Le fait n'est pas commun dans ma généalogie, je suis tombé sur un cousin divorcé au XIXème siècle. Et même doublement divorcé !
Jean Étienne DEBANNE + Catherine LAMOUREUX
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Catherine dite Clémentine DEBANNE Henri Clément DEBANNE
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Ivan Auguste MARGUERITAT Henri dit Eugène DEBANNE
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Ma grand-mère
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Ma mère
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Moi
Les DEBANNE sont des vignerons d'Issoudun (Indre) qui n'épousent que des vignerons ou des parcheminiers. À la fin du XIXème siècle, deux personnes semblent être des "personnages" de cette famille : Henri Clément DEBANNE, mon ancêtre, qui popularise le nom de Clément/Clémence (à tel point que sa propre soeur signera Clémentine DEBANNE durant la deuxième partie de sa vie).
Et Ivan MARGUERITAT, époux de Catherine DEBANNE qui influencera bon nombre de nos cousins à tel point qu'on voit le prénom peu commun d'Ivan fleurir partout dans la famille.
Ces deux derniers sont les parents d'Ivan Auguste MARGUERITAT. D'abord représentant de commerce, il épouse à Pruniers (Indre) Julie Augustine DAUGERON, fille des épiciers du bourg. Je sais qu'il a divorcé de cette femme pour se remarier à Paris avec Julie Félicie Louise MADRE, demoiselle de magasin, dont il divorce l'année suivante.
(source : Heredis 2014) |
Ce que j'avais oublié, c'est que les "actes de divorces" sont transcrits dans les actes de mariage jusqu'au début du XXème siècle. J'ai donc sans peine retrouvé son acte de divorce parisien d'avec Julie MADRE, sa deuxième épouse.
(source : Archives de Paris - V4E 8868 - p. 11) |
Il ne m'apprend pas grand chose de précis, si ce n'est que sa femme a du fuir le domicile conjugal car il est précisé "sans domicile ni résidence connus en France, défenderesse défaillante". Il est à cette époque marchand de vins à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
C'est l'acte de divorce de Julie DAUGERON, dans l'Indre, qui est absolument savoureux et m'apporte plus de précision que le Paris Match de l'époque ! Entre la période où il est représentant de commerce et celle où il est marchand de vin, Ivan Auguste semble avoir eu une période de creux professionnel où il n'est que simple jardinier. Voici ce qu'il va en résulter pour son couple :
(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 169/014 - p. 159) |
"Madame Margueritat exposait qu'elle s'est mariée le vingt-deux Août mil huit cent quatre-vingt-trois avec Monsieur Ivan Margueritat, devant l'Officier de l'Etat Civil de Pruniers, Arrondissement d'Issoudun (Indre) sans contrat de mariage ; que deux enfants sont nés de cette union, mais qu'un seul est encore vivant ; qu'au début de leur mariage, les époux vécurent en bonne intelligence ; qu'après la naissance de chacun de ses enfants, l'exposante vint se placer comme nourrice à Paris ; qu'à la suite de la naissance du dernier enfant et pendant que sa femme était à Paris, Monsieur Margueritat introduisit une demande en divorce dans laquelle il échoua au cours de l'année 1887 qu'il consentit alors à reprendre la vie commune ; Mais que jardinier de son état, il ne travaillait pas qu'il dissipait les gages de sa femme, fréquentait les cabarets et avait des maîtresses qui venaient le chercher au domicile conjugal, que dans ces conditions, l'exposante a quitté son mari en mil huit cent quatre-vingt-huit. Que depuis elle n'a eu jamais de ses nouvelles et s'est toujours chargée seule d'élever leur enfant ; Que Monsieur Margueritat vit maritalement avec sa maîtresse à Paris rue Lecourbe ; qu'il a été surpris en flagrant délit d'adultère le cinq mai mil huit cent quatre-vingt-quinze ainsi qu'il résulte d'un procès verbal dressé par le commissaire de police du quartier de Vaugirard, que ces faits qui constituent des sevices, injures graves, et l'adultère sont de nature à faire prononcer le divorce."
Notre Ivan Auguste MARGUERITAT était donc un homme à femme qui passait son temps avec ses maîtresses au cabaret pendant que sa femme trimait à Paris ! Puis il a vécu à Paris avec une maîtresse qu'il faisait passer pour sa femme, nous dit plus loin le jugement.
Quel courage pour Julie DAUGERON, en 1895, de demander (et d'obtenir) le divorce ! Elle aura la garde de leur fils Romain Jacques Auguste, et il sera condamné à verser une pension mensuelle de 30 francs jusqu'à la majorité de son fils.
La lecture de cet acte m'apprend certes que nos ancêtres n'étaient pas parfait, mais surtout, elle donne une humanité et du corps à ce membre de la famille qui traînait avec ses maîtresses au cabaret ! J'ai en tout cas bien ri en lisant tous ces détails que je n'aurais jamais soupçonné trouver quelque part. Et vous, avez-vous trouvé des divorcés dans votre généalogie ?