Il y a quelques mois, je vous parlais de la réorganisation de mon travail généalogique, notamment du fait de systématiquement
noter les lieux de vie de membres de mon arbre dès que j'en avais une occurrence dans un acte. Cette technique m'a permis de faire de nombreuses découvertes.
Famille GRELOT
Tout d'abord, une découverte sur la famille Grelot. Je descends d'Étienne GRELOT, fils de Louis Noël GRÉLOT et de Cécile Joséphine MÉTRAU.
Louis Noël GRÉLOT + Cécile Joséphine MÉTRAU
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Émile GRÉLOT Étienne GRELOT
+ +
Eugénie Florentine GENNETAY Victorine Ernestine BOURSIER
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Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi
Louis Noël GRÉLOT est un homme de son siècle (le XIXe), puisqu'il va se faire employer à la compagnie des chemins de fer d'Orléans. Il participe à cette nouvelle aventure du siècle, ce nouveau moyen de locomotion récemment inventé : le train.
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Locomotive de 1855 circulant sur la compagnie des chemins de fer d'Orléans
(source : Bruno Corpet, domaine public, via Wikimedia Commons) |
Ce nouveau type de métiers, pour une famille précédemment aubergistes à Nouan-le-Fuzelier (dans le Loir-et-Cher), ne m'aide pas à retrouver ses membres les plus récents qui ont de fait beaucoup voyagé au fur et à mesure de la construction du chemin de fer.
Je savais qu'Étienne GRELOT était employé du chemin de fer à la gare d'Aubigné-Racan (dans la Sarthe) et que c'est là qu'il a rencontré Victorine Ernestine BOURSIER. Le couple se marie à Mayet en 1880 avant de se déplacer, de Château-la-Vallière à Versailles.
Ce que je ne savais pas, c'est que c'est probablement grâce à son frère aîné, Émile GRÉLOT, qu'Étienne est venu vivre dans les environs de Mayet. En effet, en cherchant dans les actes de cette ville, j'ai trouvé le mariage d'Émile avec la fille des cafetiers de la gare de Mayet : Eugénie Florentine GENNETAY en 1877.
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(source : Archives départementales de la Sarthe - 5Mi 201_25-26 - p. 316) |
Le plus intéressant dans cet acte (mis à part qu'Émile a été le "pionnier" des Grelot à venir vivre à Mayet et qu'ils avaient donc déjà une attache dans cette ville avant mes arrière-arrière-grands-parents), c'est que les parents Grelot-Métrau vivent déjà à La Flèche en 1877 et que je découvre un troisième frère, Henri GRELOT, qui vit à Clisson au moment du mariage. C'est intéressant, car en 1880, je retrouve les parents Grelot-Métrau comme vivant à Clisson. Ils seraient partis dans leurs vieux jours vivre en Bretagne avec leur fils ?
Je n'ai malheureusement pas retrouvé trace de Grelot à Clisson, et nous ne savons toujours pas où sont décédés Louis Noël GRÉLOT et Cécile Joséphine MÉTRAU, mais la trame se resserre grâce à ce recensement des lieux de vie.
Famille DEBANNE
Pour la famille Debanne, également, les déplacements ont été très tardifs, mais grâce à ma méthode, j'ai pu retrouver leurs 12 enfants que ma grand-mère pouvait citer de mémoire. Les Debanne vivent à Issoudun (dans l'Indre) depuis 1704, quand François DEBANNE a épousé Jeanne DAUBOURG. Cinq générations plus tard, Henri Clément DEBANNE épouse Louise CHUAT.
Henri Clément DEBANNE + Louise CHUAT
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Henri dit Eugène DEBANNE
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Ma grand-mère
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Ma mère
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Moi
Le contrat de mariage de ce couple contient une clause intéressante car les deux familles exercent la profession de vigneron.
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(source : Archives départementales de l'Indre - 2 E 5138) |
"Aussitôt après le Mariage, les futurs époux iront habiter avec les père et mère Chuat, qui s'obligent envers eux et leurs enfants à les loger, nourrir, Chauffer, éclairer, blanchir, raccommoder, vêtir, soigner et Médicamenter en cas de Maladie, le tout aux frais des époux Chuat père et mère et tel qu'ils le font pour eux-mêmes.
Pendant le temps de cette habitation Commune, les époux Chuat jouiront des terres et vignes par eux données ci-dessus à la future épouse.
Le futur époux emploiera son temps et ses travaux à la Culture et à l'exploitation Conjointement avec le père Chuat de leurs immeubles.
Le vin que les futurs récolteront sur les vignes du futur leur appartiendra ; il sera enfuté à leur frais mais logé par les père et mère Chuat.
Les Contributions des terres et vignes de la future seront acquittées par les père et mère Chuat ; quant à celles des biens donnés au futur elles seront acquittées par les dits futurs."
Les deux époux ont en effet hérité de nombreuses terres de vignes de leurs parents en avancement d'hoirie, mais devront payer des droits de succession s'élevant à plusieurs milliers de francs alors que les vignes ne sont déclarées rapporter qu'une cinquantaine de francs par an. En attendant, ils sont logés chez les parents de la mariée et tout va bien dans le meilleur des mondes. Il y a donc une période où Henri Clément DEBANNE est vigneron à Issoudun, au village de Saint-Denis.
Durant cette période à Issoudun, il va être le père de :
- Jeanne Clémence (1862)
- Catherine Claire (1864)
- Marie (1866)
- Clément (1869)
- Charles (1870)
- Clément (1871)
En 1869, puis en 1872, la mère puis le père Chuat décèdent. Il y a alors de forts droits de successions à payer et je soupçonne nos deux époux, qui ont déjà de nombreux enfants et de faibles revenus de leurs vignes, de ne pouvoir les acquitter. C'est en tout cas à cette période qu'Henri Clément DEBANNE change de profession pour devenir camionneur ou roulier, selon les actes. Il sera même parfois nommé domestique ou journalier. En tout cas, commence une vie d'errance qui n'a pas simplifié mes recherches. Mais en recoupant tous les renseignements que j'avais par ma grand-mère qui se souvenait de la plupart de ces enfants (même si elle n'avait pas les lieux de naissance) et par les indications sur les différents actes de la famille, j'ai réussi à reconstituer la suite de la fratrie.
En 1875, le couple vit à Argenton-sur-Creuse où naît :
C'est le fameux militaire colonial dont je parlais dans
cet article.
En 1878, et grâce aux recherches de ma mère, c'est à Eyzerac, en Dordogne, que je retrouve notre couple pour la naissance de leur fille :
En 1880, ils sont à Saint-Marcel, dans l'Indre, où leur naîtront deux enfants :
- Henri dit Joseph (1880)
- Marie (1882)
En 1883, c'est à Tendu, dans l'Indre, qu'ils sont domiciliés et où naît mon arrière-grand-père :
Enfin, en 1884, c'est au lieu-dit de La Madrolle, à Velles, dans l'Indre, que naît le dernier de la fratrie :
C'est là que décède Henri Clément DEBANNE en 1885. Louise CHUAT revient alors immédiatement vivre à Issoudun chez ses frères qui sont toujours vignerons au village de Saint-Denis et où décède le petit Jules Yvan à l'âge de 8 mois.
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Lignée descendante d'Henri Clément DEBANNE
(source : Heredis 2014) |
Dans une fratrie qui compte deux Marie, deux Clément, deux Charles et deux Henri, on comprend la nécessaire utilisation de surnoms. C'est la raison pour laquelle mon arrière-grand-père se faisait appeler Eugène, quand son frère, vivant dans la même ville de Châteauneuf-sur-Cher, se faisait appeler Joseph.
Ci dessous, numérotée de A à F, une carte montre les déplacements reconstitués de cette nombreuse famille.
Sans une notation systématique de leurs lieux de vie, je n'aurais jamais pu reconstituer leur parcours migratoire, ni retrouver tous leurs enfants. Pour l'anecdote, un hasard amusant veut que cette branche maternelle de mes ancêtres soit allée momentanément vivre en Dordogne, tout près du lieu d'où proviennent mes ancêtres paternels. Une des multiples coïncidences amusantes de ma généalogie.