vendredi 25 octobre 2013

Un travail (ré-)organisé

Je suis actuellement en train de faire des études qui me prennent pas mal de temps et qui en même temps me font m'interroger sur la pertinence scientifique d'un savoir. La généalogie peut être comprise comme une science tant la notion de source et de preuve est importante.

Le maistre d'escole, Abraham BOSSE
(source : domaine public, via Gallica/BnF)
Il y a quelques mois, j'avais proposé une méthode pour clarifier mon arbre sur Geneanet. Certes, mon arbre généalogique était plus joli d'un point de vue cosmétique, mais le contenu était moins précis. Je me suis notamment interrogé sur la façon de noter les lieux de vies d'un ancêtre ainsi que ses métiers à travers les années.

J'ai également réalisé que ma notation des lieux n'était pas bonne. Je n'indiquais pas le code INSEE, je mettais l'orthographe moderne des lieux-dits, je n'indiquais pas le nom des anciennes communes, etc...

Bref, en bon amateur, j'ai réalisé mes recherches de manière empirique et désordonnée. Je pense que je me suis ainsi fermé de nombreuses pistes de trouvailles. J'ai aussi décidé de travailler à égalité sur toutes les branches de manière ascendante et descendante. De cette façon, j'en ai appris beaucoup sur les membres de mon arbre. Ainsi, j'ai découvert que l'arrière-arrière-grand-père de ma future nièce est mort à Thessalonique en Grèce de la fièvre typhoïde pendant la Grande Guerre, lui qui était originaire du Maine-et-Loire.

(source : Généalogie Frémeau, via Heredis 2014)
Vous l'aurez deviné en voyant cette carte, après en avoir longuement parlé avec des généablogueurs et lu différents avis, j'ai investi (puisque je pouvais le faire à un prix très intéressant) dans le logiciel Heredis 2014 et j'ai tout repris à zéro sur ce que je savais de ma généalogie. Je cherche toujours le meilleur moyen de tout rassembler sur le même arbre. L'avantage du logiciel est que je peux travailler sur les générations proches sans forcément le publier sur internet. Je continuerais néanmoins de publier mon arbre sur Geneanet et je vais essayer le nouveau module Heredis Online qui je l'espère, s'enrichira bientôt des références de sources qui sont un gros manque actuellement (et peut-être d'une personnalisation accrue de notre arbre ?).

Autre grand avantage de ce logiciel, je peux éditer une liste des actes à rechercher (comme je reprends tout à zéro, je pense bien à cocher "acte à rechercher" quand je ne le possède pas et le logiciel génère une liste automatiquement), ce qui évite de laisser certains faits à l'abandon et de ne jamais retrouver ce qu'on possède et ce qu'on ne possède pas.

(source : Généalogie Frémeau, via Heredis 2014)
Je pense que globalement, Heredis Bleu n'était pas complet et que je savais mal utiliser le logiciel et organiser mes recherches. Mon but est simple, puisque j'ai moins de temps, chercher moins, mais chercher mieux. Prendre le temps de savourer chaque découverte, ne pas faire la chasse à la quantité mais à la qualité. Une autre astuce que je développe (en plus de mettre systématiquement les signatures qui sont d'une grande aide), c'est de lister les professions et les domiciles par année à chaque occurrence.

(source : Généalogie Frémeau, via Heredis 2014)
Le sujet de l'évolution sociale des individus m'intéresse énormément (et on perd cette perception si on ne liste pas l'évolution dans le temps de leur profession avec les possibles allers et retours entre les professions). L'évolution géographique va m'aider je pense à résoudre certaines pistes de généalogie descendante. Mon objectif, pouvoir offrir une vraie et belle histoire familiale à ma future nièce lorsqu'elle sera en âge de tout comprendre.

C'est certainement la dernière fois que je chamboule tout dans mon organisation et dans mon arbre. Et vous, quelle est la vôtre ? Utilisez-vous un logiciel ou faites-vous tout en ligne ? Vos réponses m'intéressent !

vendredi 18 octobre 2013

Jean FRÉMEAU aurait pu épouser une autre femme

L'histoire des FRÉMEAU et des LABALLERY entre Venesmes et Corquoy, dans le Cher, se croise à de multiples reprises. Tout d'abord, Marc FROMOT (mon ancêtre) épouse en 1816 Marguerite LECLERC, fille de Françoise LABALLERY. C'est la première fois que je croise ce nom de famille typiquement berrichon dans ma généalogie.

La fille de Marc et Marguerite, Marie FORMEAU (le nom est déformé à cause de la prononciation paysanne, mais s'écrit FRÉMEAU avant et après cette génération) épouse en 1840 François LABALLERY.

Ma dernière découverte concerne directement Jean FRÉMEAU, l'arrière-grand-père de mon grand-père.

Liens de parenté entre Jean FRÉMEAU et moi
(source : arbre familial, via Geneanet)
En flânant dans les registres de Corquoy, j'ai en effet découvert cet acte très intéressant.

(source : Archives départementales du Cher - 3E 3099 - p. 112)
Il s'agit bien de mon ancêtre Jean, fils de Marc FROMOT (ici appelé Macque FORMEAU, le pauvre !) et de Marguerite LECLERC. Son père Marc est décédé à 25 ans, ayant eu le temps de laisser trois enfants à sa femme Marguerite. Il n'y a pas eu d'autre gens, l'âge et la profession coïncident, il s'agit donc bel et bien de mon ancêtre. 

Seulement, il y a un hic. Cet acte est une publication de bans en 1841 avec Marguerite LABALLERY (encore une membre de cette famille alliée aux FRÉMEAU). Or, il se trouve qu'en 1842, ce même Jean FRÉMEAU épouse Marie PÉQUIOT. Je cherche donc dans les actes de mariage de 1841 à Venesmes et à Corquoy, mais pas de trace d'un premier mariage (dont il n'y a d'ailleurs pas mention sur l'acte de mariage d'avec Marie PÉQUIOT). 

Je n'ai plus qu'à me rendre à l'évidence, Jean FRÉMEAU et Marguerite LABALLERY ont rompu leurs fiançailles ! Pourquoi ? Dans quelles conditions ? Nous ne saurons jamais ce qui a empêché cette troisième alliance des FRÉMEAU et des LABALLERY. 

Avec Marie PÉQUIOT, qu'il épouse en 1842, Jean sera le père de 5 enfants : 
  • Solange (nom de la sainte patronne du Berry)
  • Gilbert, qui sera vigneron à Venesmes
  • Pierre (mon ancêtre), qui sera boulanger à Châteauneuf-sur-Cher
  • Jean, caporal au 2ème régiment d'infanterie qui meurt à Limoges en 1873
  • Henri, armurier à Issoudun

Le jugement qui fait de Jean LECAS un homme

Il y a quelques mois, je vous faisais part de la découverte insolite de mon oncle Jean LECAS qui avait été déclaré de sexe féminin et prénommé Jeanne à la naissance

Lien de parenté avec Jean LECAS
(source : arbre familial, via Geneanet)
En cherchant les enfants de François LABALLERY et de Marie FREMEAU à Corquoy (Cher), j'ai trouvé la transcription du jugement de rectification le concernant. Voyons si nous pouvons en apprendre un peu plus.

(source : Archives départementales du Cher - 3E 3099 - p. 70)
"L'AN mil huit cent quarante, le quatre du mois d mai mil huit cent dix sept on a donné à cet indivi[du] le nom de jeanne au lieu de celui de jean et quon a [...] ces mots du sexe feminin à la place de ceux-ci du sexe masculin qu'une enquête en lieu devant monsieur juge de paix du Canton de Chateauneuf le treize de ce mois pour entendre les témoins presenté par le d. jean Lecas en vertu d'un jugement dutribunal du six decembre courant, que cette enquete de monsieur le juge de paix de chateauneuf soutenue en un procès verbal [...] parce dernier, le dit treize courant etablit suffisamment que c'est par erreur que dans lacte de naissance de je[an] lecas du quatre mai mil huit cent dix sept on lui a donné le prenom de jeanne aulieu decel[ui] de jean, et qu'on aecrit ces m[ots] du sexe feminin au lieu de ceux-ci du sexe masculin, vu les arti[cles] quarante six quatre vingt dix neuf et cent un du code civ[il] huit cent cinquante cinq et suivant cinquante cinq de la loi du vingt cinq mai mil huit cent dix sept par ces motifs letribunal après en avoir deliberé conforme[ment] à la loi jugeant en premier report a rectifié l'acte de naissance de jean lecas né le quatre mai mil huit dix sept en la commune de Corquoi de andré lecas et de anne Canard, ence sens que le prénom de jeanne sera [...] par celui de jean et que les mots du sexe feminin seront remplacés par ceux sexe masculin, dit que le jugement tiendra lieu de cette rectification et quil sera copié sur les de[ux] doubles du registre des actes de naissance de cette commune la présente année mil huit cent trente neuf et quil sera fait mention du jugement en marge de lacte rectifié tant au greffe du tribunal qu'ala mairie De Corquoi fait et jugé par le tribunal de première instance du troisieme arrondissement du departement du Cher seant en la ville de Saint-Amand jugement civilem[ent] en audience publique ou etaient messieurs frederic adolphe Albotir et jean baptiste Bidault juges Thevenard guerin substitut de monsieur le procureur du roi et pierre m[...] verneuil greffier aujourdhui quatorze decembre mil huit cent trente neuf. la minute signée Duliège et P. M. Verneuil. en marge est Ec[rit] ce qui Suit enregistré à Saint amand le treize de cembre mil huit cent Trente neuf folio 71 case 1er gratis signé mars mandons et ordonnons à tous huissiers sur ce requis de mettre ces presentes à execution à nos procureurs generaux près les tribunaux de premiere instance d'y tenir en main à tous commandants et officiers de la force publique, députes main forte Lorsquils en seront legalement requis enfoi de quoi laminute a eté signée par le president et le greffier. pour expedition ..."
Malheureusement, la transcription du jugement très male écrite entre les mots pré-imprimés du registre de naissance ne nous apprend pas comment une telle erreur a été possible. Jean LECAS était pourtant bien un homme, puisque c'est à l'occasion de son mariage avec Marie AUSSEURS qu'il fait faire ce jugement. Ils auront ensemble plusieurs enfants.

jeudi 10 octobre 2013

Un cousin qui épouse une future princesse

Ce mois-ci, le thème proposé par Sophie Boudarel est la photographie. Je me refuse à poster où que ce soit sur internet des photos de nos arrière-grands-parents, qui sont trop proches de nous, que certains ont connu, afin qu'ils se retrouvent sur une publicité Coca Cola dans le Wisconsin. Bref, je ne veux pas livrer ces vies proches de nous en pâture à internet. Néanmoins, une découverte récente va me permettre de participer, car la personne dont je vais vous montrer la photo a été une personnalité publique.

(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
Plutôt chic, n'est-ce-pas ? Saurez-vous la reconnaître ? Je vais avant cela vous raconter le chemin qui m'a mené jusqu'à elle. 

Notre famille descend de la famille CHAPELLE de JUMILHAC, et plus précisément d'Antoine CHAPELLE, écuyer, seigneur de Jumilhac, de Corbefy, de Saint-Priest, de la Porte, de Bruchardie, de La Valade, de Texiéras, de Lascoux et de Puymoreau. C'était un maître de forge richissime, qui a prêté de l'argent au futur Henri IV lorsqu'il est monté sur Paris pour devenir Roi de France et qui en retour l'a anobli.

Les deux branches des CHAPELLE
(source : Arbre familial, via Geneanet)
Notre branche est issue de Madeleine CHAPELLE de JUMILHAC, qui s'est mariée dans la famille d'ARLOT de FRUGIE. C'est la descendance de son frère qui m'a mené à notre photo du début de l'article comme nous allons le voir.

Nous commençons avec Jacques CHAPELLE de JUMILHAC, seigneur de Saint-Priest et de Saint-Jean-Ligoure (le frère de mon ancêtre Madeleine). Il épouse Madeleine de DOUHET, dont : 

François CHAPELLE, seigneur de Saint-Jean-Ligoure, baron d'Arfeuille, marquis de Jumilhac. Il épouse Marie d'AFIS, dont : 

Jean François CHAPELLE, baron d'Arfeuille, marquis de Jumilhac. Il épouse Marie d'ESPARBEZ de LUSSAN d'AUBETERRE, dont : 

Pierre Joseph CHAPELLE, lieutenant du Roi en Guyenne, lieutenant-général des armées du Roi, capitaine-lieutenant de la 1ère compagnie des mousquetaires du Roi, marquis de Jumilhac. Il épouse Françoise Armande de MENOU de CHARNIZAI, dont : 

Pierre Marie CHAPELLE, colonel dans les grenadiers de France, maréchal de camp, marquis de Jumilhac. Il épouse N. POURCHERESSE d'ESTRABONNE, dont : 

Antoine Pierre Joseph CHAPELLE de JUMILHAC, lieutenant général commandant de la 16ème division militaire, marquis de Jumilhac. Il épouse Armande Simplicie Gabrielle de VIGNEROT du PLESSIS-RICHELIEU, dont : 

Henri Marie Marcel Armand CHAPELLE de JUMILHAC, marquis de Jumilhac. Il épouse Claire Hélène Marie Auguste du POUGET de NADAILLAC, dont : 

Marie Odet Richard Armand CHAPELLE, propriétaire, marquis de Jumilhac, qui se marie le 25 février 1875 à Paris (8ème arrondissement) avec Marie Alice HEINE, la femme de la photo. 


(source : Archives de Paris - V4E 3403 - p. 26)
Parmi les témoins, le duc de Richelieu (oncle de l'époux), le comte de Nadaillac (oncle de l'époux), le duc d'Echlingen (oncle de l'épouse et petit-fils du célèbre maréchal NEY), et Armand HEINE, oncle de l'épouse). Les HEINE sont une famille de richissimes banquiers.

Sur la photo en haut de cet article, vous pouvez donc voir Marie Alice HEINE ... princesse de Monaco ! En effet, elle sera la deuxième femme d'Albert Ier de MONACO, l'arrière-arrière-grand-père de l'actuel prince. Amusant, non ?

Pour rassembler ces photos de membres de ma famille ou rattachés à celle-ci, j'ai créé un album photo où vous pourrez les retrouver sur Flickr.


mercredi 9 octobre 2013

Antoine Pierre Joseph CHAPELLE de JUMILHAC écrit à l'Impératrice Joséphine

J'ai toujours l'habitude de vérifier dans les registres les actes dès que j'ai une date et un lieu précis dans un nobiliaire. Pour l'instant, je fait toujours mouche, ce qui montre le sérieux de ces historiens et généalogistes d'autrefois qui ont compulsé les généalogies des grandes familles françaises dans ces livres. Ainsi, m'occupant en ce moment de la famille CHAPELLE de JUMILHAC, je suis tombé sur l'acte de décès de mon cousin : Antoine Pierre Joseph CHAPELLE, marquis de Jumilhac, à Lille ! Que venait-il faire dans le Nord, lui qui venait de Dordogne ? Mystère...

En tout cas, c'était un militaire, et bardé de médailles. Son acte de décès prends deux fois la place normalement prévue tant il y avait à écrire. En voici le détail, illustré pour plus de confort.


(source : Archives départementales du Nord - 5 MI 044 R 281 - p. 768)
"L'an mil huit cent vingt-six le Vingt février dix heures du matin pardevant nous Charles henri Quecy Adjoint au Maire de Lille, faisant les fonctions d'officier de l'état civil, Sont Comparus Messieurs Jean Joseph Morizot De Marzy âgé de Cinquante trois ans Colonel, Chef d'Etat Major de la Seizième Division Militaire et Alphonse De Burgat, Capitaine aide de Camp âgé de Trente sept ans, Tous eux domiciliès en cette Ville amis du Défunt, les quels nous ont déclaré que Monsieur Antoine Pierre Joseph De Chapelle Marquis De Jumilhac..."
Armes des Marquis de Jumilhac
(source : dessin personnel)
 "... âgé de soixante deux ans né à Paris, Grand'Croix de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis..."
(source : Arnaud Bunel, via Phaléristique européenne)
"... Commandeur de l'Ordre Royal de la Légion d'honneur..."

(source : Orem, licence CC BY-SA, via Wikimedia Commons)
"... Grand Croix de l'Ordre de Danebrog de Danemarck..."

(source : Wiki Romi, licence CC BY-SA, via Wikimedia Commons)
"...Commandeur de l'Ordre de Saint henri de Saxe..."

(source : Mboro, domaine public, via Wikimedia Commons)
"...Lieutenant Général Commandant de la seixiéme Division Militaire, Epoux de Dame Simplicie Du Plessis-De Richelieu née à Paris (Seine), fils de Monsieur Pierre-Marie De Chapelle Comte de Jumilhac et de Dame ...... Pourcheresse d'Estrabonne. Est décédé hier à Une heure du Matin en la Maison Sise Rue Royale n°

Après lecture les déclarants ont signé avec nous."
Mais ce n'est que le début. Comme je suis curieux de nature, et que je vois qu'il a été décoré de la Légion d'honneur, je vais sur le site des archives nationales où sont conservés leurs dossiers et je tombe sur rien de moins qu'une lettre de notre marquis à l'Impératrice Joséphine :


(source : Archives nationales - LH/483/23 - pp. 3-4)
 "A Sa Majesté L'Impératrice, 
Madame,
Votre majesté a autorisé mon Importunité, en accueillant avec beaucoup de grace, la demande quejel'ai prié d'appuyer auprès de Sa Majesté L'Empereur, et J'ôse profiter du devoir queleGénéral Portugais, qui commandelaCavalerie Portugaise va remplir auprès de Votre Majesté pour lui renouveller les Expressions de ma profonde reconnaissance.
Mes voeux les plus ardents, tendent à m'approcher le pluspossibledevous, Madame, et de Sa Majesté L'Empereur ; il en est plusieurs moyens, et ceux qui me mettront à même d'être plus utile, sont ceux qui me seront les plus agréables.
Ala Reconnaissance des bontés, dont Sa Majesté L'Empereur ma comblé, en me chargeant d'Organiser un Corps, qui pourra je crois lui rendre de grands services, se se mêleleregêt de ne pas servir activement, et de ne pas mériter les distinctions de L'honneur, que j'avais obtenues sur le champ de Bataille, en recevant la première Croix de Saint Louis, donnée à L'armée dont je faisois partie : un Chef de Corps, Se trouve humilié avec raison de ne pas en être décoré, et Si Sa Majesté L'Empereur et vous Madame, avez bien voulu me tenir compte des services quej'ai rendus à mes Anciens Maitres, J'espère que vous voudrez bien aussi l'Engager âme l'accorder. 
Je Supplie votre Majesté, de croire aux Expressions sincères demon attachement àsa personne, et de recevoir avec bonté, les assurances du profond respect. 
aveclequel Jesuis
Madame
de Votre Majesté
Letrès obeissant et très fidel sujet.
A de Jumilhac"
S'en suivent de nombreuses lettres écrites de Moscou et de Leipzig où il s'inquiète beaucoup semble-t-il de ses décorations, demandant de pouvoir porter telle Grand Croix donnée par le Roi des Deux-Siciles. On sent qu'il voit que le vent tourne et qu'il veut se tourner vers l'Empereur. Pourtant, décédé sous la Restauration, il semble également avoir conservé son statut militaire. Aura-t-il réussi à ménager ses deux maîtres ? J'invite en tout cas les férus d'histoire napoléonienne à lire son dossier de légion d'honneur qui est plein d'une correspondance passionnante. 

lundi 7 octobre 2013

Mes premières recherches aux Archives de Paris

Je viens récemment de découvrir une cousine côté Branchu, Marie Renée TESTU, qui a épousé en 1875 un architecte parisien : Félix Charles NOUVELLIÈRE. Nos deux époux ont passé un contrat de mariage devant un notaire parisien et je pensais trouver cet acte aux Archives de Paris. J'arrive donc dans le moderne bâtiment du boulevard Sérurier et je me fais faire une carte de lecteur à l'aide d'une très gentille hôtesse d'accueil qui m'explique tout.

Archives de Paris
(source : ~Pyb, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Je monte à l'étage, et j'apprends que les contrats de mariage sont à consulter aux Archives Nationales (qui ont récemment déménagé à Pierrefitte). Ce sera donc pour un grand week-end, car autant j'habite tout près des Archives de Paris, autant il faut prévoir une longue après-midi pour se rendre à Pierrefitte et rentabiliser le déplacement par les recherches. J'avais noté deux trois pistes de recherches au cas où je n'aurais pas eu le droit à mon iPad et j'ai entamé des recherches sur ce fameux "état civil reconstitué".

Les archives de Paris ont en effet brûlé et les registres précédant 1860 ne sont pas consultables en ligne. Or, toute une branche de la famille de ma troisième grand-mère est originaire de Paris. J'utilise donc mon appli Geneanet (qui s'est avérée extrêmement utile) sur mon iPad mini que j'ai eu l'autorisation de conserver et je commence à rechercher les dates. 

J'avais, sur le site internet des Archives de Paris trouvé ce genre de fiches concernant les VALDENAIRE : 

(source : Archives de Paris - V3E/ N 2168 - p. 30)
Je pensais naïvement que c'était tout ce qui nous restait pour les familles parisiennes, ce qui limitait énormément les recherches. En fait, l'état civil (comme son nom l'indique) a été reconstitué à l'époque car les gens avaient besoin d'actes dans leur vie. Ces dossiers ont été mis sur microfilms et sont librement consultables aux Archives de Paris. 

L'archiviste qui était présente pour nous aider a été d'une patience infinie avec moi, car j'ai mis au moins 30 minutes avant de comprendre comment marchaient les machines permettant de lire ces bobines de microfilm. Une fois le tour de main compris (installation des bobines, zoom, définition, etc.), j'ai réussi à trouver deux actes de naissance et un acte de mariage en moins d'une heure. J'en ai gardé pour la suite, je compte d'ailleurs y retourner demain. C'est tout à fait grisant d'être dans un centre d'archives, on a encore plus l'impression de mener une enquête. D'autant que j'ai pu remonter d'une génération sur l'épouse de Pierre VALDENAIRE : Victoire Louise Elisabeth JOURDAIN. J'ai en effet retrouvé leur acte de mariage en 1825 que personne sur Geneanet n'avait pris la peine d'aller chercher aux archives. 

C'est une grande porte qui s'ouvre pour mes recherches parisiennes. Il y a également des microfilms d'un annuaire des commerces parisiens. J'y retrouverai peut-être la mention de la boulangerie de mes ancêtres PÉROLAT dans les années 1870. En tout cas, toutes ces archives sont en libre consultation, très faciles d'accès et on est parfaitement guidé dans les locaux. Moi qui avait peur de me rendre dans un centre d'archives, je n'ai qu'une envie maintenant, c'est d'y retourner ! Voici en tout cas à quoi ressemble un acte microfilmé et tous les renseignements qu'on peut avoir en plus par rapport à ces petits fiches nominatives (je les ai pris en photo avec mon iPad, c'est économique et écologique, mais on peut les imprimer pour 0,15 € la page).


(source : Archives de Paris - 5Mi1 320)
"L'an Mil huit cent vingt huit, le douze mai à une heure, Pardevant Nous Etienne ferdinand Lamaille adjoint au Maire, officier de l'Etat Civil du cinquième arrondissement de Paris, est Comparu le sieur Pierre Valdenaire, âgé de trente ans, Md de vin, demeurant rue notre dame de Bonne Nouvelle N°1er ; lequel nous a déclaré que le neuf du Courant, à minuit et audit domicile, il est né de lui et de Victoire Louise Elisabeth Jourdain, son épouse, âgée de vingt cinq ans, un enfant du sexe masculin, qu'il nous présente et auquel il donne les prénoms Pierre Eugène.

En présence des sieurs Pierre joseph Valdenaire, ayeul âgé de soixante ans, rentier, demeurant susdite maison et Pierre françois Désiré Jourdain, oncle, âgé de vingt six ans, Md de vin, demeurant rue de Sèvres N°37-
Et ont le père et les témoins signé avec nous, après lecture./.
ainsi signé Valdenaire, Valdenaire, jourdain et Lamaille adjoint.
Collationné et delivré conforme au registre par Nous Maire du Cinquième arrondissement.
Paris, le seize Mai, Mil huit cent vingt huit"

Léonard François de BELHADE, guillotiné sous la Révolution

Parmi les familles de mes ancêtres, une qui m'intrigue tout particulièrement est la famille CHAPELLE des marquis de Jumilhac. Fidèle à mon nouveau système, je me suis dit que je pourrais retrouver toute leur descendance afin d'en savoir un peu plus sur eux. Je suis donc passé de la famille CHAPELLE à la famille d'ARLOT de FRUGIE par le mariage de mes ancêtres Madeleine CHAPELLE de JUMILHAC et Jacques ARLOT, seigneur de Frugie. J'utilise comme source une transcription d'un manuscrit conservé à la Bibliothèque Nationale de France reprenant la généalogie de la famille d'Arlot qui a été faite à de nombreuses reprises pour des preuves de noblesses. Le nom Arlot étant assez fréquent en Dordogne, on comprends qu'ils aient dû prouver à de multiples reprises qu'ils n'étaient pas des imposteurs.

Liens de parenté entre Léonard François de BELHADE et
mon arrière-arrière-grand-père Pierre DESVEAUX
(source : Arbre familial, via Geneanet)
Je lis dans le manuscrit : "Anne d'Arlot, Delle de La Linde, épousa François de Belade ou Belhade, chevalier, seigneur du Dezert, et de la Mothe, paroisse de St-Privat". C'est franchement assez succinct et je ne pouvais pas en rester là. En tapant le nom de Belhade avec diverses orthographes ainsi que le nom des seigneuries sur Geneanet, je suis tombé sur de multiples livres qui m'ont permis d'en savoir plus sur cette famille.

Tout d'abord, un petit texte issu de l'Armorial de la noblesse du Périgord ou il ne fait aucun doute que les deux protagonistes sont biens ceux que je recherche : 


(source : Alfred de FROIDEFOND de BOULAZAC, Armorial de la noblesse du Périgord, t. II, Périgueux, Imprimerie de la Dordogne, 1891, pp. 249-250)
J'ai alors un autre type de nom : Belhade Taudias. Je ne trouve rien à ce nom, mais en tapant Léonard de Belhade dans Geneanet, je tombe sur une revue historique qui me donne un renseignement précieux et rarement contenu dans les nobiliaires (bien que parfois, par déduction avec les seigneuries et les périodes, j'arrive à retrouver des actes dans les registres) : 2 décembre 1770 à Cumond. 

Je sais que Cumond, dont mes ancêtres étaient seigneurs, représente la commune de Saint-Antoine-Cumond, en Dordogne. Je file donc sur le site des Archives départementales de la Dordogne et je tombe à la date annoncée sur l'acte de baptême de mon cousin Léonard François de BELHADE

(source : Archives départementales de la Dordogne - 5MI24301_002 - p. 339)
"le deux décembre mil sept cent soixante dix est né au chateau de cumond et à eté baptisé le trois leonard françois de belhade fils legitime à messire françois de belhade seigneur du desert et à anne arlot dame de belhade parrein messire leonard arlot marquis de frugie seigneur de cumond, marreine francoise jaubert dame marquise de frugie, temoins messire léonard arlot marquis de cumond"
Armes des arrières-grands-parents de Léonard François de BELHADE : Jacques d'ARLOT de FRUGIE (chevalier, seigneur de Cumont, de La Linde et de Salleboeuf) et Marie Claire de LADOIRE sur le château de Cumond
(source : Jack ma, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

Je retrouve bien tous mes protagonistes. Le parrain et la marraine sont les grands-parents maternels de l'enfant. Le témoin n'est autre que son oncle (le frère de sa mère). J'aime beaucoup retrouver la trace dans les registres d'ancêtres trouvés dans des nobiliaires. Peut-être que l'écriture à la plume et les signatures leurs donnent un côté plus réel que sur des livres imprimés. Toujours est-il que Léonard François n'eut pas une fin heureuse. Dans la revue historique dont je parlais plus haut, j'apprends qu'il meurt à l'âge de 23 ans, guillotiné à Paris alors qu'il faisait partie de la garde constitutionnelle de Louis XVI.

(source : Bulletin de la société historique et archéologique du Périgord, t. LVI, Périgueux, Imprimerie Ribers, 1929, p. 248)
 J'ai bien envie d'aller un jour au cimetière de Picpus, où un autre de mes cousins bien plus célèbre, La Fayette, est enterré. Je me demande si ce pauvre petit seigneur de Dordogne y a encore une tombe. Dans tous les cas, voici un destin qui me fait réaliser la dureté de la Révolution et trouver le premier guillotiné dans ma famille.

Armes de la famille de Belhade
(source : dessin personnel)

mercredi 2 octobre 2013

Descendance de Jean François PEROLAT et de Catherine Eugénie COUSIN

La famille Pérolat est originaire de Varennes-sur-Fouzon, dans l'Indre. Le couple Perolat-Cousin dont il est question ici s'est installé à Valençay où se trouve le célèbre château de Talleyrand. L'orthographe du nom Perolat évolue beaucoup, écrite autrefois Perola, le nombre de "r" et de "l" évolue, ainsi que les accents, pour se fixer globalement sur l'orthographe "Pérolat". Pour une raison mystérieuse, Madeleine COUSIN se fait appeler Catherine Eugénie tout le long de sa vie, ce qui m'a posé pas mal de recherche lorsque j'ai voulu reconstituer ce couple au départ. 

Pour la petite histoire, Madeleine COUSIN est la cousine issue de germaine de Jean François PEROLAT puisqu'ils partagent les mêmes arrières-grands-parents : André PEROLA et Marie COUTAN. Les membres de cette famille ont relativement beaucoup voyagé au XIXème siècle à travers la France, comme vous pourrez le voir.

Château de Valençay
(source : Frank Wouters, licence CC BY 2.0, via Flickr)
I. Jean François PEROLAT, journalier, domestique, vigneron, cultivateur, rentier. Né le 23 août 1813 au Village du Bois Gachet, Varennes-sur-Fouzon (Indre), décédé le 1er juin 1895 à Jumeaux, Valençay (Indre).

Marié le 20 novembre 1842 à Varennes-sur-Fouzon (Indre) avec Madeleine dite Catherine Eugénie COUSIN, journalière, née le 4 juillet 1826 à Valençay (Indre), fille de Claude COUSIN, domestique, journalier, vigneron et de Marie Madeleine SAUVÊTRE, propriétaire.
  • François Eugène PÉROLAT, qui suit.
  • Victorine PEROLAT, née le 7 octobre 1846 à Jumeaux, Valençay (Indre), décédée le 17 novembre 1865 à Jumeaux, Valençay (Indre).
  • Lucien PEROLAT, qui suit en II bis.
  • Alexandrine dite Angeline PEROLAT. Née le 26 novembre 1851 à Jumeaux, Valençay (Indre), mariée le 19 juin 1872 à Valençay (Indre) avec Silvain LANBRIOUX, domestique, journalier, né le 20 mars 1848 à Jumeaux, Valençay (Indre), fils de Silvain LAMBERIOUX, cultivateur, fermier et de Madeleine CHAUVIN dont : 
    • Sylvain LAMBERIOUX, épicier, né le 10 décembre 1873 à Lucioux, Fontguenand (Indre).
  • Marie Adrien PERROLLAT, né le 4 septembre 1866 à Jumeaux, Valençay (Indre), marié le 18 juillet 1898 à Tours (Indre-et-Loire) avec Mathilde GIRARD.
II. François Eugène PÉROLAT, boulanger. Né le 6 novembre 1844 à Jumeaux, Valençay (Indre).

Marié le 27 février 1873 à Paris (2ème arrondissement) avec Alphonsine Florestine SOUCHAY, couturière, boulangère, née le 2 mars 1849 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), fille de Toussaint Silvain SOUCHAY, journalier, foulon, tondeur de draps, foulonnier, apprêteur de draps, fabricant de draps, et de Madeleine Rosalie GAVEAU, journalière, ouvrière en draps, cabaretière.
  • Eugénie Camille PÉROLAT, née le 14 janvier 1871 72 avenue des Ternes, Paris (17ème arrondissement), décédée le 11 novembre 1943. Mariée le 19 avril 1890 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) avec Joseph PERLY, boulanger, posteur de pain, né le 17 mai 1863 aux Étangs, Lanthenay (Loir-et-Cher), décédé le 14 décembre 1929 à Tours (Indre-et-Loire), fils de Louis Benjamin PERLY, vigneron, jardinier, et d'Agathe Adélaïde PINON, vigneronne, ménagère.
    • Madeleine Eugénie PERLY, née le 5 octobre 1890 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).
    • Pierre Joseph Emile Ernest PERLY, prothésiste dentaire, employé aux Mutuelles du Mans Assurances, né le 3 avril 1905 15 bis rue Jacob Bunel, Tours (Indre-et-Loire), décédé le 22 janvier 1984 à Parigné-l'Évêque (Sarthe). Marié le 27 avril 1928 avec Madeleine Marie Victorine BRANCHU, née le 1er janvier 1902 au 123 boulevard Port-Royal, Paris, décédée le 7 octobre 1990 au Mans (Sarthe), fille de Louis Victor BRANCHU, pharmacien, rentier, et de Joséphine Marie BENOIST, ménagère, dont descendance.
  • Alphonsine PÉROLAT, née le 5 mai 1873 à Jumeaux, Valençay (Indre), décédée le 29 février 1956 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher). Mariée le 5 juin 1897 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) avec François LAFLAQUIÈRE, mécanicien, né le 20 mai 1869 à Thomas, Saint-André-d'Allas (Dordogne), fils de Jean LAFLAQUIÈRE, maçon, cultivateur, et de Marie ROLAND, cultivatrice.
    • Eugène Lucien François Jacques Oscar LAFLAQUIÈRE, né le 8 octobre 1899 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), décédé le 19 décembre 1986 au Bourget (Seine-Saint-Denis), marié le 12 mars 1927 à Paris (18ème arrondissement) avec Adrienne PÉCHAUD, marié le 30 décembre 1938 au Havre (Seine-Maritime) avec Marie Françoise LE MARCHANDOUX.
  • Victorine Adrienne PÉROLAT, née le 7 février 1882 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).
  • Eugène Alphonse Désiré PÉROLAT, né le 3 novembre 1883 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).
  • Françoise Marie Antoinette PÉROLAT, née le 29 février 1888 à Romorantin-Lanthenay, décédée le 18 juin 1952 à Lapugnoy (Pas-de-Calais), mariée le 15 octobre 1917 à Paris (18ème arrondissement) avec André Charles VALEMBOIS.
  • Aimée Agathe Léa Sabine PÉROLAT, née le 5 février 1890 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), décédée le 31 juillet 1890 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).
  • Benjamin Pascal Anatole Eugène PÉROLAT, né le 17 avril 1892 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).
II bis. Lucien PEROLAT, cordonnier. Né le 1er février 1849 à Jumeaux, Valençay (Indre). 

Marié le 27 septembre 1873 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) avec Louise Julie LEMOINE, couturière, née le 8 août 1848 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), décédée le 10 août 1895 Rue du Four à Chaux, Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), fille de Jean Pierre LEMOINE, cordonnier, surveillant d'octroi et de Marie Julie VILLIARD, couturière.
  • Léon Marie PÉROLAT, apprenti imprimeur, employé aux chemins de fer. Né le 13 août 1874 à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), décédé le 6 décembre 1954 à Xertigny (Vosges). Marié le 25 décembre 1900 à Xertigny (Vosges) avec Marie Thérèse CHATEL, sage-femme, née le 3 avril 1875 à La Rue, Xertigny (Vosges), décédée le 7 mai 1975 à Xertigny (Vosges), fille de Chrysostome Anatole CHATEL, meunier et de Philomène Adèle Claire CARETTE, herboriste.
    • Louis Marie Alphonse PÉROLAT, né le 29 octobre 1901 à Xertigny (Vosges), décédé le 24 août 1964 à Montpellier (Hérault), marié le 8 septembre 1930 à Alger (Algérie) avec Henriette BROC.

mardi 1 octobre 2013

Les enfants d'Armantine PERLY

Lors de mon voyage généalogique berrichon de cet été, je suis passé par Romorantin (ville où vécurent tous mes ancêtres du côté Perly pendant plusieurs siècles) et la première église que j'aperçus fut la chapelle Saint-Roch.

Chapelle Saint-Roch, Romorantin
(source : photo personnelle)
D'après la petite plaque explicative apposée sur l'église, depuis l'épidémie de peste de 1585, les habitants de Romorantin allaient en pèlerinage jusqu'à Saint-Cécile en Berry. En 1626, cette chapelle fut construite pour invoquer Saint-Roch contre les épidémies. 

Au XVIIème siècle, Romorantin est un lieu d'affrontements violents entre Catholiques et Huguenots. En effet, la ville compte une forte communauté protestante. Au regard de cette information, j'ai maintenant l'hypothèse que mes ancêtres Claude BOURDERIOU et Anne Marguerite DORÉ se seraient mariés dans une église protestante entre 1774 et 1780, ce qui expliquerait l'absence d'acte de mariage dans les registres paroissiaux (je n'ai malheureusement pas connaissance de registres protestants en ligne concernant Romorantin). Auraient-ils ensuite changé à nouveau de religion pour faire baptiser leurs enfants dans l'église catholique ? (voir mon article sur leur mariage) En tout cas, cette église se situe très près d'un temple protestant détruit en 1669.

L'intérêt d'avoir visité Romorantin et appris l'existence d'une forte communauté protestante m'a été d'une grande utilité pour comprendre une découverte récente concernant une cousine : Armantine PERLY, couturière et rempailleuse de chaises.

Liens de parenté avec Armantine PERLY
(source : Arbre familial, via Geneanet)
Armantine est la fille de Jean Etienne Médard PERLI, vigneron, maçon et aubergiste, et de Madeleine Rosalie PERLY, aubergiste. Pour l'anecdote, ses deux parents sont cousins germains, ce qui donne à notre pauvre Armantine un pourcentage de consanguinité de 6,25% !

Toujours est-il que le 2 juillet 1855, Armantine épouse François Eugène LEROY, un tourneur en bois originaire de Mur-de-Sologne.

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 5MI194/R43 - p. 318)
Jusque là, rien de très original, notre heureux époux est le fils de François LEROY, cultivateur, et de Marie HARAULT. Il a un parrain nommé dans son acte de naissance. Tout me laisse à penser qu'il est né catholique. Cette information est importante, car j'ai été extrêmement surpris en découvrant au fil des registres les prénoms de ses huit enfants :

  • Isaac Thimoléon François (1856)
  • Rebecca Blanche (1857)
  • Esaü Jacob (1859)
  • Ève (1861)
  • Lia (1863)
  • Rachel Sara (1865)
  • Jenny Irène (1867)
  • Adam Eugène (1869)
J'ai d'abord pensé au judaïsme. Mais cela voudrait dire qu'ayant été baptisé, notre François Eugène aurait fait de longues et fastidieuses démarches pour se convertir dans une religion dont les membres subissaient à l'époque un antisémitisme important. Puis je me suis rappelé de cette plaque lue sur la Chapelle Saint-Roch rappelant une forte présence protestante à Romorantin. Et je me suis souvenu que les protestants aussi donnaient des prénoms tirés de l'Ancien Testament à leurs enfants. Qu'il ait été baptisé catholique ou protestant, notre Eugène François LEROY était bel et bien protestant (du moins, tous les indices tendent à le prouver). Reste à découvrir ce que sont devenus mes cousins protestants...