vendredi 17 juin 2016

Terrible incendie à Limoges le 13 novembre 1869

Marie DAUVERGNE + Bernard SAINT-YRIEIX + Marie BROCHET
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François SAINT-YRIEIX                       Louis SAINT-YRIEIX
   (époux Marie MIGNOT)                                         |                     
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                                                       Françoise SAINT-YRIEIX
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                                                     Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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                                                          Mon grand-père

Jusqu'à aujourd'hui, je savais peu de choses sur François SAINT-YRIEIX, le demi-frère de mon ancêtre Louis SAINT-YRIEIX, si ce n'est qu'il était rentier et habitait à Limoges (Haute-Vienne) lorsqu'il était témoin du mariage de sa nièce, mon ancêtre Françoise SAINT-YRIEIX avec Élie SUIVRE

(source : Heredis 2014)
François SAINT-YRIEIX est né du premier mariage de Bernard SAINT-YRIEIX, mon ancêtre, avec Marie DAUVERGNE. Comme il vivait apparemment à Limoges en 1894, je suis allé voir les tables décennales de cette grande ville dans l'espoir de retrouver ce nom de famille peu commun. J'ai assez rapidement retrouvé son mariage en 1870 (il a alors 37 ans) avec une jeune veuve de 23 ans, Marie MIGNOT. Elle est peintre, et veuve d'un peintre en porcelaine. Lui est à ce moment sous-brigadier d'octroi. 

(source : Heredis 2014)
Comme toujours dans les actes de mariage de cette époque, sont indiqués les date et lieu de naissance des futurs époux, ainsi que ceux de décès de leurs parents s'il y a lieu. Je ne me contente jamais de prendre ces informations (parfois erronées) pour argent comptant, mais je vais toujours vérifier dans les archives si je trouve les dits actes selon les renseignements indiqués (mêmes pour des collatéraux) afin d'avoir un arbre généalogique correctement sourcé et de ne pas véhiculer des informations généalogiques fausses sur internet. Et c'est en cherchant le décès de Marie CIBOT, la mère de la mariée, que je suis tombé sur un procès-verbal de police. 



(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 85 / 256 - pp. 152-153)
Le 24 Novembre 1869. 
LIMOGES
COMMISSARIAT
DE POLICE
L’an mil huit cent soixante-neuf le Vingt-quatre Novembre.
Nous, Guillaume Redon, 
Commissaire de Police du 1er arrondissement de Limoges, 
Après avoir constaté les désastres occasionnés
par l’incendie de la rue Banc-léger le 13 de ce mois
qui a éclaté au domicile de la Veuve Mignot, née Marie
Cibot, agée de 64 ans, nous nous Sommes livré à une
enquête de laquelle il résulte que les Sieurs Junand
Mignot, agé de 23 ans, commis de commerce ; 2°
Dorat Jn Bte, Cordonnier ; 3° Cramer, Victor, agé de 
24 ans, artiste lyrique ; 4° Dubois, Joseph, restaurateur, 
agé de 54 ans, et 5° Cibot, Marie, Veuve Nicaud, tous
habitants la maison de Mme Veuve Mignot où le
feu a pris naissance, nous ont déclaré qu’ils avaient
échapés d’une manière toute providentielle de cet
affreux Sinistre ; mais qu’ils étaient convaincus que, 
Mme Veuve Mignot, née Marie Cibot ; amélie
Nicaud, agée de 5 ans et Mlle Juliette Joie, agée de 
54 ans, environ, locataire de Mme Veuve Mignot, étaient
restées dans les flammes et avaient infailliblement trouvé
la mort. 
Nous avons attendu Jusqu’à ce jour, c’est-à-dire, 
jusqu’à la fin de l’enlèvement des décombres ordonné
par la diligence de M. le Maire, pour constater SI 
on ne trouvait pas quelque reste provenant des trois
Victimes ; mais nous avons attendu en Vain. Il y a tout 
lieu de croire que les trois cadavres ont été entièrement
pulvérisés.
De tout quoi nous avons rédigé le présent procès-
Verbal pour être transmis à Monsieur le Maire, les
Jours, mois et an que dessus.
Le commissaire de police, 
P.S. Postérieurement à la rédaction de ce 
procès-Verbal, il a été trouvé dans les décombres des restes
humains qui ne laissent aucun doute Sur la mort des
Victimes de la catastrophe du treize novembre mil
huit cent Soixante-neuf.
Le commissaire de police, 
Redon

Un véritable drame s'est donc déroulé un an avant le remariage de Marie MIGNOT avec le frère de mon ancêtre. À trois heures du matin, la nuit du 13 novembre 1869, le domicile de la veuve MIGNOT situé au 6 rue Banc Léger, à Limoges, a pris feu ! Junand MIGNOT (probablement frère de Marie), Jean-Baptiste DORAT, Victor CRAMER (un artiste lyrique !), Joseph DUBOIS et Marie MIGNOT (nommée par erreur du nom de sa mère) ont réussi à s'échapper de cet incendie. Laissant une des locataires de Marie CIBOT et la propre fille de Marie MIGNOT, la petite Marie Amélie NICAUD âgée de 4 ans périr dans les flammes. Mais une femme orpheline (peut-être même avait-elle d'autres enfants avec son défunt premier mari) ne pouvait rester vivre seule très longtemps. C'est probablement la raison pour laquelle Marie MIGNOT épouse François SAINT-YRIEIX à peine quatre mois après cet horrible accident. Reste maintenant à chercher s'ils ont eu des enfants et si une branche de SAINT-YRIEIX a fait souche à Limoges.

3 commentaires:

  1. Trois réflexions à propos de ton article :
    - Parmi tous les métiers nécessaires à la fabrication de la porcelaine, les peintres en porcelaine étaient considérés comme l'aristocratie de ces ouvriers.
    - L'incendie de 1869 n'est pas le premier : un autre a détruit tout le quartier proche des halles en 1864 (plus de cent maisons détruites et deux mille personnes se sont retrouvées sans toit et sans ressources, mais aucun mort... officiellement).
    - la rue Banc Léger existe toujours aujourd'hui, dans le centre ville historique de Limoges.
    Mélanie - Murmures d'ancêtres

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    1. Merci pour tous ces compléments ! Décidément, on apprends toujours des choses grâce à la généalogie !

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