Eugénie Camille PÉROLAT
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi
Charles LANSIAUX, Ternes - Point n°201 - vers Paris, 13 novembre 1919 (source : Archives de Paris - VO4 70/202) |
Eugénie Camille PÉROLAT est née le 14 janvier 1871 des mains du docteur Paul Rémy LEDRESSEUR, docteur en médecine. Elle voit le jour dans l'appartement de ses père et mère du 72 avenue des Ternes dans le 17e arrondissement, en plein milieu du fameux siège de Paris. Le 18 janvier de cette même année, Victor HUGO note "J’émiette aux poules notre pain noir. Elles n’en veulent pas." (Victor HUGO, Choses vues 1849-1885, Paris, Gallimard, 1997, p. 605). Ce pain noir dont il vaut mieux ignorer la composition est fabriqué par les boulangers parisiens dont fait partie François Eugène PÉROLAT, le père d'Eugénie Camille qui vient de naître. Il vit en concubinage, sans être marié, avec Alphonsine Florestine SOUCHAY, couturière, et qui est la mère de l'enfant. Il est pourtant indiqué dans l'acte de naissance que c'est un "enfant légitime" et les deux parents sont nommés. L'officier de l'état-civil avait probablement d'autres chats à fouetter en pleine commune. Quelques semaines après la naissance d'Eugénie Camille, les Prussiens font leur entrée dans Paris.
***, ...Triumphal entry into Paris., by the German army, ca. 1871 (source : Library of Congress, domaine public) |
Les parents d'Eugénie Camille PÉROLAT vont néanmoins légitimer leur union deux ans plus tard, probablement le temps que les choses s'apaisent dans la commune de Paris. Ils se marient à la mairie du 2e arrondissement et on sent encore l'ambiance militaire qui règne dans la ville (deux gardes républicains et un sous-lieutenant sont témoins du mariage). Ils en profitent pour reconnaître officiellement leur fille. Ils vont vivre à Paris jusqu'à ce qu'Eugénie Camille atteigne l'âge de 7-8 ans. Elle a alors deux soeurs : Alphonsine et Marguerite Rosalie.
Ils décident alors de revenir à Romorantin (Loir-et-Cher). En effet, la mère d'Eugénie Camille PÉROLAT est issue d'une famille d'industriels romorantinais : son père Toussaint Silvain SOUCHAY est fabricant de draps, ainsi que l'un de ses frères, un autre frère est fabricant de machines à coudre. Des entreprises qui ont mené toute la fratrie à vivre à Paris et certains à voyager en Égypte et en Angleterre. Sa mère, Madeleine Rosalie GAVEAU, est cousine avec l'inventeur des pianos du même nom également originaire de Romorantin (Loir-et-Cher).
(source : Heredis 2017) |
Les parents d'Eugénie Camille PÉROLAT tiennent alors une boulangerie rue de Beauvais à Romorantin (Loir-et-Cher) qui emploiera jusqu'à trois ouvriers boulangers. On peut donc imaginer que les affaires furent prospères. C'est aussi à cette époque que naissent ses autres frères et soeurs :
- Victorine Adrienne dite Jeanne en 1882
- Eugène Alphonse Désiré en 1883
- Françoise Marie Antoinette en 1888
- Aimée Agathe Léa Sabine en 1890
- Benjamin Pascal Anatole Eugène en 1892
En 1890, enceinte de trois mois d'un ouvrier boulanger nommé Joseph PERLY (peut-être employé par son père ?), elle l'épouse le 19 avril de cette même année. Ils seront les parents de quatre enfants, le premier né à Romorantin (Loir-et-Cher) et les autres à Tours (Indre-et-Loire) où ils déménagent.
- Madeleine Eugénie en 1890
- Marguerite Alphonsine Henriette en 1893
- Henri Antoine Benjamin en 1899
- Pierre Joseph Émile Ernest en 1905
La plupart des frères et soeurs et des enfants d'Eugénie Camille PÉROLAT retourneront vivre à Paris où la famille finit par être bien implantée. Vers 1906, tandis qu'elle demeure à Tours (Indre-et-Loire) avec sa famille, elle va exercer la profession de nourrice et déclare deux enfants vivant à son domicile lors du recensement de cette même année : Marcel ENJALBERT et Lucienne VILANE. Sa belle-mère Agathe Adélaïde PINON vit également à leur domicile alors que son époux est toujours vivant et demeure toujours à Romorantin (Loir-et-Cher).
Je n'ai qu'une seule photographie d'elle en 1928 (elle a alors 57 ans) lors du mariage de son fils cadet avec Marie Madeleine Victorine BRANCHU. C'est une femme forte, à la peau mate et coiffée en chignon, qui ressemble beaucoup à ma grand-mère (qui est sa petite-fille).
Je n'ai qu'une seule photographie d'elle en 1928 (elle a alors 57 ans) lors du mariage de son fils cadet avec Marie Madeleine Victorine BRANCHU. C'est une femme forte, à la peau mate et coiffée en chignon, qui ressemble beaucoup à ma grand-mère (qui est sa petite-fille).
L'année d'après, elle traversera la mort de son mari. Après avoir vu le jour sous le siège de Paris et l'occupation par les Prussiens, elle s'éteint le 10 novembre 1943 à Tours (Indre-et-Loire) en pleine occupation de la France par l'Allemagne nazie. Elle est alors âgée de 72 ans et aura traversé bien des épisodes de l'Histoire de France.
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