jeudi 28 septembre 2017

Mon trisaïeul juré d'assises en 1918

Élie dit Édouard SUIVRE
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Mon trisaïeul se nommait Élie SUIVRE, mais dans la famille, tout le monde l'appelait Édouard (vous pouvez lire sa biographie ici). Et je n'avais jamais pensé à taper le prénom d'Édouard associé à son nom dans la bibliothèque généalogique de Geneanet. Puisque c'est ainsi qu'il se faisait connaître, c'est ainsi qu'il s'est présenté aux journalistes du Populaire du Centre en 1918 lorsqu'ils ont dressé la liste des jurés d'assises au tribunal de Périgueux. 



Dordogne : Périgueux. Cour d'assises. Le Populaire du Centre. (1918, 4 août). Repéré à http://www.geneanet.org/archives/livres/6956792/3
Encore une nouvelle information concernant un ancêtre proche. Il a été juré pour un attentat aux moeurs, un vol et trois assassinats ! Deux mois plus tôt, sa fille aînée était morte de la grippe espagnole.

mercredi 13 septembre 2017

Retrouver l'avenue de Noailles à Lyon

Hélène Zoé Marcelle AYNARD
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Ma grand-mère

J'étais hier à une conférence à la mairie du 10e arrondissement de Paris qui nous racontait l'histoire de notre arrondissement à travers les plans (Paris ayant été beaucoup cartographié à travers l'histoire).


 Cette conférence m'a fait remarquer la pertinence d'aller regarder les plans pour retrouver les lieux de vie de nos ancêtres. En effet, si les lieux-dits on peu bougés (parfois ils sont devenus des quartiers des villes quand au départ il s'agissait d'un village isolé, comme Montmartre par exemple), les noms de rue ont parfois changé avec le temps. Ainsi, je me suis retrouvé ce matin confronté à l'acte de naissance de la mère de ma grand-mère, Hélène Zoé Marcelle AYNARD

(source : Archives municipales de Lyon - 2E1711 - vue 200/252)
Les parents d'Hélène, Marc AYNARD et Annette Émilie Bénédicte ORIOL habitent alors dans le 6e arrondissement de Lyon au 53 avenue de Noailles. Le problème est que cette rue n'existe pas. En tapant le nom de cette rue sur Qwant, j'arrive sur le forum de la Bibliothèque municipale de Lyon où cette réponse est apportée : 

blm_reg. (2014). ancien et nouveau nom de rue lyonnaise. Repéré à http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?f=2&t=56182
Je me rends donc dans la rubrique plans des archives municipales de Lyon qui me fournit malheureusement un plan trop récent sur lequel cette avenue n'existe déjà plus. Je ne peux me contenter de prendre cette information comme une source fiable sans vérifier (même si elle me met sur la voie). Heureusement, Gallica a une rubrique plans très bien fournie. Je trouve alors un plan de Lyon de 1871. Sachant qu'Hélène AYNARD est née en 1894, je suis certain de trouver le nom de l'avenue de Noailles. Je cherche sur le plan, aux alentours du Parc de la Tête d'or et de l'actuelle avenue du Maréchal Foch et je trouve bien cette avenue de Noailles. 

s.a. (1871). Plan de Lyon et de ses nouveaux quartiers, La Guillotière, les Brotteaux, Vaise et la Croix Rousse, d'après les derniers documents. Lyon : J.B. Gadola.
(source : Gallica/BnF)
J'ai donc pu retrouver le domicile des AYNARD au XIXe siècle, dans le quartier des Broteaux à Lyon. L'immeuble correspondant au 53 avenue de Noailles (53 avenue Maréchal Foch donc) ressemble à ceci : 

(source : Google Maps)
Je ne sais pas s'il s'agissiat déjà de cet immeuble en 1894, mais c'est possible. Toujours est-il que les cartes et plans sont des sources précieuses pour retrouver les lieux de vie de nos ancêtres. 

lundi 11 septembre 2017

Les recensements de Pierre Marie Joseph FRÉMEAU

Pierre Marie Joseph FRÉMEAU
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Dans mon dernier article, je vous parlais de la saisie par matricule d'Heredis 2018 et je prenais l'exemple de mon arrière-grand-père, Pierre Marie Joseph FRÉMEAU. Grâce aux renseignements exploités avec attention de son matricule militaire, j'ai pu retrouver ses recensements de 1901 et de 1906 que je n'avais pas cherché auparavant, l'imaginant parti au service militaire et introuvable. 

(source : Archives départementales d'Indre-et-Loire - 6NUM5/261/053 vue 130/263)
En 1901, il habite au 34 rue Deslandes à Tours (Indre-et-Loire). Il est célibataire et est employé à la compagnie de chemin de fer de Paris à Orléans (PO). 

s.a. (1937). Ligne d'Orléans à Tours. Gare de Tours. [Carte]. Lieu : Bibliothèque nationale de France
(source : Gallica/BnF)
En 1905, il se marie à la mairie du 17e arrondissement de Paris, et en 1906, il habite (comme précédemment à son mariage) au 23 rue Hoche à Versailles.

(source : Google Maps)
Il a alors 30 ans, son épouse, Berthe Louise Stéphanie GRELOT est âgée de 23 ans, et ils ont à leur charge le jeune frère de Berthe, Georges GRELOT, âgé de 7 ans.

(source : Archives départementales des Yvelines - 9 M 955/36 vue 52/61)
C'est aussi la seule fois où le grand-père Joseph est noté comme employé aux grands-magasins Dufayel (les plus grands magasins du monde à l'époque). Nous avions cette information par les mémoires de mon grand-père, mais je n'en avais auparavant jamais trouvé trace dans un acte officiel. Son épouse ne travaillait alors pas.

Bonnel, N. (s.d.). 1856 - Les Galeries Dufayel [Billet de blog]. Repéré à http://www.paris-unplugged.fr/1856-les-galeries-dufayel/
Contrairement à ce que je pensais, et même s'ils ont vécu, de mémoire familiale, la vie parisienne du début du siècle avec le théâtre et les promenades sur les boulevards, mes arrière-grands-parents ne vivaient pas à Paris même mais à Versailles, et semblent avoir élevé (du moins pendant un temps), mon arrière-grand-oncle Georges GRELOT. Voici deux renseignements que je n'aurais pas pu avoir si je n'avais pas analysé attentivement son matricule militaire. Comme quoi, chaque document nous apporte des précisions nouvelles si on prend le temps de l'observer attentivement.

dimanche 10 septembre 2017

Les matricules militaires dans Heredis 2018

La nouveauté majeure du logiciel de généalogie Heredis 2018 est la saisie par acte des matricules militaires. C'est notamment cette nouveauté qui m'a convaincu de reprendre à zéro mon arbre généalogique, tant elle permet d'exploiter un nombre phénoménal de renseignements à côté desquels j'étais parfois passé. Je vais prendre l'exemple du matricule de mon arrière-grand-père, Pierre Marie Joseph FRÉMEAU

Source : Heredis 2018
Je commence donc par me rendre sur le site des Archives départementales du Cher pour retrouver le matricule de mon arrière-grand-père. J'ai ici effectué la capture en quatre images différentes afin d'avoir une bonne qualité de zoom et donc une plus grande facilité de lecture. Je coche ensuite la case "Fiche matricule". 

Source : Heredis 2018
Je commence donc par rentrer l'état-civil de mon ancêtre en fonction des renseignements apparaissant sur son matricule. Pour rappel, tous les hommes de 20 ans faisaient leur service militaire. Pierre Marie Joseph FRÉMEAU est né en 1875 à Châteauneuf-sur-Cher (Cher), il apparaît donc dans les matricules militaires de Bourges (Cher) en 1895. 

Source : Heredis 2018
Tous les renseignements saisis apparaissent dans un résumé à droite de l'écran. C'est ce résumé qui sera exporté avec l'arbre généalogique s'il est mis en ligne sur Geneanet par exemple. 

Source : Heredis 2018
Je rentre ensuite le nom des parents et leur domicile. C'est peut-être anecdotique, mais quand l'un des parents est décédé au moment du recrutement militaire de son fils, cela nous donne une première fourchette de période dans laquelle rechercher ce décès, ce qui peut permettre de gagner du temps. Par ailleurs, le domicile des parents peut avoir changé (ce n'est pas le cas ici) une fois les enfants devenus adultes ce qui peut permettre de les retrouver. 

Source : Heredis 2018
Vient ensuite la partie la plus importante, et qui a donné lieu à un grand débat synthétisé par Clément Bècle dans son article "Les sources dans ma pratique généalogique". Pour ma part, j'ai toujours le même code pour nommer mes actes : NOM_Prénom(s)_typed'acte_Ville_date. Par ailleurs, je considère que chaque acte est individuellement une source (et non pas le registre qui contient l'acte) ce qui me convient bien et me permet d'être le plus précis pour retrouver rapidement une information. J'ajoute, lorsqu'il y a lieu, l'auteur de l'acte (le maire, l'auteur d'un ouvrage, etc.) et le lien permanent (identifié par "ark") qui permet de revenir vers l'acte original numérisé par le site d'archive départementale. 

Source : Heredis 2018
Nous passons donc au signalement qui nous donne la description de l'individu. J'apprécie particulièrement que le logiciel nous indique au côté du numéro du degré d'instruction (de 0 à 5) ce que signifie ce dit numéro. Ainsi, mon arrière-grand-père avait l'équivalent d'un certificat d'études et était blond au yeux bleus. 

Source : Heredis 2018
Ces renseignements sont ensuite exportés dans la fiche de l'individu en question. En un coup d'oeil, on peut voir son niveau d'instruction, et si on clique sur la note de "Description physique" on a un résumé des renseignements qu'on a saisis. 

Source : Heredis 2018
Ces renseignements apparaissent aussi dans le résumé de l'individu sur Geneanet, ce qui est une belle manière de donner corps à nos ancêtres (l'exemple ci-dessous concerne mon autre arrière-grand-père Baptiste DESVEAUX). 

Source : Geneanet
Source : Heredis 2018
Mais revenons à Pierre Marie Joseph FRÉMEAU, la saisie de matricule nous invite à rentrer les différentes localités habitées par notre ancêtre (d'ailleurs, si quelqu'un connaît la différence entre Domicile et Résidence sur le matricule, j'avoue que la nuance m'échappe). J'ai ainsi découvert que mon ancêtre avait vécu à Tours (Indre-et-Loire), dans une petite maison au 31 rue Deslandes.

Source : Heredis 2018
Pour chaque lieu, je m'efforce de géolocaliser précisément l'adresse et d'y ajouter une image provenant d'un site d'archives ou de Google Maps quand les bâtiments existent toujours. Je ne regardais jamais la case "Résidences" du matricule militaire alors que c'est une véritable mine d'informations. Pour moi qui aime chercher les recensements, je vais pouvoir suivre les déplacements de mes ancêtres à une période où on est beaucoup plus mobile du fait du chemin-de-fer. 

Source : Heredis 2018
En rentrant le grand nombre d'informations contenues dans le matricule, on peut avoir une vue assez précise de la carrière militaire de notre aïeul. Le logiciel les remet ensuite dans l'ordre et crée un événement (avec date et lieu s'ils sont renseignés) pour chaque cas. 

Source : Heredis 2018
Dans le cas de Pierre Marie Joseph FRÉMEAU, je vois que de Reims à Grenoble en passant par Tours, il a finalement pas mal voyagé ! Cet ajout m'a permis en tout cas de regarder plus attentivement les matricules militaires qui ont été numérisés en masse à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre. L'occasion de revivre l'Histoire de France et les parcours de nos ancêtres dans cette terrible période. 

Le seul défaut de ce mode de saisie sur le logiciel (qui espérons sera corrigé), si notre ancêtre a une autre profession durant son service militaire que durant son mariage par exemple, rentrer cette profession sur le matricule efface la précédente, et si on corrige cette profession au moment de valider, elle disparaît alors du résumé, ce qui n'est plus cohérent. 

Que pensez-vous de la saisie des matricules ? L'utilisez-vous ? Y voyez-vous des avantages ou des inconvénients ?