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samedi 4 juillet 2020

Biographie : Marie GIRY

Marie GIRY
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Louise BESSE
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père

1. Est-ce que j'ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui étaient ses parrains/marraines ? 

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 136/3 - vue 2/83)
Marie GIRY est née le 22 février 1826 à 23h au lieu de Forgeas à Saint-Bazile (Haute-Vienne). Sa naissance est déclarée le lendemain par son père François GIRY, cultivateur au même lieu. Je ne sais pas qui sont ses parrain et marraine, mais les deux témoins de sa naissance sont : 
  • Jean GIRAUD (écrit à tort GERALD), cultivateur, grand-père de l'enfant
  • Jean VOISIN, cultivateur
Ils vivent tous deux également à Forgeas à Saint-Bazile (Haute-Vienne). 


2. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ? 

Elle se marie le 6 décembre 1842 à 10h à Chéronnac (Haute-Vienne) avec Léonard BESSE, propriétaire, fils de Jean BESSE, propriétaire, et de Marguerite VIAUD. 

Signatures de l'acte de mariage
(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 44/10 - vue 16/120)
Les témoins du mariage sont : 
  • Guillaume VIAUD, propriétaire au Village de la Martinie à Chéronnac (Haute-Vienne), oncle par alliance de l'époux
  • Jacques BESSE, propriétaire au Village des Champs à Videix (Haute-Vienne), cousin au troisième degré de l'époux
  • Jean GIRY, propriétaire au Village de Forgeas à Saint-Bazile (Haute-Vienne), oncle paternel de l'épouse
  • François GIRY, propriétaire au Village du Moulin Neuf à Saint-Bazile (Haute-Vienne), oncle paternel de l'épouse
3. Comment s'est déroulé le mariage ? 

Les parents de l'époux et le père de l'épouse sont présents au mariage. D'après Wikipedia, "Le jour de son mariage, lorsqu'un paysan de la Haute-Vienne va à l'église au XIXe siècle, il a soin de mettre du sel dans sa poche et un anneau béni à un de ses doigts, à cause de sa peur des sorciers. Lors de la célébration, il doit se mettre à genoux sur la robe de sa prétendue, autrement il ne serait jamais la maître dans sa maison. Au retour, la mariée trouve un balai à la porte de sa nouvelle demeure, elle doit le prendre et en faire usage immédiatement, pour montrer qu'elle sera laborieuse." (source : Article Limousins de Wikipedia en français, licence CC-BY-SA 3.0)

4. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son décès ? Qui était présent ? Où a eu lieu l'enterrement / l'inhumation ?

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 44/14 - vue 37/60)
Elle meurt le 15 octobre 1859 à 22h à La Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne) âgée de 33 ans. Le décès est déclaré le lendemain à Adolphe BARRET-BOISBERTRAND, le maire de la commune par : 
  • Léonard LÉONARD, propriétaire cultivateur au Hameau de Bachellerie à Chéronnac (Haute-Vienne), beau-frère de la défunte
  • Jean RIVET, colon au Village de la Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne)
Je ne sais pas où elle a été inhumée. 

5. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son passé militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d'honneur ?

Les femmes ne participaient pas à l'armée à cette époque.  

6. Est-ce que je peux trouver des informations sur elle dans la presse ? 

Il n'y a pas d'informations dans la presse la concernant. 

7. Quels événements historiques a-t-elle connus ? 

Elle naît sous la Restauration, sous le règne de Charles X, se marie sous le règne de Louis-Philippe Ier et meurt l'année où le baron HAUSSMANN propose à Napoléon III l'organisation actuelle des arrondissements de Paris. 

8. Quelle était son instruction ? 

Elle était illettrée. 

9. Dans quel environnement géographie évoluait-elle ? 

Elle grandit au Village de Forgeas à Saint-Bazile (Haute-Vienne). Voici ce qu'en dit André LECLER : "Forgeas [...] où sont les restes d'un ancien prieuré qui était sous l'invocation de sainte Quitterie, martyre d'Espagne, dont la fête est le 22 mai. Sa chapelle tombait en ruine en 1751, elle existait cependant en 1783." (André LECLER, Dictionnaire historique et géographie de la Haute-Vienne, Limoges, 2014, p. 499)

Forgeas (1), entre Saint-Bazile (4) et Chéronnac (5)
(source : Heredis 2018)
10. S'est-elle beaucoup déplacée dans sa vie ? 

Non, après son mariage, elle va vivre à La Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne) avec son mari et y restera jusqu'à sa mort.

11. Comment se déplaçait-elle ? 

Probablement à pieds.

12. Quel était son premier métier ? Comment en vivait-elle ? 

En 1854, elle est mentionnée comme cultivatrice. Elle travaillait probablement aux champs avec son mari.

13. Quels étaient ses autres métiers recensés ? Comment en vivait-elle ? 

Elle est également mentionnée à deux reprises comme propriétaire. Elle et son mari étaient propriétaires terriens à La Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne).

14. Comment apparaît-elle dans les recensements ? 

Les recensements de la Haute-Vienne n'étant pas très complets, elle n'apparaît que dans deux recensements datant d'avant son mariage.

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 6 M 190 - vue 13/19)
En 1836, elle vit à Forgeas à Saint-Bazile (Haute-Vienne) avec son père, alors veuf, et leur servante, Marie DOUTRE.

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 6 M 190 - vue 8/21)
En 1841, elle vit au même lieu avec son père, Marie VOISIN, leur servante, et Jean RIBIERRE, leur domestique.

15. Quel était le parler de sa région ? 

On y parlait le limousin ou langue d'or, qui est un dialecte de l'occitan. 

16. Comment s'habillait-elle ?

D'après Wikipedia, "les femmes portent de longues brassières qui leur prennent la taille et un jupon qui leur descend jusqu'au-dessous du mollet ; elles ont une coiffe à ailes reployées sur leur front ; leurs cheveux, retroussés par derrière, forment un chignon peu saillant. Pendant l'hiver et les jours de pluie, elles se couvrent la tête d'un morceau de toile de coton ou de laine." (source : Article Limousins de Wikipedia en français, licence CC-BY-SA 3.0)

17. Combien a-t-elle eu d'enfants ?

Elle a eu cinq enfants avec son mari Léonard BESSE, dont trois ont survécu : 
  • François, propriétaire et cultivateur, né le 29 novembre 1845 au Village de la Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne). Il abandonnera sa femme et ses quatre enfants en 1880 et disparaît sans laisser de traces. 
  • Jean, né le 17 février 1849 au Village de la Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne) mort à 9 ans
  • Marie, née le 3 avril 1851 au Village de la Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne) et morte à 6 ans
  • Louise (mon ancêtre), cultivatrice et propriétaire, née le 12 juin 1854 au Village de Forgeas à Saint-Bazile (Haute-Vienne)
  • Marie, propriétaire cultivatrice, née le 28 janvier 1857 au Village de la Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne)
18. A-t-elle assisté au mariage de ses enfants ? 

Non, tous ses enfants se sont mariés après sa mort. 

19. Que signifie son nom de famille ? 

D'après Marie-Odile MERGNAC, GIRY "correspond à l'une des déformations du nom de baptême Gilles, largement popularisé par saint Gilles de Provence, un ermite qui vivait au XIème siècle." (Marie-Odile MERGNAC, Les noms de famille en Dordogne, Paris, Archives & Culture, 2005, p. 138)

20. Qui était son père ? 

Son père était François GIRY, cultivateur, laboureur et propriétaire. 

21. Qui était sa mère ? 

Sa mère était Marguerite GIRAUD. 

22. Quelle était sa fratrie ? 

Elle a été élevée comme une fille unique, n'ayant eu qu'un frère aîné, Jean, mort à 28 jours, et qu'elle n'a pas connu. 

23. Avait-elle des relations avec les autres membres de sa famille ? 

Son père vient d'une nombreuse fratrie, et deux de ses oncles, Jean et François GIRY sont témoins à son mariage. Son père est témoin de la naissance de sa fille Louise (mon ancêtre) en 1854. 

24. Pouvez-vous retracer sa généalogie sur quatre générations ? 

(source : Heredis 2018)
Les archives de la Haute-Vienne étant les dernières de France à avoir été mises sur internet, et n'étant pas encore complètes avant 1737 dans beaucoup de communes, mes recherches sur cette branche sont encore incomplètes. Tous ses ancêtres sur quatre générations sont illettrés. Ils viennent tous de la Haute-Vienne sauf peut-être Jeanne RESTOIN qui, d'après certaines personnes sur Geneanet, viendrait de Dordogne, ce qui expliquerait pourquoi les curés de l'époque ont du mal à écrire son nom qu'ils ne comprennent pas (RESTOUYS, RESTOIX, RESTOINGS) car on ne parlait pas la même langue dans chaque province à l'époque. Tous sont cultivateurs. 

25. Quelle était sa religion ? 

Elle était probablement catholique. 

26. Votre ancêtre chez le notaire. 

Je ne dispose pas d'acte notarié la concernant. 

27. Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ? 

Je n'ai pas de photographies de cette ancêtre. 

28. Quels étaient ses repas ? 

Elle mangeait probablement, entre-autres, des châtaignes qui poussent dans sa région. 

29. Y a-t-il une histoire qui se transmet sur cette ancêtre ? Est-elle vraie ? 

Je n'ai pas d'histoire concernant cet ancêtre. 

30. Comment a-t-il participé à la vie de la communauté (membre du conseil municipal, cahier de doléances, sage-femme ...) ? 

Elle est morte jeune et, à ma connaissance, elle n'a pas participé de manière particulière à la vie de la communauté. 

vendredi 9 décembre 2016

Biographie : Pierre DESVEAUX

Pierre DESVEAUX
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Pierre DESVEAUX naît le 26 novembre 1850 au Village du Petit Jaugnat à Vitrac-Saint-Vincent (Charente). Au moment de sa naissance, son père est propriétaire. Il a déjà deux soeurs aînées dans la famille, Anne âgée de 6 ans, et Anne âgée de 3 ans. 

(source : Archives départementales de la Charente - 11 FI 416/001)
La naissance de Pierre succède à celle d'un autre Pierre décédé à l'âge de 10 mois à la Goirandie à Massignac, probablement quand la famille vivait alors chez leur grand-mère Anne FOURGEAUD. 
(source : Heredis 2017)
Comme on le voit, dans cette famille, il est habituel pour les hommes, tous propriétaires, de savoir signer. En revanche, on ne prend pas la peine d'apprendre à écrire aux femmes ... Les DESVEAUX habitent au lieu-dit du Petit Jauniat depuis des siècles (la première trace trouvée à ce jour date de 1781). C'est un lieu dit situé près de La Grange du Maître, domicile de la famille VEYRET avec laquelle les DESVEAUX ont de nombreuses alliances (on peut voir Catherine VEYRET dans l'arbre ci-dessus, arrière-grand-mère de Pierre DESVEAUX). 

(source : Archives départementales de la Charente - 3 P)
Le corps de ferme qu'on peut voir sur le cadastre de 1839 existe toujours aujourd'hui. C'est une grosse exploitation agricole. Mon grand-père m'a dit qu'ils avaient des ruches, des boeufs, probablement aussi des cultures, mais je ne suis pas sur pour ce dernier point. L'élevage de boeufs serait lui confirmé par cette description de la commune dans un ouvrage du début du XXe siècle : "La commune de Vitrac-Saint-Vincent est une des plus importantes du canton ; elle tient le troisième rang comme superficie et le cinquième comme population. [...] L'agriculture est prospère ; l'élevage du bétail y tient le premier rang et la surface consacrée aux pâturages dépasse la moitié de la superficie totale de la commune." (Jules MARTIN-BUCHEY, Géographie historique et communale de la Charente, Châteauneuf-sur-Charente, Chez l'auteur, 1914-1923, p. 222)

(source : Google Maps)
Lorsque la dernière soeur de Pierre (encore une autre Anne, la troisième !) naît en 1855, il est alors âgé de 4 ans. Toute la famille est partie à Mouzon, au lieu dit de Chez Mourgoux. C'est une possession beaucoup plus récente de la famille plutôt associée à la famille FOURGEAUD (sa famille maternelle). Ils semblent faire des aller-et-retour entre Mouzon et Vitrac-Saint-Vincent (malheureusement les recensements sont incomplets), les deux villages n'étant séparés que par Montemboeuf. Lorsque Pierre a 10 ans, ils vivent à nouveau à Vitrac-Saint-Vincent, et lorsqu'il a 21 ans, ils sont de retour à Mouzon. En effet, en 1871, son père Jean DESVEAUX sera maire de cette commune et ajoutera un "m" pour "maire" à la suite de son nom depuis lors dans sa signature. 

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 256/9 - p. 206)
Lorsqu'il est âgé de 13 ans, sa soeur aînée Anne épouse Jean BROUSSAUDIER. L'année suivante, son autre soeur Anne épouse un autre Jean BROUSSAUDIER (frère du précédent). 

(source : Heredis 2017)
Le 23 avril 1872, les parents de Pierre, Jean DESVEAUX et Anne FOURGEAUD font venir leur notaire Maître HUGONNEAU de Massignac pour donner procuration à leur fils de passer un contrat de mariage. C'est Anne FOURGEAUD qui mène la barque, elle semblait être une forte femme et une forte personnalité (d'une part par la récurrence du prénom Anne dans la famille depuis qu'elle y est entrée, mais aussi parce qu'elle est présente partout et pour tous les actes). Traditionnellement, au XIXe siècle, les actes notariés se présentent dans la forme suivante : "Est comparu M. Untel, est comparue Mme Untel de son mari autorisée". Ici, nous avons la confirmation du caractère fort de "la Dame Desveaux" car la formulation de l'acte est assez particulière : 

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne)
"a comparu : Mme Anne Fourgeaud sans profession, épouse de M. Jean Desveau propriétaire aussi sans profession avec lequel elle demeure au village de chez mourgoux commune de Mouzon. Laquelle assistée et autorisée de M. Desveau son mari, a ce présent, la fait et constitue pour son mandataire spécial, aux effets ci-après, et lui a donné pouvoir de pour elle et en son nom". C'est donc elle qui comparait, c'est elle qui gère l'argent dans la famille et son mari l'autorise à s'occuper de tout en toute indépendance. Dans cette procuration, elle autorise son fils Pierre à aller passer contrat de mariage à Rochechouart (Haute-Vienne) avec sa future épouse, et à y faire don dans ce contrat d'une "pension annuelle et viagère de trente francs", et "en outre pour deux cents francs d'objets mobilier qui lui seront livrés le jour et avant le mariage"

Louise BESSE (à gauche) et Pierre DESVEAUX (à droite) vers 1909. Sur toutes les photos de lui, il semble porter de larges favoris
(source : Archives personnelles)

Le contrat de mariage entre Pierre DESVEAUX et Louise BESSE, une orpheline héritière d'une certaine fortune immobilière, a lieu le 26 avril 1872 à Rochechouart (Haute-Vienne). Pierre est âgé de 21 ans et sa future épouse de 17 ans. La formulation étonnante a lieu à nouveau, le père de Pierre, Jean, agi "en son nom personnel et, en outre, en qualité de mandataire de la dite Anne Fourgeaud son épouse". Elle ne s'est pas déplacée, mais elle autorise son mari ! L'oncle de Pierre, Jacques DESVEAUX est également présent car il va lui faire une donation. Louise BESSE, orpheline, est représentée par son tuteur Jean TIPHONNET. Au delà des dons que nous avons vu ci-dessus, Jacques DESVEAUX (probablement pour équilibrer les apports des deux époux), fait une donation de 6000 F à son neveu. Il faut dire qu'il n'a pas eu d'enfants de son mariage avec Anne FOURGEAUD (soeur de notre Anne FOURGEAUD qui est la mère de Pierre qui nous concerne ...).

La future épouse de Pierre apporte une dot assez considérable puisqu'elle est orpheline avec pourtant un frère et une soeur encore vivants. Elle apporte en dot "la propriété qu'elle possède au village du Breuil et dans ses dépendances sur le territoire de la commune de Rochechouart et par extension sur le territoire de la commune de Pressignac" d'une valeur de 17 937,90 F, 1 263,75 F d'objets mobiliers ainsi que 1 500 F que lui doit son précédent tuteur Léonard LÉONARD, soit une dot totale de vingt mille huit cent dix-neuf francs cinq centimes.

Pierre DESVEAUX et Louise BESSE se marient le 7 mai 1872 à Mouzon (Charente) avec pour témoins Pierre POURSAC et Jacques DESVEAUX, oncles de l'époux, Jean GIRY, cousin de l'épouse et Jean LÉGER, oncle de l'épouse. 

Signatures au bas de l'acte de mariage
(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 256/9 - p. 221)

Un peu moins d'un an plus tard, naît une petite Marie Joséphine au village de Chez Mourgoux (le plus peuplé de la commune) à Mouzon. Les DESVEAUX y vivent à plusieurs familles puisque les parents Jean DESVEAUX et Anne FOURGEAUD sont accompagnés de deux de leur filles Anne, de leur gendre Jean BROUSSAUDIER, de leur petit-fils Jean BROUSSAUDIER, et du jeune couple Pierre DESVEAUX (leur fils) et Louise BESSE (leur belle-fille). 

Recensement de 1872
(source : Archives départementales de la Charente - 6 M 128 - p. 5)

Il est probable que la famille élevait toujours des boeufs à Mouzon car "le sol est peu fertile et les récoltes sont médiocres" (Jules MARTIN-BUCHEY, Géographie historique et communale de la Charente, Châteauneuf-sur-Charente, Chez l'auteur, 1914-1923, p. 226). Alors que les parents continuent à vivre à Mouzon, le couple DESVEAUX-BESSE et leur jeune fille repartent vivre à Vitrac-Saint-Vincent dans la ferme du Petit Jauniat. C'est là qu'ils vivent en 1876 avec leur fille Marie Joséphine leur fils Jacques et leur domestique de 15 ans Catherine RIVET

Jacques DESVEAUX, fils de Pierre DESVEAUX et Louise BESSE et parrain de mon grand-père (vers 1909)
(source : Archives personnelles)

Ils sont un autre fils, Jean, en 1878, avant de déménager pour la commune de Suris (Charente) dans le lieu de Chez Rassat qui semble être une nouvelle acquisition de la famille car je n'y ai trouvé aucun cousin y habitant précédemment. L'activité ne fait aucun doute : "La principale industrie de la commune consiste dans l'élevage du bétail, principalement des boeufs limousins et des porcs. Près de la moitié de la superficie de la commune (475 hectares sur 1108) est couverte de belles prairies ; le reste est consacré à la culture des céréales, qui y donne des résultats satisfaisants. [...] Les foires, qui s'y tiennnent le 16 de chaque mois, sont importantes pour le bétail." (Jules MARTIN-BUCHEY, Géographie historique et communale de la Charente, Châteauneuf-sur-Charente, Chez l'auteur, 1914-1923, pp. 115-116).

(source : Archives départementales de la Charente - 3 P)
C'est la que la famille de Pierre et Louise va s'établir jusqu'à leur décès. Leur fils Pierre y naît en 1881, puis Anne en 1883, puis une autre Anne dite Anne Mélina en 1887. 

Pierre DESVEAUX, fils de Pierre DESVEAUX et de Louise BESSE (vers 1909)
(source : Archives personnelles)

Le premier drame arrive en 1888, quand Anne, la soeur de Pierre meurt à Suris (Charente). Elle avait épousé Pierre JEANNOT, un boulanger, avec lequel elle avait eu 5 enfants. C'est Pierre qui vient déclarer le décès de sa soeur qui les quitte à l'âge de 33 ans.

Puis c'est au tour de sa mère, Anne FOURGEAUD, de les quitter en 1891, âgée de 69 ans. C'est alors que sa femme Louise BESSE tombe à nouveau enceinte. Grossesse peut-être surprise et en tout les cas tardive car elle est alors âgée de 39 ans. Ce sera leur dernier enfant et mon ancêtre, Baptiste DESVEAUX, qui verra le jour en 1893. 

Baptiste DESVEAUX, fils de Pierre DESVEAUX et de Louise BESSE
(source : Archives personnelles)
La famille continue tranquillement sa vie, rythmée des différents mariages et naissances auxquels Pierre sera invité à être témoin : 
  • le mariage de son neveu Jean BROUSSAUDIER avec Louise Rose DELAVALLADE
  • le mariage de sa fille Marie Joséphine DESVEAUX avec Jean MARSIQUET (son cousin au 3e degré)
  • le mariage de sa nièce Louise Françoise dite Marie JEANNOT avec Léonard FARGES
  • le mariage de son fils Jean DESVEAUX avec Anne dite Anna ROULON
  • la naissance de son petit-fils Jean Pierre Maurice DESVEAUX (fils des précédents)
  • le mariage de sa fille Anne dite Anne Mélina DESVEAUX avec Pierre BELLAMY
  • enfin, le mariage de son fils Baptiste DESVEAUX avec Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
Faire-part de mariage de Baptiste DESVEAUX et Yvonne SUIVRE
(source : Archives personnelles)
Bien sûr, la vie de Pierre est marquée par la guerre de 1870 et par la Première Guerre mondiale. La plupart de ses fils ne vont néanmoins pas partir à la guerre, pour problèmes de santé. L'aîné, Jacques, est exempté pour tuberculose pulmonaire, Jean, pour néphrite chronique (inflammation du rein), et Pierre pour palpitations et bacillose pulmonaire. 

Finalement, seul Baptiste part à la guerre suite à l'appel de mobilisation. Nous avons trois photos de lui en soldat. 

Baptiste DESVEAUX à l'armée
(source : Archives personnelles)
J'ai la copie de deux cartes postales émouvantes qu'il écrit à ses parents. La première est en date du 3 mai 1914, à Chaumont, jour exact où fut prise la seconde photo ci-dessus. Voici donc ce qu'apprit Pierre de son fils cadet, le seul parti à la guerre : "Chers parents Depuis que je suis rendu on ne nous laisse guerre moisir à Chaumont nous avons déjà découché une fois et la carte que je vous envoie est une photographie prise dans le chef-lieu du canton de Jusennecourt où j’ai passé la nuit. Je puis vous dire que la nuit il ne fait pas bien chaud dans les granges mais tout de même on est beaucoup plus tranquille qu’à la caserne. Mais il y a toujours ce soleil qui vous tape sur la coloquinte. Demain nous allons faire nos marches d’épreuves qui vont durer 4 jours. et on nous fait porter depuis 2 jours le chargement complet de campagne. Enfin on nous fait galoper du pays mais aussi on nous fait traverser de beaux champs de blé, je ne vous crois point que ça les arrange bien. Chez nous ils devraient s’allonger par ce temps doux mais ils voudraient peut-être de l’eau maintenant. Les pommes de terre devraient être belles aussi, mais là je n’en n’ai pas encore vu. Il paraît maintenant que nous n’irons pas au camp de Valdahon mais à un autre petit camp plus près Pour la seconde fois le vieux Babaud se fait mettre en Ballotage mais il réussira sûrement au 2e tour Marquet lui aura plus de mal. Bonne santé à vous tous et bonne reussite à la frairie de Suris. Desveaux soldat au 169e Régimt d’Inf 5e Compagnie"

La seconde carte qu'il envoie est datée du 22 juin 1914 au Camp du Valdahon, ce qui signifie qu'en un mois seulement, il a traversé la France à pied pour aller sur la ligne de front : "Chers parents, Ainsi que je vous l’avais dit le 17 nous sommes partis pour le camp, le 17 au matin à 2 heures. Nous sommes allés par le train jusqu’à Champlitte (Hte Saône) Ensuite nous sommes allés cantonner à Dampierre-s-Salon à 17 Kilomètres. Le lendemain à Frasne-le Château à 28 Kilomètres le 19 à Moncey (Doubs) à 35 Kilomètres le 20 à Glandon à 35 Kilom. le 21 au Valdahon à 30 Kilomètres. Aujourd’hui il pleut toute la journée et on ne fait rien. Je peux vous dire que les étapes sont dures dans ce pays de montagnes. En arrivant à Besançon j’ai vu les plus hautes montagnes que j’aie jamais vues encore. Il y a des forts au dessus, on dirait qu’ils sont perchés sur la Tour-Eiffel. Mais contrairement à ce que je pensais le camp du Valdahon n’est pas montagneux mais il est très boisé. Le 21e Rt d’Infrie de Langres est arrivé le même jour que nous et il paraît que le 60e de Bosmon va venir dans quelques jours. Des detachements du 4e et du 5e artillerie ainsi que du 35e Rt Infrie y effectuent leurs tirs : Je ne me porte point mal pour le moment et j’espère bien que les gens ne se plaignent pas trop de la quantité de foin, il serait aussi à souhaiter que vous en disiez autant Chez-nous. Partout où nous avons passé nous avons été bien reçus par les habitants j’espère que nous serons aussi bien reçus aux manoeuvres à Epinal. Votre fils qui vous aime Desveaux Baptiste 109e Régit d’Infanterie au Camp du Valdahon (Doubs)"

Il est émouvant de voir que leur fils est à chaque fois soucieux des problèmes agricoles qui doivent  les concerner. Le 31 mai 1915, Baptiste DESVEAUX fera partie des rare survivants de la terrible attaque de la Bataille de l'Artois où un grand nombre de ses compagnons d'armes est décimé : "A peine sorties des tranchées, elle sont en buttent à un feu violent de mousqueterie de mitrailleuses et de bombes lancées du bas du talus N4 pendant que les fusées illuminent sans arrêt la croupe du talus, et que l'artillerie allemande effectue sur les 1e et 2e lignes un tir de barrage avec des projectiles de tous calibres. [...] A droite, la 6e Cie est soumise à un bombardement continuel qui contusionne un grand nombre d'hommes. [...] 17 Tués - 50 Blessés" (source : Secrétariat général pour l'administration / Mémoire des hommes - 26 N 680/2 - pp. 40-41). Il perdra trois phalanges de la main droite, mais survivra au combat. 

Pierre DESVEAUX s'éteint le 10 mai 1937 à Suris, âgé de 86 ans, quelques mois après le décès de sa femme Louise BESSE. Il aura eu le temps de connaître son petit-fils, mon grand-père, que je peux voir ensemble sur une très belle photo commune. 

À gauche, Louise BESSE, au fond, Yvonne Marguerite Marie SUIVRE, puis Pierre DESVEAUX, à droite sûrement Jacques DESVEAUX (?), au premier plan, mon grand-père (en 1934).
(source : Archives personnelles)

mercredi 19 août 2015

Mention étonnante dans l'acte de naissance de François RIVET

Lien entre François RIVET et mon arrière-grand-père
(source : Heredis 2014)
Aujourd'hui, je suis tombé sur une mention étonnante dans un acte de naissance. Cet acte de naissance, celui de François RIVET, m'a marqué car il porte le même prénom que moi et est né jour pour jour 132 ans avant moi : le 13 octobre 1854 dans le bourg de Suris (Charente). 

(source : Geneanet)
Voici ce qui est écrit dans l'acte de naissance par Alexis BEAUMATIN, le maire de l'époque : 

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 414/8 - p. 9)
"Est
comparu Rivet Jean maréchal agé de vingt quatre ans
demeurant au chef Lieu de la commune de Suris, Lequel
nous a présenté un enfant de sèxe masculin né hier treize
octobre à huit heures du matin de lui déclarant, sans infirmité
& de Louise Fourgeaud sa femme agée de vingt deux ans
avec Laquelle il demeure au bourg de Suris"

Pourquoi cette mention de "sans infirmité" ? J'ai bien observé, il ne fait pas cette mention dans les autres actes. Jean RIVET, le père, a-t-il été blessé ? Pensait-on qu'il avait une infirmité quelconque ? Parle-t-il de son fils François RIVET qui serait sans infirmité ? Mystère ...

vendredi 2 mai 2014

L'acte de naissance de mon arrière-grand-père

Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Mes recherches sur mes ancêtres charentais avancent à pas de souris, d'autant que les Archives de Charente ne sont mises en ligne que très progressivement et qu'ils vivent dans une région limitrophe de la Haute-Vienne d'où viennent la moitié de leurs ancêtres et dont les archives ne sont pas prêtes d'être mises en ligne (bientôt le dernier département à ne pas le faire ...). 

Mais aujourd'hui, j'ai vu que les registres du petit village de Suris étaient enfin en ligne. C'est là qu'est né mon arrière-grand-père, Baptiste DESVEAUX, au lieu dit Chez Rassat. Mon grand-père m'a parlé de cette ferme où il allait enfant : une magnifique ferme isolée du village et entourée de bois, ce qui faisait que les animaux étaient exceptionnels pour leur bonne santé car isolés des maladies. Apparemment, ils avaient également beaucoup de ruches.

J'ai donc attendu patiemment, mais c'est avec émotion que j'ai pu lire l'acte de naissance de mon arrière-grand-père en 1893.


(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 414/12 - p. 2)
L’an mil huit cent quatre-vingt-treize, le vingt-
quatre février, à midi, acte de naissance de 
Baptiste Desveaux, du sexe masculin, nè hier
à six heures du soir, au domicile de ses père
et mère, fils de Pierre Desveaux, cultivateur, 
âgé de quarante-deux ans, et de Louise
Besse, sans état, âgée de trente-neuf ans, mariés, 
domiciliés à chez Rassat, commune de Suris.
Dressé par nous Rivet Bernard, maire, officier
de l’état civil de la Commune de suris
Charente - Sur la présentation de l’enfant
et la déclaration faite par le père. En présence de 
françois Frugier, cordonnier, âgé de cinquante ans, et
Auguste Giraud, marchand de bois, âgé de vingt-trois ans, 
domiciliés à Suris, témoins qui, ainsi que le père, ont signé 
avec nous, lecture faite.
Il se marie à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) et meurt au Mans (Sarthe) à l'âge de 81 ans. Il combat durant la Première Guerre Mondiale où il perdra plusieurs doigts à la bataille de Notre-Dame-de-Lorette. Avec son épouse, ils n'auront qu'un enfant : mon grand-père.