vendredi 1 décembre 2017

François Eugène PÉROLAT reçoit les condoléances pour l'impératrice Eugénie

François Eugène PÉROLAT
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Eugénie Camille PÉROLAT
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère

Mon ancêtre François Eugène PÉROLAT était boulanger à Paris au 27 rue Bois le Vent dans le 16e arrondissement de Paris pendant le règne de Napoléon III. Il y vit à l'époque avec sa femme, Alphonsine Florestine SOUCHAY, et leurs trois filles Eugénie Camille (mon ancêtre), Alphonsine et Marguerite Rosalie (ils auront cinq autres enfants lorsqu'ils rentreront vivre à Romorantin (Loir-et-Cher) d'où était originaire Alphonsine Florestine SOUCHAY). 

27 rue Bois le Vent à Paris en mai 2016
(source : Google Maps)

Nous sommes au début de la Troisième République, mais, dans le journal Le Petit Caporal du 1er août 1879, semble persister un souvenir nostalgique de l'Empire. Faisons une petite situation historique grâce à un très bon résumé de Charles-Éloi VIAL dans Les derniers feux de la monarchie (2016, p. 509) 

"Comme Louis-Philippe et Marie-Amélie avant elle, l'impératrice dut fuit en abandonnant tout derrière elle, y compris la dignité convenant à une souveraine : après avoir quitté les Tuileries en fiacre, elle se réfugia chez son dentiste américain, le docteur Evans, qui l'emmena secrètement en train à Deauville, où elle put s'embarquer sur le yacht d'un touriste anglais. Elle se réfugia à Londres, où Napoléon III la rejoignit au bout de plusieurs mois de détention à Cassel, dans un palais occupé autrefois par le roi Jérôme. Après la disparition de l'empereur en 1873 et la mort tragique du prince impérial en 1879, la petite cour d'exil installée à Chislehurst continua à vivre, au gré des voyages d'Eugénie aux quatre coins de la planète, jusqu'en 1920, date du décès de la dernière impératrice des Français." 
Voici donc l'article en question, qui suit un long article sur le deuil du prince impérial : 

(source : Retronews)
La liste des personnes chez qui signer cette adresse qui, selon Charles-Éloi VIAL interrogé sur Twitter, correspondrait à "une sorte de pétition de condoléances". C'est alors qu'une question apparaît : François Eugène PÉROLAT était-il un partisan de l'Empire ? Je sais que sa mère, qui se nommait Madeleine COUSIN se fit appeler Catherine Eugénie toute sa vie. Mon ancêtre s'appelle également Eugénie Camille. Ce prénom Eugène/Eugénie est-il un prénom familial apparu à cet époque où une mode liée à l'impératrice Eugénie de MONTIJO ? Tout comme on a pu nommer ses enfants avec les prénoms de star télévisées au XXe siècle, il est possible que nos ancêtres du XIXe siècle nomment leurs enfants en fonction des "personnalités" de leur époque. 

(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
En tout cas, partisan de l'Empire ou non, François Eugène PÉROLAT, qui a vécu la Commune de Paris avec sa fille, mon ancêtre, née en 1871, a reçu des signatures de condoléances pour l'impératrice Eugénie dans sa boulangerie de Paris-Passy en 1879. 

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Sources : 

Downey, W. & D. (1880). L'impératrice Eugénie en deuil [photographie]. Repéré à https://commons.wikimedia.org/wiki/File:L%27imp%C3%A9ratrice_Eug%C3%A9nie_en_deuil_1880a.jpg

L'adresse à Sa Majesté l'impératrice. (1879, 1 août). Le Petit Caporal, p. 2.

VIAL, C.-É. (2016). Les derniers feux de la monarchie. Paris : Éditions Perrin.

samedi 11 novembre 2017

Retronews donne corps à nos ancêtres

Pierre FRÉMEAU
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Pierre Marie Joseph FRÉMEAU
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Mon grand-père

J'ai récemment découvert le site internet Retronews grâce à l'article de Généalogie Pratique qui le présentait. C'est un site de type Gallica qui a un très grand nombre d'article de presse et un bon moteur de recherche. J'y trouve un très grand nombre d'articles assez émouvant donnant véritablement corps à nos ancêtres à travers des anecdotes de vie retranscrites dans la presse locale. Ainsi, deux événements concernant mon arrière-arrière-grand-père Pierre FRÉMEAU

Le premier, le 24 juin 1909, où, allant cueillir des cerises en famille, il a été surpris par l'orage et a failli mourir en voulant retenir son cheval (qui meurt foudroyé). 

Les exploits de la foudre. La Dépêche du Berry, n°84. (24 juin 1909), p. 3
 Un autre article touchant concerne mes deux arrière-grands-parents, Pierre Marie Joseph FRÉMEAU et Henri dit Eugène DEBANNE-LECAS qui, 7 ans avant que leurs enfants (mes grands-parents) se marient, se connaissaient déjà et jouaient la musique et la comédie ensemble. Ainsi, pour un bal-concert organisé à la faveur des poilus d'Orient, on note : "Vinrent ensuite les Berriauderies de M. Debanne; on sait qu'il y excelle.", "M. Frémeau, berrichon cent pour cent, M. Perrot et M. Bonnet, dans leurs chansonnettes gaies, ramenèrent l'assistance vers de moins sérieuses pensées", "Ce rire d'ailleurs rebondit au cours de la saynette militaire où MM. Frémeau, Debanne, Perrot, Piotte et Martin donnèrent libre cours à leur fantaisie".


Concert-bal des "Poilus d'Orient. La Dépêche du Berry, n°295 (22 décembre 1933) p. 3
Ce genre de détails extraordinaires me montre que mes arrières-grands-parents non seulement étaient musiciens (ce que je savais déjà) à leurs heures, mais jouaient également la comédie. Je crois que je vais passer quelques heures à farfouiller sur ce site Retronews qui apporte tant de corps à nos ancêtres à travers mille événements qu'on ignorait jusqu'alors. 

samedi 4 novembre 2017

La maison d'Henri FRÉMEAU sur Gallica

Jean FRÉMEAU + Marie PÉQUIOT
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Henri FRÉMEAU         Pierre FRÉMEAU
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                                                    Pierre Marie Joseph FRÉMEAU
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                                                 Mon grand-père

Je m'amusais ce soir à chercher des images d'Issoudun sur Gallica où j'ai trouvé notamment cette belle vue dessinée depuis la Tour Blanche en 1846. 

 Issoudun. La prison et le beffroi, vus de la Tour [dessin]. (1846). Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7741732c
(source : Gallica/BnF)
C'est alors que je suis tombé sur la maison d'Henri FRÉMEAU ! En effet, originaire de Châteauneuf-sur-Cher (Cher), ce dernier épouse en 1881 Mathilde JUGAND à Issoudun (Indre), fille de Sylvain JUGAND, armurier, et d'Anne Victoire GIMON. Henri, qui était jusqu'alors boulanger comme son frère, reprendra le métier de son beau-père en étant marchand d'articles de chasse ou armurier (selon les recensements). À partir de son mariage, je le retrouve dans les recensements comme vivant Place du Marché aux Légumes.

(source : Archives départementales de l'Indre - M 4887 - vue 181/353)

J'ai d'abord trouvé ce dessin de Louis MORIN aux alentours de 1890 représentant la Place du Marché aux Légumes d'Issoudun sur Gallica. 

Morin, L. (1890-1910). Issoudun. - Place du Marché-aux-Légumes [estampe]. Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53133415m
(source : Gallica/BnF)
En zoomant sur les boutiques (et on peut remercier l'extrême qualité de numérisation de Gallica), je peux voir au fond de la place une maison et une échoppe au nom de JUGAND. Il s'agit de la boutique d'armurerie du beau-père d'Henri FRÉMEAU où ce dernier travaillait. 

Morin, L. (1890-1910). Issoudun. - Place du Marché-aux-Légumes [estampe] (détail). Repéré à http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53133415m
(source : Gallica/BnF)
Par un hasard total, je peux donc observer la maison de mon arrière-arrière-grand-oncle à Issoudun telle quelle était à l'époque précise où il y a vécu. Ils semblaient être voisins d'une chapellerie, qui est celle de Louis GROGNOT, le beau-père de notre cousine Marie BERTHIER !

(source : Geneanet)


vendredi 3 novembre 2017

Un voyage à Versailles et un nouveau mystère

Étienne GRELOT + Victorine Ernestine BOURSIER
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Berthe Louise Stéphanie GRELOT
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

À partir de 1911, la famille GRELOT (mes ancêtres à la 4e génération) se sont installés à Versailles (Yvelines) à la Villa des Roses au 12 rue Albert Joly.

(source : photo personnelle)
J'ai donc décidé de profiter des vacances pour faire un petit voyage à Versailles et découvrir certaines choses sur cette famille (dont quelques tombes au cimetière Notre-Dame indiquées par une cousine descendante de Marguerite Léa Joséphine GRELOT). 

Fratrie Grelot
(source : Heredis 2018)

Arrivé à la gare de Versailles-Rive Droite, j'ai trouvé la rue Albert Joly au bout de quelques dizaines de mètres. Ce n'est vraiment pas pareil de voir une image sur Google Maps et de sentir l'ambiance d'un quartier. En passant au milieu de ces immeubles en pierre blanche dans cette ville qui semble vraiment loin de la région parisienne par son ambiance, j'imaginais mon grand-père enfant qui y visitait ses tantes. Le cimetière Notre-Dame de Versailles, situé rue des Missionnaires, n'est pas très loin non plus. 

(source : photo personnelle)
J'y ai d'abord trouvé la tombe de Laurent Eugène ABRIL et Marguerite Léa Joséphine GRELOT, les grands-parents de ma cousine Françoise. 

(source : photo personnelle)
J'ai ensuite trouvé la tombe de mon arrière-arrière-grand-mère, décédée à Versailles en 1933, Victorine Ernestine BOURSIER, qui est enterrée avec sa fille et son gendre qui sont morts sans descendance : Reine Madeleine GRELOT et Albert Jules MARÉCHAL

(source : photo personnelle)
C'est fou de se dire que mon ancêtre était enterrée si près de Paris et que je n'étais jamais venu visiter sa tombe jusqu'à présent. Ayant passé beaucoup de temps à la localiser et voulant aller aux archives communales de Versailles (dans la Grande Écurie en face du château), je suis parti sans trouver la tombe de mon oncle Georges Henri Victor GRELOT, mais je reviendrai dans ce cimetière à l'occasion. 

C'est justement en consultant l'acte de mariage de la tante Reine et d'Albert MARÉCHAL que je suis tombé sur une surprise de taille. Parmi les témoins, outre mon arrière-grand-père Pierre Marie Joseph FRÉMEAU qui est venu de Châteauneuf-sur-Cher pour l'occasion, se trouve la tante de Reine : Léa Ernestine GUILLEMET. La tante Léa est la demi-soeur de Victorine Ernestine BOURSIER

(source : Geneanet)
Dans la famille, il se disait toujours qu'elle avait vécu "à la colle" avec un homme qu'elle n'avait jamais épousé. Dans son acte de décès, elle est en effet indiquée comme célibataire. 

(source : Archives de Paris - 17D 292 - vue 18)
Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis dans l'acte de mariage de Reine GRELOT et Albert MARÉCHAL que la tante Léa est dite "épouse Parreau" ! Il est probable que, l'officier d'état-civil la voyant au bras d'un homme au mariage, ait présumé qu'il était son mari. Ou qu'elle l'ait désigné comme tel pour aller plus vite. En tout cas, c'est le premier indice pour découvrir qui était cette personne que je ne pensais jamais retrouver dans les radars de l'état-civil. 

(source : Archives communales de Versailles - 4E124)
Il ne me reste plus qu'à tenter de consulter les recensements de Paris : celui de 1926 en espérant que 13 ans après le mariage de sa nièce, elle vive toujours au 11 cité Popincourt à Paris. Ou celui étant proche de son décès en espérant quelle vive toujours avenue de Wagram avec ce mystérieux monsieur PARREAU. Je peux également appeler la ville de Paris pour savoir où serait enterrée la tante Léa et voir s'ils ne partagent pas la même tombe. Toujours est-il que j'aimerais retrouver le prénom de cet homme ainsi que sa profession. Décidément, il est toujours utile de venir sur les lieux où ont vécu nos ancêtres. 

lundi 30 octobre 2017

Charles DEBANNE est mort chez sa nourrice

Henri Clément DEBANNE + Louise DEBANNE-CHUAT
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Charles DEBANNE                Henri DEBANNE-LECAS
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                                               Ma grand-mère
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                                                 Ma mère
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                                                     Moi

Mes arrières-arrières-grand-parents DEBANNE ont eu une descendance prolifique de douze enfants. Malheureusement, une partie de ces enfants n'a pas survécu à l'âge adulte. C'était le cas de mon arrière-grand-oncle Charles DEBANNE. Je savais qu'il était né en 1870 au village de Saint-Denis à Issoudun (Indre), et j'étais sûr qu'il était mort jeune car je ne le retrouvais sur aucun recensement. Malheureusement, impossible de retrouver son acte de décès. 

Voici la situation de la famille au moment de sa naissance. Henri Clément DEBANNE est alors vigneron et sa femme Louise CHUAT est lingère. Ils vivent au village de Saint-Denis à Issoudun (Indre) et ont déjà eu deux filles : Jeanne Clémence dite Clémentine et Catherine Claire. Ils ont ensuite eu deux autres enfants, Marie et Clément, morts tous deux âgé d'à peine plus d'un an. 

(source : Heredis 2018)
Le 19 juin 1870, naît encore un enfant, Charles DEBANNE. Les deux enfants précédents sont-ils morts de maladie ? Les deux parents n'avaient-ils pas le temps de s'occuper deux à cause du travail ? Le couple vit à l'époque parmi la famille CHUAT comme prévu dans leur contrat de mariage. En tout cas, il semble que ses parents aient décidé de placer leur fils en nourrice à la campagne, comme cela se faisait beaucoup au XIXe siècle. Mais voyons d'abord comment j'ai pu retrouver cette information.

(source : Heredis 2018)
C'est grâce au matricule militaire du frère cadet de Charles DEBANNE, un autre Clément DEBANNE, que j'ai eu l'idée de modifier mes critères de recherches sur Filae. En effet, son nom de famille avait été réécrit au-dessus de son nom, ce qui me faisait penser que parfois, dans les actes, on pouvait lire ou écrire DELANNE au lieu de DEBANNE.

(source : Archives départementales de l'Indre - R 2326 - vue 128/570)
Et en effet, en tapant Charles DELANNE sur Filae, j'ai trouvé immédiatement l'acte de décès de Charles DEBANNE (dont le nom avait été mal orthographié). 

(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 128/010 vue 288/319)
"Charles Delanne, 
âgé de trois mois, sans profession, né à Saint Denis, 
Commune d'Issoudun (Indre) le dix neuf Juin Mil
huit cent soixante dix, fils de Clément Delanne, 
âgé de trente ans, vigneron, et de Louise Chuat, âgée
de Vingt sept ans, lingère"

Il n'est pas permis de douter qu'il s'agit bien de mon Charles DEBANNE puisque sa date et son lieu de naissance sont bons et que ses parents sont nommés avec le bon âge, la bonne profession et le bon domicile. Tout est correct à une lettre près dans le nom de famille. Et voici comment j'apprends que ses parents l'avaient mis en nourrice : 

(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 128/010 vue 288/319)
"est décédé en la maison
d'habitation de Marie Philippe, âgée de trente huit
ans, sans profession, demeurant aux Loges de Crevant, 
en cette dite Commune de Montierchaume, chez la 
quelle l'enfant était placé en nourrice"

Montierchaume n'est pas tout près d'Issoudun puisque la commune se situe plutôt près de Châteauroux. Le pauvre bébé est mort à trois mois, loin de ses parents, mais au moins il n'est pas oublié puisque maintenant, le lieu et la date de son décès sont retrouvés, 137 ans plus tard. 

1 : Village de Saint-Denis à Issoudun / 2 : Les Loges à Montierchaume
(source : Heredis 2018)
Cinq ans après le décès de Charles DEBANNE, ses parents auront un autre enfant également nommé Charles (en souvenir du premier enfant ?) mais qu'on surnommera Louis qui fut un valeureux combattant de la Grande guerre et qui vécut une grande partie de sa vie au Tonkin. 

lundi 16 octobre 2017

Qui était Élie Louis Jean Martin GUÉRANGER ?

Pierre François ROUSSEAU + Jacquine NOUVELLIÈRE
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Auguste ROUSSEAU                        Marie ROUSSEAU
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Mélanie Françoise Augustine ROUSSEAU          Victor Auguste BRANCHU
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                                                                         Louis Victor BRANCHU
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                                                                           Madeleine Marie Victorine BRANCHU
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                                                               Ma grand-mère
                                                               |
                                                              Mon père
                                                               |
                                                               Moi 

En relisant à nouveau l'acte de naissance de mon arrière-arrière-grand-père, Louis Victor BRANCHU, un témoin a attiré mon attention. 

(source : Archives départementales de la Sarthe - 5Mi 191_340-341 vue 442/496)
Ce nom m'a interpellé car en faisant ma généalogie descendante, je n'étais jamais tombé sur un Élie Louis Jean Martin GUÉRANGER. J'ai donc décidé d'être pro-actif et de chercher rapidement qui était cette homme et comment était-il mon cousin ; la différence fondamentale avec le début de ma généalogie étant que Filae existe et simplifie vraiment ce genre de vérifications. 

(source : Filae)
J'ai la chance qu'il porte plusieurs prénoms, et en trois clics, je retrouve sa naissance, son mariage et son décès. C'est l'acte de mariage que je consulte en premier et qui m'explique comment il était le "cousin" de mon ancêtre. En réalité, il s'agit de l'époux de la cousine germaine du père de mon ancêtre. Il est né à Mézières-sous-Lavardin (Sarthe) d'un père maître charpentier en moulins.

(source : Heredis 2018)
Cette cousine, Mélanie Françoise Augustine ROUSSEAU est née à Paris (9e arrondissement) en 1850 où son père était alors restaurateur. Or, s'étant mariée en 1868, soit trois ans avant que l'Hôtel-de-Ville de Paris ne prenne feu avec les archives, elle n'a jamais eu besoin de faire refaire son acte de naissance, car au moment de son mariage, la ville de Paris a pu envoyer une copie de son acte de naissance à la ville du Mans. Autrement dit, si je n'avais jamais cherché quel lien nous unissait à Élie Louis Jean Martin GUÉRANGER, je n'aurai jamais retrouvé cette cousine dont l'acte de naissance ne figure pas dans l'état-civil reconstitué de Paris. Ni probablement le mariage de son père, Auguste ROUSSEAU, qu'il faudra que je recherche dans l'état-civil reconstitué ou aux archives nationales (s'il a fait un contrat de mariage). 

Conclusion, il faut toujours être curieux en généalogie, et on voit encore que notre famille était parisienne à nouveau de longue date avec de nombreuses branches s'y installant définitivement ou momentanément. 

lundi 2 octobre 2017

La place de la Halle de Jumilhac-le-Grand

Louis SAINT-YRIEIX
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Françoise dite Lucie SAINT-YRIEIX
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Toujours à la recherche des lieux de vies de nos ancêtres, je me suis penché sur l'adresse de l'hôtel ou de l'auberge que tenait Louis SAINT-YRIEIX avec son épouse Marie MAZEAU dans le dernier quart du 19e siècle à Jumilhac-le-Grand (Dordogne). Sur le recensement de 1881, il est indiqué qu'ils vivent "place de la Halle", un nom bien commun comme il en existe dans de nombreux bourgs. 

(source : Archives départementales de la Dordogne - FRAD024_6MI126_0607 - vue 609/656)
Il y a bien une grosse place dite "du château" à Jumilhac, mais je doutais qu'ils s'agisse de cette place de la halle où généralement se tenaient les marchés dans les bourgs. Ne trouvant pas la réponse sur internet et Jumilhac-le-Grand étant une trop petite commune pour bénéficier de plans détaillés anciens trouvables sur internet, j'ai donc parcouru un ouvrage acheté il y a plusieurs années sur Geneanet : "Mémoire en images : Le canton de Jumilhac-le-Grand" de Jean-Pierre RUDEAUX.

(source : amazon.fr)
À la page 27 de cet ouvrage, je trouve une photo de carte postale intitulée "place de la Halle" avec la description suivante : "Cette halle se trouvait sur l'actuelle place des Tilleuls. Une première version fut construite en 1820. Devenue vétuste, elle fut remplacée par une nouvelle halle en 1893, au même emplacement. Peu utilisée pour le commerce, elle sera détruite en 1920." 

Rudeaux, J.-P. (2010). Mémoire en images : le canton de Jumilhac-le-Grand. Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alan Sutton, p. 27
La réponse est donc parfois encore dans les livres plutôt que sur internet. J'ai donc une photo de la place où se trouvait l'auberge de mes proches ancêtres, et je sais où elle se situait géographiquement dans la ville, à deux pas du château de Jumilhac où vivaient nos ancêtres d'une autre branche au XVIe siècle. 

Point 3 : place de la Halle
(source : Heredis 2018)

jeudi 28 septembre 2017

Mon trisaïeul juré d'assises en 1918

Élie dit Édouard SUIVRE
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Mon trisaïeul se nommait Élie SUIVRE, mais dans la famille, tout le monde l'appelait Édouard (vous pouvez lire sa biographie ici). Et je n'avais jamais pensé à taper le prénom d'Édouard associé à son nom dans la bibliothèque généalogique de Geneanet. Puisque c'est ainsi qu'il se faisait connaître, c'est ainsi qu'il s'est présenté aux journalistes du Populaire du Centre en 1918 lorsqu'ils ont dressé la liste des jurés d'assises au tribunal de Périgueux. 



Dordogne : Périgueux. Cour d'assises. Le Populaire du Centre. (1918, 4 août). Repéré à http://www.geneanet.org/archives/livres/6956792/3
Encore une nouvelle information concernant un ancêtre proche. Il a été juré pour un attentat aux moeurs, un vol et trois assassinats ! Deux mois plus tôt, sa fille aînée était morte de la grippe espagnole.

mercredi 13 septembre 2017

Retrouver l'avenue de Noailles à Lyon

Hélène Zoé Marcelle AYNARD
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Ma grand-mère

J'étais hier à une conférence à la mairie du 10e arrondissement de Paris qui nous racontait l'histoire de notre arrondissement à travers les plans (Paris ayant été beaucoup cartographié à travers l'histoire).


 Cette conférence m'a fait remarquer la pertinence d'aller regarder les plans pour retrouver les lieux de vie de nos ancêtres. En effet, si les lieux-dits on peu bougés (parfois ils sont devenus des quartiers des villes quand au départ il s'agissait d'un village isolé, comme Montmartre par exemple), les noms de rue ont parfois changé avec le temps. Ainsi, je me suis retrouvé ce matin confronté à l'acte de naissance de la mère de ma grand-mère, Hélène Zoé Marcelle AYNARD

(source : Archives municipales de Lyon - 2E1711 - vue 200/252)
Les parents d'Hélène, Marc AYNARD et Annette Émilie Bénédicte ORIOL habitent alors dans le 6e arrondissement de Lyon au 53 avenue de Noailles. Le problème est que cette rue n'existe pas. En tapant le nom de cette rue sur Qwant, j'arrive sur le forum de la Bibliothèque municipale de Lyon où cette réponse est apportée : 

blm_reg. (2014). ancien et nouveau nom de rue lyonnaise. Repéré à http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?f=2&t=56182
Je me rends donc dans la rubrique plans des archives municipales de Lyon qui me fournit malheureusement un plan trop récent sur lequel cette avenue n'existe déjà plus. Je ne peux me contenter de prendre cette information comme une source fiable sans vérifier (même si elle me met sur la voie). Heureusement, Gallica a une rubrique plans très bien fournie. Je trouve alors un plan de Lyon de 1871. Sachant qu'Hélène AYNARD est née en 1894, je suis certain de trouver le nom de l'avenue de Noailles. Je cherche sur le plan, aux alentours du Parc de la Tête d'or et de l'actuelle avenue du Maréchal Foch et je trouve bien cette avenue de Noailles. 

s.a. (1871). Plan de Lyon et de ses nouveaux quartiers, La Guillotière, les Brotteaux, Vaise et la Croix Rousse, d'après les derniers documents. Lyon : J.B. Gadola.
(source : Gallica/BnF)
J'ai donc pu retrouver le domicile des AYNARD au XIXe siècle, dans le quartier des Broteaux à Lyon. L'immeuble correspondant au 53 avenue de Noailles (53 avenue Maréchal Foch donc) ressemble à ceci : 

(source : Google Maps)
Je ne sais pas s'il s'agissiat déjà de cet immeuble en 1894, mais c'est possible. Toujours est-il que les cartes et plans sont des sources précieuses pour retrouver les lieux de vie de nos ancêtres. 

lundi 11 septembre 2017

Les recensements de Pierre Marie Joseph FRÉMEAU

Pierre Marie Joseph FRÉMEAU
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Mon grand-père
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Ma mère
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Moi

Dans mon dernier article, je vous parlais de la saisie par matricule d'Heredis 2018 et je prenais l'exemple de mon arrière-grand-père, Pierre Marie Joseph FRÉMEAU. Grâce aux renseignements exploités avec attention de son matricule militaire, j'ai pu retrouver ses recensements de 1901 et de 1906 que je n'avais pas cherché auparavant, l'imaginant parti au service militaire et introuvable. 

(source : Archives départementales d'Indre-et-Loire - 6NUM5/261/053 vue 130/263)
En 1901, il habite au 34 rue Deslandes à Tours (Indre-et-Loire). Il est célibataire et est employé à la compagnie de chemin de fer de Paris à Orléans (PO). 

s.a. (1937). Ligne d'Orléans à Tours. Gare de Tours. [Carte]. Lieu : Bibliothèque nationale de France
(source : Gallica/BnF)
En 1905, il se marie à la mairie du 17e arrondissement de Paris, et en 1906, il habite (comme précédemment à son mariage) au 23 rue Hoche à Versailles.

(source : Google Maps)
Il a alors 30 ans, son épouse, Berthe Louise Stéphanie GRELOT est âgée de 23 ans, et ils ont à leur charge le jeune frère de Berthe, Georges GRELOT, âgé de 7 ans.

(source : Archives départementales des Yvelines - 9 M 955/36 vue 52/61)
C'est aussi la seule fois où le grand-père Joseph est noté comme employé aux grands-magasins Dufayel (les plus grands magasins du monde à l'époque). Nous avions cette information par les mémoires de mon grand-père, mais je n'en avais auparavant jamais trouvé trace dans un acte officiel. Son épouse ne travaillait alors pas.

Bonnel, N. (s.d.). 1856 - Les Galeries Dufayel [Billet de blog]. Repéré à http://www.paris-unplugged.fr/1856-les-galeries-dufayel/
Contrairement à ce que je pensais, et même s'ils ont vécu, de mémoire familiale, la vie parisienne du début du siècle avec le théâtre et les promenades sur les boulevards, mes arrière-grands-parents ne vivaient pas à Paris même mais à Versailles, et semblent avoir élevé (du moins pendant un temps), mon arrière-grand-oncle Georges GRELOT. Voici deux renseignements que je n'aurais pas pu avoir si je n'avais pas analysé attentivement son matricule militaire. Comme quoi, chaque document nous apporte des précisions nouvelles si on prend le temps de l'observer attentivement.

dimanche 10 septembre 2017

Les matricules militaires dans Heredis 2018

La nouveauté majeure du logiciel de généalogie Heredis 2018 est la saisie par acte des matricules militaires. C'est notamment cette nouveauté qui m'a convaincu de reprendre à zéro mon arbre généalogique, tant elle permet d'exploiter un nombre phénoménal de renseignements à côté desquels j'étais parfois passé. Je vais prendre l'exemple du matricule de mon arrière-grand-père, Pierre Marie Joseph FRÉMEAU

Source : Heredis 2018
Je commence donc par me rendre sur le site des Archives départementales du Cher pour retrouver le matricule de mon arrière-grand-père. J'ai ici effectué la capture en quatre images différentes afin d'avoir une bonne qualité de zoom et donc une plus grande facilité de lecture. Je coche ensuite la case "Fiche matricule". 

Source : Heredis 2018
Je commence donc par rentrer l'état-civil de mon ancêtre en fonction des renseignements apparaissant sur son matricule. Pour rappel, tous les hommes de 20 ans faisaient leur service militaire. Pierre Marie Joseph FRÉMEAU est né en 1875 à Châteauneuf-sur-Cher (Cher), il apparaît donc dans les matricules militaires de Bourges (Cher) en 1895. 

Source : Heredis 2018
Tous les renseignements saisis apparaissent dans un résumé à droite de l'écran. C'est ce résumé qui sera exporté avec l'arbre généalogique s'il est mis en ligne sur Geneanet par exemple. 

Source : Heredis 2018
Je rentre ensuite le nom des parents et leur domicile. C'est peut-être anecdotique, mais quand l'un des parents est décédé au moment du recrutement militaire de son fils, cela nous donne une première fourchette de période dans laquelle rechercher ce décès, ce qui peut permettre de gagner du temps. Par ailleurs, le domicile des parents peut avoir changé (ce n'est pas le cas ici) une fois les enfants devenus adultes ce qui peut permettre de les retrouver. 

Source : Heredis 2018
Vient ensuite la partie la plus importante, et qui a donné lieu à un grand débat synthétisé par Clément Bècle dans son article "Les sources dans ma pratique généalogique". Pour ma part, j'ai toujours le même code pour nommer mes actes : NOM_Prénom(s)_typed'acte_Ville_date. Par ailleurs, je considère que chaque acte est individuellement une source (et non pas le registre qui contient l'acte) ce qui me convient bien et me permet d'être le plus précis pour retrouver rapidement une information. J'ajoute, lorsqu'il y a lieu, l'auteur de l'acte (le maire, l'auteur d'un ouvrage, etc.) et le lien permanent (identifié par "ark") qui permet de revenir vers l'acte original numérisé par le site d'archive départementale. 

Source : Heredis 2018
Nous passons donc au signalement qui nous donne la description de l'individu. J'apprécie particulièrement que le logiciel nous indique au côté du numéro du degré d'instruction (de 0 à 5) ce que signifie ce dit numéro. Ainsi, mon arrière-grand-père avait l'équivalent d'un certificat d'études et était blond au yeux bleus. 

Source : Heredis 2018
Ces renseignements sont ensuite exportés dans la fiche de l'individu en question. En un coup d'oeil, on peut voir son niveau d'instruction, et si on clique sur la note de "Description physique" on a un résumé des renseignements qu'on a saisis. 

Source : Heredis 2018
Ces renseignements apparaissent aussi dans le résumé de l'individu sur Geneanet, ce qui est une belle manière de donner corps à nos ancêtres (l'exemple ci-dessous concerne mon autre arrière-grand-père Baptiste DESVEAUX). 

Source : Geneanet
Source : Heredis 2018
Mais revenons à Pierre Marie Joseph FRÉMEAU, la saisie de matricule nous invite à rentrer les différentes localités habitées par notre ancêtre (d'ailleurs, si quelqu'un connaît la différence entre Domicile et Résidence sur le matricule, j'avoue que la nuance m'échappe). J'ai ainsi découvert que mon ancêtre avait vécu à Tours (Indre-et-Loire), dans une petite maison au 31 rue Deslandes.

Source : Heredis 2018
Pour chaque lieu, je m'efforce de géolocaliser précisément l'adresse et d'y ajouter une image provenant d'un site d'archives ou de Google Maps quand les bâtiments existent toujours. Je ne regardais jamais la case "Résidences" du matricule militaire alors que c'est une véritable mine d'informations. Pour moi qui aime chercher les recensements, je vais pouvoir suivre les déplacements de mes ancêtres à une période où on est beaucoup plus mobile du fait du chemin-de-fer. 

Source : Heredis 2018
En rentrant le grand nombre d'informations contenues dans le matricule, on peut avoir une vue assez précise de la carrière militaire de notre aïeul. Le logiciel les remet ensuite dans l'ordre et crée un événement (avec date et lieu s'ils sont renseignés) pour chaque cas. 

Source : Heredis 2018
Dans le cas de Pierre Marie Joseph FRÉMEAU, je vois que de Reims à Grenoble en passant par Tours, il a finalement pas mal voyagé ! Cet ajout m'a permis en tout cas de regarder plus attentivement les matricules militaires qui ont été numérisés en masse à l'occasion du centenaire de la Grande Guerre. L'occasion de revivre l'Histoire de France et les parcours de nos ancêtres dans cette terrible période. 

Le seul défaut de ce mode de saisie sur le logiciel (qui espérons sera corrigé), si notre ancêtre a une autre profession durant son service militaire que durant son mariage par exemple, rentrer cette profession sur le matricule efface la précédente, et si on corrige cette profession au moment de valider, elle disparaît alors du résumé, ce qui n'est plus cohérent. 

Que pensez-vous de la saisie des matricules ? L'utilisez-vous ? Y voyez-vous des avantages ou des inconvénients ?