samedi 22 octobre 2016

La mort de monsieur du Peuch

Henry Bertrand Raphaël de BEAUDET
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Françoise de BEAUDET
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Catherine d'ARLOT de FRUGIE
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Madeleine CHEVALIER
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Jean VEYRET
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Pierre VEYRET
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Catherine VEYRET
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Élisabeth BOULESTEIX
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Jean DESVEAUX
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Pierre DESVEAUX
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Une fois de plus, c'est Gallica qui m'offre une véritable mine d'or avec le livre de mon cousin le Comte Aymard de SAINT-SAUD sur ses ancêtres (et donc une partie des miens) intitulé Recherches sur le Périgord et ses familles : Généalogies périgourdines. Plus complet et plus récent que les nobiliaires douteux qui l'ont précédé, il a le mérite de citer les minutes de notaires, les cahiers d'Hozier, ou des travaux scientifiques qui prouvent les filiations. On y trouve notamment une généalogie très complète de la famille d'ARLOT de FRUGIE ainsi que de la famille de BEAUDET. Cette dernière étant une famille protestante, il y a très souvent moins d'écrits. 

Henry Bertrand Raphaël de BEAUDET est un petit seigneur du Périgord, descendant par sa mère Judith de LARMANDIE des ducs de Bourbon et donc des rois de France. Nous sommes entre les guerres de religion entre catholique et protestants et un peu avant la Fronde. 

(source : Heredis 2017)
Il fait trois mariages, de plus en plus prestigieux (ce qui peut laisser penser à une ascension sociale peut-être due à sa conversion du protestantisme au catholicisme qui lui permettent d'épouser des familles de la vieille noblesse catholique). Sa première femme, Marguerite de SAINT-OURS, est la fille de François de SAINT-OURS, seigneur de Cugnac. Elle ne lui donne pas d'enfants. 

Il épouse ensuite Charlotte de LOSSE, fille de Jean baron de LOSSE, petite-fille par sa mère du duc de Lavedan. Elle lui donne quatre enfants : trois filles (mon ancêtre Françoise, Catherine morte jeune et Marie religieuse) et un fils et héritier Louis. 

Enfin, et c'est là que les problèmes commencent : il épouse Marie d'HAUTEFORT, fille de François marquis d'HAUTEFORT et veuve de François d'AUBUSSON, seigneur de Beauregard.

(source : Heredis 2017)
Le problème des HAUTEFORT, c'est que le père a fait beaucoup de bâtards. Dont un Charles d'HAUTEFORT, qui est un peu jaloux de ses soeurs légitimes et de leurs maris. Peut-être voudrait-il récupérer l'héritage ... Toujours est-il qu'il coince Henry Bertrand Raphaël de BEAUDET (on va l'appeler par son surnom de l'époque, Monsieur du Peuch, pour faire plus court) dans le bois de Bastit à Fossemagne (Dordogne). 

Père Igor, Le plan d'eau du camping du Manoire, sur le ruisseau le Manoire, Fossemagne, Dordogne, France, 2012
(source : licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Il est venu accompagné de Godefroy de LA ROCHE-AYMON, baron de La Farge. Les raisons de Godefroy sont encore plus tordues que celles de Charles d'HAUTEFORT pour vouloir tuer Monsieur du Peuch. En fait, le fils de Monsieur du Peuch dont on a parlé tout à l'heure, était fiancé à Françoise d'AUBUSSON, la fille du premier mariage de sa belle-mère Marie d'HAUTEFORT (sa demi-soeur par alliance en quelque sorte) ...

(source : Heredis 2017)
Bon, finalement, Godefroy a épousé Françoise d'AUBUSSON, mais du coup, Louis de BEAUDET lui a fait des menaces (pas trop heureux de s'être fait chiper sa demi-soeur-par-alliance sous le nez). Finalement, Godefroy meurt dans la bataille (probablement tué par le père de Louis, Monsieur du Peuch, qui lui-même meurt de six coups d'arquebuse !

PÉRÉE et WILLEMIN, Portrait de Louis XIII, vitrail représentant Louis XIII tirant de l'arquebuse, exécuté par Linard Gonthier, peintre de la ville de Troyes, détail, s.e., 1643
(source : Gallica/BnF)
Oui, parce que ce n'est plus un combat de chevaliers à l'épée. La Renaissance est passé par là, et c'est une bataille à coup d'arquebuse (l'ancêtre du fusil) digne du Far West qui se joue dans les bois de Fossemagne. Il faudra six coups pour achever Monsieur du Peuch qui en profitera sûrement pour tuer le rival de son fils, Godefroy de LA ROCHE-AYMON

Son fils, justement, sera lui-même tué par Pierre BABUT, sieur de Roumeguil et premier consul de La Linde (sûrement le successeur de Monsieur du Peuch) quatre ans plus tard en 1648. La situation est parfaitement résumée par le comte de Saint-Saud : 

Aymard de SAINT-SAUD, Recherches sur le Périgord et ses familles : III. Généalogies périgourdines, Bergerac, J. Castanet, 1898
(source : Gallica/BnF)
C'est justement comme ça que mon ancêtre Françoise de BEAUDET devint la seule héritière de son père (son frère étant mort et son unique soeur survivante étant religieuse). Elle épousa Hélie d'ARLOT de FRUGIE qui hérita ainsi par elle de la seigneurie de La Roque. 

(source : Heredis 2017)
Cette ascendance est prouvée par le Nouveau d'Hozier 12 rédigé au moment de la constitution des preuves de noblesse de cette famille que j'ai pu consulter cet été à la Bibliothèque nationale de France. 

(source : Bibliothèque nationale de France - Nouveau d'Hozier 12 - MF 28022)
"Hélie d'Arlot, Sgr de Ste Marie, de Cumont, 
de Sallebeuf, et de la Roque, ep le 21e de Juin
1654 Françoise Baudet, fille de Gabriel
de Baudet, Ec Sgr de Peuch ; et du Fourset, 
fut maintenu dans sa noblesse avec Jaques d'Arlot, 
son frère ainé, par Avis du Conel d'Etat, du 17e
de novbre 1668. et il testa le 16. Avril 1682."

mercredi 19 octobre 2016

Quatre ancêtres dans le même acte de mariage

(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 034/002 - p. 367)
Le trent aoust mil six cens quatre vingts
  huit furent Epousez canoniquement Jean Pinon
  fis de Nicolas Pinon & de Marg. Conneaux d’une part
  Et Catherine Courant fille de Silvain Courant
  et de Jeanne hardouïn d’aut. part de cette parr.sse
  Et Silvain Jupeau fis de Jacq. Jupeau
  et Louise Blanchard de la parroisse de [...] d’une
  part Et Marie Courant fille de Silvain Courant &
  de Jeanne hardouïn de cette parroisse d’aut. part pnt les
  Susdt Peres & meres veu au prealable la dispense de  
  Lempeschement du quatte de consanguinité entre
  Lesdts Jean Pinon & Catherine Courant en datte du 
  vingt un du Courant Signée Le Large & au dessous
  par mond. Sr de la porte et le certificat de congé signé gaud[…]
  Curé de  [...] en datte du seize du courant. 

Voilà un acte de mariage comme on en rencontre souvent au XVIIe siècle. Silvain COURANT et Jeanne HARDOUIN marient leur deux filles à Chabris (Indre) : Catherine épouse Jean PINON et Marie épouse Silvain JUPEAU. C'est le premier mariage PINON-COURANT que je cherchais, mais je décide quand même de rentrer le deuxième mariage dans mon logiciel de généalogie (en me disant que ça me servira toujours pour la généalogie descendance). Mais en cherchant le nom de JUPEAU qui me disait quelque chose, je réalise que le couple JUPEAU-COURANT existe déjà dans mon logiciel. En effet, je descends deux fois du couple Silvain COURANT et Jeanne HARDOUIN par leurs deux filles respectives. En un acte de mariage, j'ajoute donc six ancêtres à ma généalogie. 

Je descends donc de Catherine COURANT

Silvain COURANT + Jeanne HARDOUIN
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Catherine COURANT
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Jean PINON
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Jean PINON
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Jean PINON
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Jean Pierre PINON
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Jean Pierre PINON
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Agathe Adélaïde PINON
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Joseph PERLY
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi

On notera l'originalité de la famille PINON qui appelle tous ses fils Jean pendant trois générations avant d'enfin varier pour Jean Pierre. 

Et voici mon lien de parenté avec sa soeur Marie COURANT

Silvain COURANT + Jeanne HARDOUIN
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Marie COURANT
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François JUPEAU
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Marie JUPEAU
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Pierre Macé RICHETIN
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Angélique RICHETIN
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Toussaint Silvain SOUCHAY-GAVEAU
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Alphonsine Florestine SOUCHAY
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Eugénie Camille PÉROLAT
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi

Comme on peut le voir, il s'agit d'un lien de parenté extrêmement éloigné pour mon arrière-grand-père avec ces eux femmes (plus de 7 générations). 

samedi 15 octobre 2016

Eugène Ernest MÉTREAU, l'abbé défroqué

Louis MÉTRAU + Marie Marguerite FOLTIER
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Pierre Benjamin MÉTRAU        Cécile Joséphine MÉTRAU
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Eugène Désiré MÉTREAU            Étienne GRELOT
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Eugène Ernest MÉTREAU   Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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                                            Mon grand-père
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                                                Ma mère 
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                                              Moi

Mon cousin Eugène Ernest MÉTREAU est le fils d'Eugène Désiré MÉTRAU, un modeste sabotier, avec Sylvine Julie BIGOT, une sage-femme. C'est le cousin au troisième degré de mon arrière grand-mère. Il devient élève ecclésiastique au séminaire, quand éclate la Grande Guerre. 

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 2 MI 48/R57 - p. 700)
Bien que natif de Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher), il fait son séminaire à Chartres (Eure-et-Loir). Il est châtain aux yeux bleus et mesure 1 mètre 68. Le 24 juin 1917, le journal Dieu et Patrie fait mention de ce cousin, et j'apprends qu'il avait une cure à Romilly-sur-Aigre (Eure-et-Loir). 

***, Dieu et Patrie : l'héroïsme du clergé français devant l'ennemi, n° 108, 24 juin 1917, p. 888
(source : Gallica/BnF)
Nous sommes donc bien dans le diocèse de Chartres, sur son livret militaire, il est dit brancardier, et l'article ici le qualifie d'infirmier militaire (il fait en effet partie des sections des infirmiers militaires). Il s'agit donc bien de mon cousin. Il semble néanmoins que la guerre lui fait changer d'avis sur ses voeux car il se marie (d'après son acte de naissance, je n'ai pas encore pu consulter l'acte de mariage) le 8 février 1922 au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) avec Marie Marguerite CROSNIER. En tout cas, c'est un autre religieux (bien qu'éphémère) à rajouter à la liste de notre famille