Aujourd'hui, pour changer, plutôt que d'aller dans un centre d'archives, je me suis rendu à la célèbre salle ovale de la Bibliothèque nationale de France-Richelieu.
Groume, Salle ovale, 19 mai 2012 (licence CC BY-SA 2.0 via Flickr) |
J'y ai consulté les célèbres cahiers d'Hozier qui a dû, sous Louis XIV, chercher des preuves de noblesse pour toutes les familles nobles de France ! Différents fonds existent, bien que je n'arrive pas encore à en saisir les différences : les dossiers bleus, les carrés, le Chérin, les pièces originales, le nouveau d'Hozier. Malheureusement, la BNF interdit de faire des photos du lecteur de microfilm (contrairement aux photos de partitions que j'ai faites pour mon mémoire ou les photos que je prends toujours aux archives en toute légalité) alors qu'il s'agit de documents relevant du domaine public ! Il semble qu'il s'agisse d'une particularité du département des manuscrits (allez savoir pourquoi ?) alors que je n'ai jamais rencontré ce problème dans les autres BNF, prenant des photos sous le regard du président de salle.
Deux arbres généalogiques de la famille d'Arlot de Frugie imprimés à la BNF (source : photo personnelle) |
En tout cas, ces documents sont une véritable mine d'or : titres, actes notariés (ceux légalisés et ceux considérés comme des faux), arbres généalogiques, armoiries ... Autant de documents que les nobles ont dû dépêcher à Versailles pour prouver leur noblesse et grâce auxquels on peut remonter très loin. Ainsi, les moeurs, plus ou moins légères de mon ancêtre Antoine Bernard CHAPELLE, mon ancêtre à la 17e génération :
Antoine Bernard CHAPELLE
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Antoine CHAPELLE de JUMILHAC
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Madeleine CHAPELLE de JUMILHAC
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Antoine d'ARLOT
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Hélie d'ARLOT de FRUGIE
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Catherine d'ARLOT de FRUGIE
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Madeleine CHEVALIER
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Jean VEYRET
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Pierre VEYRET
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Catherine VEYRET
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Élisabeth BOULESTEIX
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Jean DESVEAUX
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Pierre DESVEAUX
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi
"Declaration faite le 17e de fevrier de l'an 1562 par Antoine Bernard Chapelle Ecr Sr de la valade En perigord portant que pour laquitemt de sa Conscience et pour confesser a Dieu et aux hommes ce ql importoit grandement qu'il fut manifesté au grand jour Il avouoit que de Sa Jeunesse ayant eu diferentes habitudes avec des filles de vie desordonées neantmoins ayant repassé en Sa mémoire Ses mauvais deportemens Il avoit pris le dessein de Se conjoindre en mariage et de fait avoir pris a femme Delle Isabelle d'Estivaut avec laquelle ayant habité plusrs années Sans en avoir lignée et Craignant de n'en [...] avoir Il avoit mis sous Ses Soins a faire Elever en tout honeur et bien Antoine Son Fils naturel ql. avoit eue d'une Demoiselle de bonne et ancienne maison noble reconnuë pour telle au paÿs".
Il semble qu'il n'ait pas voulu porter préjudice à la réputation de celle qu'il allait épouser, mais dans son testament, il avoue pourtant bien qu'Antoine CHAPELLE est son fils avec Isabelle d'ESTIVAUX qu'il aura eu avec elle avant leur mariage : "il declare avoir ete marié avec Delle Isabelle d'Estivaux de laquelle Il avoit eu trois Enfants et deux Filles Savoir antoine Chapelle dit de la valade Ecr Sr de Puismoreau". Bref, de nouvelles sources à exploiter en perspective ! En tout cas, le cabinet des titres est une véritable mine d'or infinie pour la généalogie, bien plus fiable que les nobiliaires qui s'en sont inspirés, mais ont parfois rajouté des informations erronées. Il vaut mieux aller vérifier à la source ce qui a constituer la "vérité officielle" à l'époque de Louis XIV.
Mise à jour : 06/08/16
Suite aux commentaires d'Hélène sur cet article, je suis allé vérifier les autres pièces non consultées concernant la famille Chapelle, notamment celles de Bernard CHÉRIN (cote MF 17941), généalogiste du roi après d'HOZIER. En effet, Antoine Bernard CHAPELLE déclare dans cet acte :
Mise à jour : 06/08/16
Suite aux commentaires d'Hélène sur cet article, je suis allé vérifier les autres pièces non consultées concernant la famille Chapelle, notamment celles de Bernard CHÉRIN (cote MF 17941), généalogiste du roi après d'HOZIER. En effet, Antoine Bernard CHAPELLE déclare dans cet acte :
"Il declare avoir eu avant son mariage
un fils naturel nommé Antoine, et deux filles aussi naturelles qui sont mortes
en bas âges : que ce fils est vivant, et non encore marié, auquel il ne laisse portion
quelconque de son heredité, pour ce que par la bonne nourriture, et les sommes
de deniers, qu’il lui auroit baillé manuelement a plusieurs et diverses fois,
led. Anthoine a fait maintes entreprises et negoces, avec tant d’heur, que
ses moyens peuvent le soutenir bien honestement selon son estat, et que
moyennant la bonne aide du Seigneur, il est avoir qu’il se cheminera
grandement du coste de la fortune par ses labeurs et ses Industries, et
en telle maniere que lui Testateur, craignant que confusion ne se fasse
ores en avant d’icelui Anthoine sond. fils naturel, avec led. son fils legitime,
ayant l’un et l’autre êté nourris dans sa maison, auroit a l’acquit de sa
conscience fait une declaration pardevant notaire, laquelle Se trouveroit
entre ses Papiers ; voulant que led. Anthoine sond. fils naturel ne puisse
rien quereller dans sad. heredité, audelà de ce qu’il lui a precedemment donné
comme dit est, et dont en cas de besoin il lui fait encore don et donation
par la meilleur forme que ce soit : Ensuite il institue son heritier universel
Antoine Chapelle Escuier son fils legitime, et de lad. Isabelle d’Estivaut
avec substitution pour ses hoirs et decendans masles, l’ainé preferé aux
puinés, et au défaut des masles la fille ainée qui sera tenue en ce cas de
porter le nom et les armes de lui Testateur."
Puis suit un arbre généalogique qui montre bien Antoine CHAPELLE, né avant le mariage de son père, non marié en 1563 (et deux autres filles naturelles mortes en bas âge), et Antoine CHAPELLE dit de la Valade écuyer, sieur de Puimoreau qui fut institué héritier universel par le testament de son père l'an 1563 (qui est donc mon ancêtre). La confusion vient de ce que la famille ait apporté de faux titres parmi les vrais (notamment certains relevant de la prétention du fils bâtard Antoine à s'inventer une ascendance maternelle provoquant une confusion dans les générations d'ascendance de son père reprises parfois dans des nobiliaires).
Tiens c'est bizarre, je n'aurais pas compris comme ça la phrase "avoir pris a femme Delle Isabelle d'Estivaut avec laquelle ayant habité plusrs années Sans en avoir lignée et Craignant de n'en [...] avoir Il avoit mis sous Ses Soins a faire Elever en tout honeur et bien Antoine Son Fils naturel ql. avoit eue d'une Demoiselle".
RépondreSupprimerPour moi ça voudrait dire qu'il n'a pas eu d'enfants avec Isabelle, et que donc il avait pris avec lui Antoine pour l'élever comme son fils légitime, alors que ce dernier était fils "d'une demoiselle de bonne et ancienne maison noble" (qu'il "avoit eu" évoque une période "avant le mariage", je trouve).
Il dit bien qu'il a habité plusieurs années avec Isabelle, sans que le couple ne produise de descendance, et qu'il a dû se résoudre à faire venir un fils naturel auprès de lui.
Est-ce qu'ensuite au moment du testament Antoine fils aurait pu être considéré comme tellement légitime et intégré dans la famille qu'on n'évoque plus sa mère naturelle ? Est-ce qu'il aurait en depuis deux filles avec l'épouse légitime Isabelle ?
La phrase "Il avoit eu trois enfants et deux filles" est curieuse, aussi.
Lors de son testament, il a 3 fils et 2 filles avec Isabelle, et il nomme Antoine comme son fils aîné légitime. Je pense que la phrase "trois enfants et deux filles" signifie malheureusement que les filles ne sont pas des ... enfants qui héritent, haha ! En tout cas, lundi je pourrais consulter les pièces originales sur la famille Chapelle de Jumilhac, ce qui me donnera certainement bien plus de précisions.
SupprimerOui on comprend bien que les filles sont "inutiles"... Je me demandais juste si c'était "trois enfants garçons ET deux filles", ou si on pouvait l'entendre comme "trois enfants ET PARMI LESQUELS deux filles".
SupprimerJe reste sur mon avis qu'Antoine fils n'est pas le fils d'Isabelle, après nouvelle relecture.
Et en plus, si effectivement Antoine fils n'est pas celui d'Isabelle, elle a dû l'avoir vraiment mauvaise de voir son mari ramener à la maison le fils d'une autre pour hériter, alors qu'au final ils ont réussi à avoir des enfants légitimes. La couleuvre a dû être difficile à avaler.
RépondreSupprimerVous avez raison, une consultation d'un autre fond m'a montré qu'il y avait bien deux Antoine Chapelle (voir mise à jour de l'article).
SupprimerAaahhh ! Terrible ! C'est extra d'avoir trouvé des documents complémentaires !
SupprimerPar contre peut-être que le Antoine naturel est bien noble aussi, puisque Antoine père dit dans son testament que la mère est "de bonne et ancienne maison noble reconnuë pour telle au paÿs". Il serait du coup dans son bon droit de se faire reconnaître comme noble.
J'aime vraiment beaucoup ces histoires, c'est très intéressant à fouiller ! Et on apprend en général des choses sur la personnalité des ancêtres, ce qui est si attachant...
Absolument ! Apparemment cet Antoine ce faisait nommer "écuyer", mais Bernard Chérin (qui n'a pas sa langue dans sa poche) dit qu'il n'a aucune prétention à un tel titre puisqu'il est fils naturel...
SupprimerLes filles reçoivent leur part d'héritage avec leur dot lors de leur mariage et elle doivent s'en tenir quitte, tout étant réglé pour l'avenir. Cela ne signifie pas vraiement qu'elles ne comptent pour rien dans la transmission. Il faudrait chercher ce qui est donné dans leurs contrats de mariage .
RépondreSupprimerC'est indiqué dans le testament de leur père. Parfois il complète la dot, parfois il considère que ce quelles ont eu en dot suffit à l'héritage.
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerLe 5 août 2016, la "célèbre salle ovale de la Bibliothèque nationale de France-Richelieu" ,'était pas accessible, et ce depuis près de 4 ans, pour travaux.
ça commence mal.
Ensuite, "J'y ai consulté les célèbres cahiers d'Hozier qui a dû, sous Louis XIV, chercher des preuves de noblesse pour toutes les familles nobles de France !". Non, les cahiers d'Hozier, ça n'existe pas, et cette famille n'a pas chercé les preuves de noblesse pour toutes les familles nobles de France. Elle était chargé de vérifier les titres des familles nobles qui prétendaient à certaines place : petite et grande écurie, maison de saint-cyr ...
Bonjour Anonyme, non seulement vous mentez car j'y était bien le 5 août 2016 dans cette salle de la BNF, ne vous déplaise. Ensuite, dans le catalogue de la BNF, vous trouverez un fond sous le nom de "cahiers Bleus" que j'ai simplifié en effet en "cahiers d'Hozier", sûrement à cause des "carrés d'Hozier".
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