égards les conditions et avantages qu'on peut désirer pour ladite mineure" décident de voter en faveur de cette union.

Quelle drôle d'époque où le destin d'une jeune fille dépend de l'avis de sa famille ! En tout cas, la première étape est passée et Louise va pouvoir se marier. Que se passe-t-il pendant ce temps en Charente ?

La procuration

Dans le village de Chez Mourgoux, à Mouzon (où vivent les DESVEAUX à l'époque), Madame Anne FOURGEAUD a fait venir le notaire de Massignac, le 23 avril 1872, pour donner procuration à son mari et à son fils de parler en son nom. Drôle de situation où d'un côté une femme mineure ne peut agir pour son propre mariage et de l'autre, une femme majeure et mariée qui donne une autorisation à son mari.

Comme je le présumais, les FOURGEAUD sont une famille de propriétaires assez riches et puisqu'il va être affaire d'argent dans le contrat de mariage et que l'argent appartient en partie à la mère du marié, il faut qu'elle donne procuration à son mari pour parler en son nom. Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le détail des conditions requises pour pouvoir être témoin à cet acte et qui sont détaillées par le notaire.

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne)
"En présence de MM. Jean Fort propriétaire cultivateur Et Léonard Gay aussi cultivateur demeurant tous deux séparément au dit village de chez mourgou. Nos deux Témoins instrumentaires connus et requis par les parties, réunissant les qualités voulues par la Loi ainsi qu'il le déclarent et que les parties le déclarent elles-mêmes sur l'interpellation du notaire; savoir : majeurs, citoyens Français, jouissant de leurs droits civils & politiques non parents ni allié, soit entr'eux soit avec les parties et domiciliés dans la commune de Mouzon au dit village de chez mourgoux."
De telles conditions devaient être difficiles à réunir dans de petits village où presque tout le monde est relié d'une manière ou d'une autre. 

Le contrat de mariage

Nous sommes maintenant le 26 avril 1872, à Rochechouart, dans la demeure de Monsieur Vayssade, maître d'hôtel. Nos deux futurs mariés sont réunis pour négocier les conditions de ce mariage et avant de vous apprendre les dots de nos époux, comparons avec les autres contrats de mariage de mes aïeux de la fin du XIXe siècle pour avoir une idée de la valeur des sommes engagées.
  • Louis Victor BRANCHU & Joséphine Marie BENOIST : il est fils d'industriel, elle est fille d'ouvrier. Il apporte 400 F d'obligations au porteur de la ville de Paris, 1/4 d'obligation de 400 F au porteur de la ville de Paris, 700 F d'apports en deniers comptants, 2 000 F d'apports de la succession de son père et 30 000 F d'héritage de son défunt père à venir après l'usufruit de sa mère. Elle apporte 400 F en deniers comptants.
  • Joseph PERLY et Eugénie Camille PÉROLAT : il est boulanger et elle est fille de boulangers. Il apporte un livret de caisse d'épargne de 415 F 25 et une reconnaissance de dette de 151 F 90. Elle apporte 1 000 F de meubles.
  • Élie SUIVRE et Françoise SAINT-YRIEIX : il est maître bottier, fils de cordonnier, elle est fille d'aubergiste. Il apporte une maison et un terrain d'une valeur de 2 000 F, des meubles pour 1 000 F et une boutique pour 1 000 F ainsi que 1 000 F en espèces. Elle apporte 60 F de draps, 26 F de serviettes et 20 francs de couverture en laine.
Voilà de quoi se faire une idée du prix des choses à cette époque entre le fils d'un industriel, des boulangers de classe moyenne, et des cordonniers plus modestes. Voici donc les conditions du contrat de mariage DESVEAUX-BESSE.

L'époux apporte : 
  • 200 F d'objets mobiliers.
  • 30 F de pension viagère annuelle.
  • 6 000 F donnés en héritage par son oncle Jacques DESVEAUX.
L'épouse apporte : 
  • 17 937 F 90 d'une propriété au village du Breuil et dans ses dépendances sur la commune de Rochechouart et de Pressignac.
  • 117 F 40 d'objets mobiliers
  • 1 263 F 75 d'une soulte
  • 1 500 F de sommes dues par ses tuteurs et évaluées ainsi par elle.
C'est donc une dot considérable qu'apporte Louise Besse. Sachant que la maison d'Élie SUIVRE à Jumilhac valait 1 000 F, je n'imagine pas la taille d'une maison de près de 18 000 F à l'époque ! Pour avoir des ancêtres vignerons à la même époque, une terre agricole valait environ 400 F, c'est donc probablement un ensemble de terres et de fermes qu'elle apporte en dot.

Mon grand-père m'a raconté que ses grands-parents avaient une grosse ferme à étages en Charente avec des ruches, de magnifiques bestiaux, etc., je vois en effet qu'ils étaient propriétaires de plusieurs fermes. Dans tous les cas, ce contrat de mariage s'est avéré instructif et permet de mieux cerner la sociologie de nos ancêtres tant "propriétaire cultivateur" peut avoir de sens différents. J'ai eu la chance en bonus d'avoir un conseil de famille et une procuration qui étaient contenus dedans. N'hésitez donc pas à parcourir les archives notariales, toujours pleines de surprises !

jeudi 21 novembre 2013

La boulangerie des PERLY

En relisant le contrat de mariage de Joseph PERLY et d'Eugénie Camille PÉROLAT, j'ai réalisé que j'avais des informations très précises sur mes mariés. 

Joseph PERLY + Eugénie Camille PÉROLAT
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi

Les signatures de leur contrat de mariage
(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 3 E 22 1694)
Le futur époux est dit habiter aussi bien au 1 rue des Jouannettes qu'au 20 rue de Beauvais, à Romorantin. La rue de Beauvais ne semble plus exister de nos jours, mais en cherchant la rue des Jouannettes sur Google Maps, je suis tombé sur une boulangerie.

(source : Google Maps)
Car Joseph PERLY, tout comme les PÉROLAT parents de sa future épouse, était boulanger. Et puisque la boulangerie de mes arrière-grands-parents est toujours une boulangerie en 2013 à Châteauneuf-sur-Cher, je suis tenté de penser que cette maison de Romorantin était déjà une boulangerie en 1890.

Ne pouvant trouver l'actuelle rue de Beauvais sur Google Maps, je suis allé voir du côté des archives départementales en ligne pour chercher des images de cette rue, et peut-être d'une boulangerie située au numéro 20.

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 6 Fi 194/65)
Voici à quoi pouvait ressembler la rue de Beauvais, semblable à toute la ville de Romorantin telle que je l'ai découverte cet été : toute de pierres blanches. Sur une autre photo, on voit une boutique sur laquelle est écrit "Pâtisserie". Serait-ce la résidence des PÉROLAT ?

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 6 Fi 194/168)
En tout cas, si je ne peux pas être sûr de l'existence de cette boulangerie de la rue des Jouannettes en 1890 (il n'y a pas de cartes postales anciennes de cette rue sur le site des archives), je sais que les Joseph PERLY et son épouse ont résidé précisément dans cette maison au moment de leur mariage. Ils sont ensuite partis à Tours où est né leur fils Pierre, mon arrière-grand-père. 

lundi 18 novembre 2013

Pierre PERLY, prisonnier au Stalag IV-B

J'étais en train de rentrer des renseignements sur ma famille Perly quand je me suis amusé à taper "Perly"et "Tours" dans Geneanet pour voir si je ne pourrais pas trouver trace de leur boulangerie dans un quelconque annuaire. Et je suis tombé sur une information autrement plus glaçante sur le site Gallica.

(source : ***, Liste officielle n°82 de prisonniers de guerre français, Paris,
Centre national d'information sur les prisonniers de guerre, 1941, p. 50)
Il s'agit bien de mon arrière-grand-père, Pierre Joseph Émile Ernest PERLY, né le 3 avril 1905 à Tours. Voici la première page de ce document en question :


(source : ***, Liste officielle n°82 de prisonniers de guerre français, Paris,
Centre national d'information sur les prisonniers de guerre, 1941, p. 1)
Il s'agit donc d'un document en français édité sous l'occupation nazie de Paris. J'y apprends que mon arrière-grand-père a été prisonnier au Stalag IV-B.

Entrée du Stalag IV-B
(source : LutzBruno, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Je me souviens, enfant, d'avoir été chez mon arrière-grand-mère et d'avoir vu la photo d'un homme en uniforme militaire. C'était mon arrière-grand-père et quand j'avais demandé où il était, on m'avait dit qu'il était mort. Dans mon esprit, j'avais alors imaginé qu'il était mort à la guerre, ce qui n'est pas le cas. Mais il avait bien combattu durant la Deuxième Guerre Mondiale. C'est un événement encore si proche de nous, et pourtant, je n'y avais jamais songé, mais nos ancêtres proches ont traversé cette terrible guerre et subit l'occupation nazie.

Rue principale du Stalag IV-B
(source : LutzBruno, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Le stalag IV-B est l'un des plus grands camps de prisonniers militaires durant la Deuxième Guerre Mondiale. Il est situé dans la ville de Mühlberg, à l'est de l'Allemagne. Je ne sais pas combien de temps Pierre PERLY a été prisonnier, mais il était en tout cas bien loin de chez lui.


Je ne comprends pas très bien le grade précisé sur le document : "cap.-c.". Le premier signifie certainement capitaine, mais le deuxième "c" ? Capitaine-colonel ? A priori, un tel grade n'existe pas. S'il y a parmi vous un spécialiste des grades pendant la Seconde Guerre Mondiale, je suis preneur.

Il était en tout cas membre du 94e G.S.D. ce qui, d'après mes recherches, signifierait Groupe Sanitaire Divisionnaire. C'est tout à fait probable, car Pierre PERLY était prothésiste dentaire et avait épousé la fille d'un pharmacien.

Mon arrière-grand-père a donc été fait prisonnier dans un Stalag de l'Allemagne nazie. Si quelqu'un connaît la signification de "cap.-c.", n'hésitez pas à m'éclairer sur ce sujet. Et vous, avez-vous retrouvé le parcours de vos ancêtres durant la Seconde Guerre Mondiale ?

Edit : Petite rectification et merci pour vos aides sur Twitter et Google +, le grade de Pierre PERLY était bien évidemment caporal-chef ! Ma méconnaissance des grades militaires ne m'avait pas fait trouver "caporal" avec les seules lettres "cap."Merci à ceux qui m'ont aidé à trouver la solution.

Insigne de caporal-chef
(source : Bilou, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Edit (29/12/13) : Grâce à de très nombreuses photos données par mon grand-père et qu'il avait numérisées, je peux partager avec vous deux photographies de mon arrière-grand-père lors de sa captivité au Stalag IV-B à Mühlberg en 1940.

(source : collection personnelle)

Pierre PERLY à droite, infirmier dans le Stalag IV-B
(source : collection personnelle)



mardi 12 novembre 2013

Chevalier de l'Ordre du Dragon d'Annam

En cette période de commémoration de la Grande Guerre, et par curiosité à la suite de l'article de Benoît Petit qui a trouvé de nombreux renseignements sur ses ancêtres sur Gallica, je me suis amusé ce matin à taper le nom du militaire de la famille, mon arrière-grand-oncle Charles DEBANNE, appelé Louis en famille.

Henri Clément DEBANNE + Louise CHUAT
|                                                             |
Henri dit Eugène DEBANNE                  Charles dit Louis DEBANNE
|                                                             
Ma grand-mère                                                         
|                                                             
Ma mère                                                            
|                                                             
Moi                                                             

En tapant son nom sur Gallica, je suis tombé sur deux occurrences. La première m'apporte un premier renseignement quant à son régiment avant la Première Guerre Mondiale.

(source : Journal militaire, Paris, R. Chapelot & Cie, n°1, 122e année, 1911, p. 418)
Je sais qu'il s'agit du bon Charles DEBANNE, car il était adjudant et nous savons dans la famille qu'il a été militaire au Tonkin (il a même eu deux enfants là-bas), ce qui correspondrait parfaitement avec le fait de se trouver dans un régiment d'infanterie coloniale. Tout cela me ramène également au fait très dérangeant qu'il n'y a pas si longtemps, la France avait des colonies ...

Corneille TRUMELET-FABER, "French soldiers in the Tonkin circa 1890" in Aventuriers du Monde, p. 115
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
C'est précisément ce corps d'armée qui portait ces fameux chapeaux coloniaux blancs que nous connaissons bien. Ma mère m'a d'ailleurs dit que nous posséderions une photo de Charles DEBANNE portant ce type de chapeau.

L'autre source sur Gallica dans laquelle se trouve mon arrière-grand-oncle m'apprend un détail supplémentaire sur lui, il a été chevalier d'un mystérieux ordre militaire. En effet, il figure dans une liste des médaillés de l'Ordre du Dragon d'Annam au grade de chevalier.

(source : Bulletin officiel du ministère des colonies, Paris, L. Baudoin, n° 2, 1912, p. 456)

(source : Bulletin officiel du ministère des colonies, Paris, L. Baudoin, n° 2, 1912, p. 462)
On recevait ce genre de décorations suite à une période d'au moins dix ans passée dans les colonies aux services civils ou militaires.

(source : semon.fr)
Mon arrière-grand-oncle Charles DEBANNE a donc reçu cette drôle de médaille, créée par l'empereur Dong Khanh en 1886.

Empereur Dong Khanh du Vietnam
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
Voici une belle description de cet ordre honorifique colonial trouvée sur le site internet du Musée national de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie.

(source : Musée national de la Légion d'honneur)
Charles DEBANNE reviendra combattre en France pendant la Première Guerre Mondiale et meurt en 1915 à la bataille de Loos. Une fiche du monument au mort de Châteauneuf-sur-Cher lui sera consacrée sur ce blog.

lundi 11 novembre 2013

#ARMISTICE Albert Eugène SENEZ

(source : Mémoire des hommes)
Albert Eugène SENEZ était 2ème classe et seulement âgé de 21 ans lorsqu'il a été porté disparu. C'est le premier indiqué sur le monument aux morts de Châteauneuf-sur-Cher.

Insigne de 2ème classe
(source : Bidgee, licence CC BY-SA 2.5,
via Wikimedia Commons)
D'après sa fiche de mort pour la France, il est dit être né à Compiègne, dans l'Oise. Première découverte pour moi, je pensais que les soldats indiqués sur les monuments aux morts étaient originaires du village, mais il doit plutôt s'agir du village où il vivait avant de partir à la guerre car il a été recruté à Bourges, dans le Cher, pour intégrer le 408e régiment d'infanterie.

(source : Archives départementales de l'Oise - 3E159/163 - p. 144)
D'après son acte de naissance, son père, Eugène Louis SENEZ, était cocher et sa mère, Alice DAGBERT, cuisinière.



Sur cette carte, nous pouvons voir, en vert, son lieu de naissance, en rouge, le lieu où il a disparu et en bleu, le monument au mort sur lequel il est inscrit. Le village de Vaux-devant-Damloup, dans la Meuse, a été totalement ravagé pendant la Grande Guerre, comme le montre cette photographie aérienne de 1918.

Edward STEICHEN, Aerial view of ruins of Vaux, France, 1918, ca. 03/1918 - ca. 11/1918
(source : National Archives and Records Administration, College Park,
domaine public, via Wikimedia Commons)

Les morts de la Grande Guerre à Châteauneuf-sur-Cher

(source : Archives départementales du Cher - 6 Fi Châteauneuf-sur-Cher 23)
Aujourd'hui, cela n'a échappé à personne, nous célébrons l'Armistice de la Première Guerre Mondiale et en regardant le monument aux morts de Châteauneuf-sur-Cher où se trouve le nom de mon arrière-grand-oncle, mort pour la France, j'ai été frappé par le nombre de tués par rapport au nombre d'habitants du bourg. Pour leur rendre hommage, je vais publier un petit article sur chacun de ces morts au fur et à mesure de l'année pour commémorer le centenaire de la Grande Guerre et rendre hommage à ces défunts qui furent nombreux, même au beau milieu du Cher.



(source : Geneanet)
Les articles consacrés à ces soldats morts pour la France seront marqués par #ARMISTICE en début de titre afin de les différencier des autres, consacrés à mon histoire familiale.

  • Albert Eugène SENEZ
  • J. BEGASSAT (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • H. AUSSEURS (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • M. DUSSOULIEZ (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • C. DUBOIS (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • P. CAMURAT (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • M. CROTET (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • R. MASSE (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • E. GAUCHER (son dossier de Mort pour la France est introuvable)

vendredi 8 novembre 2013

Un lieu de naissance très précis

Il est des fois où les officiers d'état-civil sont d'une précision scrupuleuse concernant les lieux de naissance ou décès de nos aïeux. Dans ce cas, il s'agit d'une ancêtre de ma future nièce (honneur aux dames) née dans le Maine-et-Loire en 1844.

Louise Marie BAUMARD
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Alphonse Victor HUMEAU
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Le grand-père de mon beau-frère
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La mère de mon beau-frère
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Mon beau-frère

(source : Archives départementales du Maine-et-Loire - Naissances 1839-1850 Départementale - p. 128)
"né hier à quatres heures du soir, de Lui, Declarant, en La maison sise au Lieu du Bordages, près Le Moulin à eau des quatre Moulins ..."
Ma curiosité étant attisée et les archives en lignes du Maine-et-Loire faisant partie des plus riches en contenu, je suis allé explorer et rechercher l'origine de ce moulin situé sur l'Hyrôme.

L'Hyrôme à Chanzeaux
(source : Raydou, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Le lieu des Quatre Moulins est en effet situé tout près de cette rivière, comme le montre une carte postale trouvée sur le site des archives départementales.

(source : Archives départementales du Maine-et-Loire - 6 Fi 2208)
Enfin, dans le Dictionnaire historique du Maine-et-Loire de Célestin PORT, j'apprends de nouveaux détails sur ce lieu des Quatre-Moulins : 
"Quatre-Moulins (Les), l.d., Chemillé. Moulin à eau sur l'Hirôme, attenant aux murs du château, vendu natt le 6 therm. an IV sur le maréchal duc d'Havré dernier seigneur de Chemillé, à Simon Menuau, tanneur (I Q 533). En est meunier en 1888 Alphonse Tharreau. Donne son nom au quartier où s'établit en 1847 la filature de lin Gourdon frères."
Les BAUMARD n'habitaient pas ce lieu des Quatre-Moulins, mais apparemment un lieu nommé le Bordage situé tout près. Pour l'anecdote, Chemillé est la capitale française des plantes médicinales. Son nom vient Camilliacu qui veut dire camomille

Blason de Chemillé
(source : Bruno, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)

mardi 5 novembre 2013

Robert MESLAY, titulaire de la croix de guerre

On peut parfois penser que lorsqu'on fait sa généalogie, il est très difficile de trouver des renseignements sur ceux qui ont vécu au XXème siècle. C'est certes plus difficile, mais grâce à des sites comme Mémoire des hommes pour les morts pour la France ou le merveilleux Gallica qu'on ne présente plus, ont peut parfois tomber sur des bribes de renseignements. 

J'ai récemment demandé à la mairie du 8ème arrondissement de Paris l'acte de mariage des parents de ma troisième grand-mère : Robert Eugène Henri MESLAY et Hélène Zoé Marcelle AYNARD. En tapant le nom de l'époux sur Geneanet, je suis tombé sur ce faire part dans le journal Le Gaulois, rubrique des mondanités.

(source : Le Gaulois, n° 16414, 12 septembre 1922, p. 2)
L'église Saint-Pierre-de-Chaillot se situe dans le 16ème arrondissement de Paris. J'ai eu l'occasion d'y jouer en concert plusieurs fois, mais l'église que nous connaissons aujourd'hui a été reconstruite dans les années 30. Je n'ai pas donc pu voir le véritable lieu de leur mariage. Néanmoins, la mairie du 8ème arrondissement m'a très gentiment envoyé leur acte de mariage civil dans lequel j'apprends de nouvelles choses sur l'époux.

(source : photo personnelle)
"Robert Eugène Henri Meslay, agriculteur, titulaire de la croix de guerre, né à La Croix (Indre et Loire)..."
D'après Wikipédia, la croix de guerre 1914-1918 était décernée pour une "conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre mondiale". Le député Émile Driant est le porte parole du projet de création d'une médaille pour récompenser la valeur militaire des combattants de la grande guerre : 
"Créons un ordre récompensant la valeur militaire, mais en lui donnant un nom bref qui sonne clairement et qui, à lui seul, exclut la faveur de l'ancienneté. On l'appellera la Croix de guerre, ce sera une croix de bronze clair, à quatre branches, surmontée d'une couronne de lauriers et suspendue à un ruban vert uni, le vert de la médaille de 1870-1871, débarrassé des rayures noires qui symbolisaient le deuil de l'autre siècle."
Quand les archives départementales d'Indre-et-Loire mettront en ligne les dossiers militaires, je pourrai peut être savoir quel fait d'arme fit Robert MESLAY pour mériter cette décoration. Pour l'instant, je sais seulement qu'il combattit durant la Grande Guerre, en revint vivant et se maria en 1922.

(source : domaine public, via Wikimedia Commons)