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Lien entre Léa Ernestine GUILLEMET et mon grand-père
(source : Heredis 2018) |
Celle qu'on appelle en famille "La Tante Léa" a toujours été pour moi un personnage mystérieux dans notre généalogie. Sa mère, Modeste Anne Madeleine BOURCIER, a eu mon arrière-arrière-grand-mère, Victorine Ernestine BOURSIER avec un médecin (probablement Joseph CHOTARD), puis s'est mariée avec Charles Hippolyte GUILMET, un tailleur d'habits de Mayet (Sarthe) avec lequel elle a eu Léa Ernestine GUILLEMET seize ans après la naissance de sa première fille.
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La Tante Léa
(source : Archives familiales) |
La tante Léa a toujours été décrite dans la famille comme une personne aux moeurs libres, qui vivait "à la colle" avec un homme sans jamais s'être mariée. Elle est témoin du mariage de mes arrières-grand-parents en 1905 à Paris et elle habite alors 29 rue Boissière à Paris. En 1913, lors du mariage de sa nièce Reine Madeleine GRELOT, elle habite au 11 cité Popincourt à Paris et est dite par erreur épouse PARREAU. Je connais donc le nom de son compagnon de l'époque. Lors de son décès, en 1953, elle réside au 35 avenue de Wagram, toujours à Paris.
J'ai donc tenté de trouver les recensements de Léa à ces adresses car ils ont été récemment mis en ligne sur le site des Archives de Paris. Je l'ai finalement retrouvée à cette adresse du 35 avenue de Wagram en 1926, 1931 et 1936, toujours vivant avec un Lucien ou Augustin GILLY.
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(source : Archives de Paris - D2M8 434 vue 449/466) |
Sur chacun des recensement, cet "ami" est déclaré être né en 1874 dans les Basses-Alpes (actuelles Alpes-de-Haute-Provence). Grâce à Filae, je trouve un seul Augustin Lucien GILLY né en 1874 à Méolans-Revel. C'est le seul portant ce prénom né dans cette décennie, et les deux prénoms mentionnés alternativement dans les recensements prouvent qu'il s'agit bien de lui.
Je suis d'abord content d'avoir retrouvé le compagnon de vie (pendant au moins 10 ans) de mon arrière-arrière-grand-tante, mais le nombre important de mentions marginales autour de son acte de naissance pousse ma curiosité. Par ailleurs, je voulais connaître ses professions successives, car il est dit "boursier" dans le recensement de 1936 et dans les autres, aucune profession n'est mentionnée.
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(source : Heredis 2018) |
Et je découvre un homme qui a eu une vie relativement libre. Fils d'un garde forestier et d'une cultivatrice, Augustin Lucien GILLY épouse d'abord une suissesse originaire de Genève à Lyon : Eugénie KURZ, fille d'un couple de fourreurs. Je ne sais pas s'il en divorce ou si elle décède car son acte de mariage en 1901 à Barcelonnette avec Louise Appolonie PONS n'est pas disponible en ligne. De cette deuxième femme, il divorce pour épouser en 1911 à Lyon, Joséphine Claire PHARISIEN, fille naturelle originaire de Saint-Étienne (Loire). Il exerce alors la profession de banquier, ce qui est cohérent avec celle de boursier indiquée dans les recensements.
Il divorce à nouveau pour épouser en 1928 Irma Vilhelmine Elise SCHUBE ALIAS SCHUBIT, fille d'un couple de commerçant vivant à Riga (Lettonie) où elle réside elle-même. Dans l'acte de mariage, il est précisé qu'il habite au 22 rue de l'Arcade à Paris (8e arrondissement). Pourtant, dans le recensement de 1926 et celui de 1931, il habite au 35 avenue de Wagram à Paris (17e arrondissement) et je ne le trouve pas à l'adresse déclarée lors de son mariage. Il divorce de cette quatrième femme en 1937 et pendant tout le temps de son mariage, il vit avec Léa Ernestine GUILLEMET.
Plusieurs questions et hypothèses émergent :
- a-t-il payé l'appartement de l'avenue de Wagram pour sa maîtresse avec laquelle il réside ?
- pourquoi se marie-t-il avec une lettonne alors qu'il vit déjà (non-maritalement) avec une autre femme ?
- mène-t-il une double vie avec deux femmes en même temps et sont-elles au courant ?
- pourquoi épouser une femme de 30 ans et avoir une maîtresse de 50 ans ?
- s'agit-il d'un mariage blanc ?
Si La Tante Léa était décrite comme une personne assez ouverte au niveau des moeurs, il semble que son compagnon de la deuxième partie de sa vie l'ait été également ! Et moi qui m'attendait à trouver ce monsieur PARREAU, j'ai finalement trouvé un second compagnon dont nous ignorions tout.