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dimanche 17 janvier 2016

Marie CHÂTEAU, l'ancêtre insaisissable

Aubine dite Marie CHÂTEAU
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Marie Albine CHÂTEAU
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Catherine dite Marie ou Marguerite MAZAUE
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Françoise SAINT-YRIEIX
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Marie CHÂTEAU est une ancêtre que j'ai découvert il y a plusieurs années et je pensais qu'elle resterait à jamais un mystère. J'avais réussi à retrouver sa filiation grâce à son frère et son oncle, témoins à la naissance de ses enfants naturels. J'avais brièvement parlé d'elle dans cet article

(source : Geneanet)
Elle était donc née vers 1802, avait eu deux enfants naturels, et était décédée avant 1871. Peu d'indices donc. Et puis, en reprenant sa fiche et étant déterminé à fouiller davantage, je lui ai trouvé deux autres enfants naturels (confirmé par le lieu de naissance, les témoins, et les recensements qui la montrent avec ses enfants). C'est alors que je tombe sur l'acte de décès d'une Aubine CHÂTEAU donc les déclarants sont déclarés comme gendres de la défunte. Or, il s'agit des époux de ces deux "nouvelles" filles naturelles récemment retrouvées. Je retrouve alors son acte de mariage sur le tard, et son acte de naissance (à Sarrazac et non à Jumilhac), dans la foulée. Après des années de fouilles infructueuses, il aura suffit de quelques minutes pour résoudre le mystère, ce qui fera plaisir à de nombreux cousins sur Geneanet qui n'ont pas encore percé le mystère. Mais reprenons du début afin de découvrir la vie de cette ancêtre très étonnante. 

(source : Père Igor, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
C'est donc dans le bourg de Sarrazac, le 20 frimaire an VI (10 décembre 1797), que naît la petite Aubine CHÂTEAU, fille de Jean CHÂTEAU et de Catherine HABONNEAU. Pour ne rien simplifier, son père est nommé Pierre dans l'acte de naissance, et Aubine sera nommée Marie toute sa vie, sauf dans son acte de mariage et son acte de décès. En effet, mes ancêtres de Dordogne ont l'habitude de porter des surnoms ou d'autres prénoms que leur prénom de naissance ce qui n'est pas simple pour les retrouver. 

(source : Archives départementales de la Dordogne - 5MI12402_017 - p. 5)
Sarrazac est tout proche de Jumilhac où ses parents de sont mariés et où elle retourne vivre. 

(source : Heredis 2014)
Une chose m'étonne toujours concernant le destin de Marie CHÂTEAU (nous l'appellerons Marie car c'est ainsi qu'elle se nommait elle-même). Elle est la mère de quatre enfants naturels : quatre filles. C'est un fait assez peu commun. Un enfant naturel peut s'expliquer par plusieurs causes à l'époque : 
- une domestique qui a été abusée par le patron (le cas le plus fréquent)
- un viol
- une jeune femme aux moeurs légères ou qui se prostitue
- une personne naïve qui s'est fait promettre le mariage par un homme peu scrupuleux
- etc.

Mais avoir quatre enfants naturels et les élever seule de son travail (d'après les recensements, elle vit toujours seule avec ses enfants) de cultivatrice, cela relève du courage. Car Marie CHÂTEAU n'a pas abandonné ses filles comme il était fréquent de le faire à l'époque, mais les a élevées. Elles se sont toutes d'ailleurs mariées (l'une d'elle ayant même un enfant naturel entre deux mariages). Elle me laisse donc l'image d'une femme forte, assumant ce qui lui était arrivé, voire quelqu'un d'esprit assez indépendant pour vivre avec des enfants sans pères à une époque où cela pouvait être mal vu dans les villages. 

Elle a 22 ans, le 13 août 1820 quand naît sa fille Aubine. Malgré le fait qu'elle se fasse appeler Marie, elle donne à sa fille aînée son prénom "officiel". Aubine CHÂTEAU épousera Pierre DELAGE, puis Aubin CHAUSSE, tous deux cultivateurs et aura une fille naturelle (Jeanne CHÂTEAU) entre ses deux mariages, en plus de ses 7 enfants. Marie CHÂTEAU vivra avec les DELAGE pendant un long moment avant de se marier tardivement. 

Puis, le 20 août 1825, naît Marguerite CHÂTEAU, qui se mariera à Guillaume HABONNEAU (je ne sais pas encore s'il y a un lien de parenté avec la grand-mère de Marguerite : Catherine HABONNEAU) avec lequel elle aura une très nombreuse descendance entre Jumilhac et Sarrazac : 11 enfants, dont deux paires de jumeaux morts à la naissance. 

Le 26 février 1831, naît mon ancêtre Marie Albine CHÂTEAU, qui se mariera trois fois, avec Jean MAZEAU, sabotier, avec Jean AUDEBERT, plafonneur, et avec Geoffroy FAURE, charpentier. C'est la première de la famille qui épouse des hommes qui ne sont pas cultivateurs. De son mariage avec Jean MAZEAU naîtra mon ancêtre Catherine MAZEAU (qui signait "Marie Mazaue", avec donc une prédestination pour l'emploi de ce prénom de Marie malgré leur prénom de naissance dans la famille) et dont j'ai une très belle photo de 1912. 

(source : Collection personnelle)
Enfin, une petite dernière, Marie CHÂTEAU, qui naît le 1er septembre 1837. Pour cette dernière, les informations sont un peu différentes, car en 1846, Marie CHÂTEAU sa mère se marie avec Pierre VIDEAU. Et dans le recensement de 1851, elle est nommée comme leur enfant naturel avec le nom de famille VIDEAU. Comme d'autres cas déjà rencontrés, il semble que les parents n'aient jamais pris la peine de la reconnaître car elle portera toujours le nom de CHÂTEAU, même lors de son mariage avec Jean LAPOUYADE. C'est néanmoins la seule de la fratrie qui sait écrire et dont le mari sait également écrire. Leur fils s'est marié à Paris et j'attends avec impatience son acte de mariage. 

Marie CHÂTEAU meurt le 15 juin 1869 à Jumilhac, âgée de 71 ans. C'est justement Jean LAPOUYADE, son gendre, qui sera témoin de son décès. Avec ses autres gendres Pierre DELAGE et Guillaume HABONNEAU présents à son mariage, ce sont les trois hommes qui m'auront permis de retrouver enfin l'identité exacte de Aubine dite Marie CHÂTEAU. 

Conclusion, ne jamais négliger la généalogie descendante ni les recensements. Ce sont les combinaisons des deux qui m'auront permis de percer ce mystère. 

lundi 16 septembre 2013

Louis SAINT-YRIEIX emploie sa belle-soeur

Grâce à la reconstitution de mes fratries, j'ai encore découvert un nouveau détail amusant. Je suis en train de chercher les actes de mariages des enfants de Marie Albine CHÂTEAU. Elle s'est mariée une première fois avec Jean MAZEAU et sa seule fille survivante, Catherine, a épousé mon ancêtre Louis SAINT-YRIEIX. Restent ses enfants avec Jean AUDEBERT et Geoffroy FAURE, les maris numéros 2 et 3.

Justement, le 17 mai 1879, je trouve le mariage de Françoise AUDEBERT, fille de Jean AUDEBERT et de Marie Albine CHÂTEAU avec Jacques JARRY (dont le père porte le prénom étonnant mais rencontré plusieurs fois en Dordogne de Naillas).

"Servante d'Auberge à Lintz en Autriche"
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
La première chose que je regarde, ce sont les professions des deux mariés. Jacques JARRY est domestique d'hôtel et sa future épouse, Françoise AUDEBERT, est servante d'hôtel. Ce qui est amusant, c'est la précision "d'hôtel" dans les deux cas, ce qui laisse présager du lieu de rencontre de nos deux tourtereaux.

Je pense immédiatement à Louis SAINT-YRIEIX, mon ancêtre, qui est maître d'hôtel dans la même ville de Jumilhac-le-Grand. La profession de maître d'hôtel peut prêter à confusion car il peut tout aussi bien s'agir du gérant d'un hôtel que d'un domestique. Dans le cas de Louis, qui était domestique avant la guerre de 1870, il semble être revenu plus riche de la guerre (durant laquelle il fut prisonnier en Prusse et obtint la médaille commémorative de la guerre de 1870-1871) car à son retour il est dit alternativement maître d'hôtel, cabaretier et aubergiste. 

(source : Selvejp, licence CC BY-SA 3.0
via Wikimedia Commons)
Pas de doute possible, donc. Louis SAINT-YRIEIX possède donc bien un hôtel et il est grandement possible qu'il y ait employé sa belle-soeur et Jacques JARRY. Car Françoise AUDEBERT est la demi-soeur de Catherine MAZAU, nées des deux premiers mariages de Marie Albine CHÂTEAU.

lien de parenté entre Françoise AUDEBERT et Louis SAINT-YRIEIX
(source : Arbre familial, via Geneanet)
En tournant la page, mes présomptions sont un peu plus confirmées (d'autant qu'il ne devait pas y avoir 36 hôtels à Jumilhac) car Louis SAINT-YRIEIX est bel et bien témoin à cet acte, ainsi que sa femme (qui signait du prénom de Marie).

Signatures en bas de l'acte de mariage
(source : Archives départementales de la Dordogne - 5MI12709_007 - p. 10)
Détail amusant, Louis SAINT-YRIEIX et Catherine dite Marie MAZAU auront une fille nommée Françoise (comme notre jeune mariée du jour. Cette Françoise SAINT-YRIEIX, mon ancêtre, épousera le cousin de Marie PALLAS qui signe à gauche l'acte de mariage. C'est amusant de voir comment, dans un petit village, tout le monde se connaît, travaille ensemble, et comment les familles sont liées par des liens d'amitié depuis parfois plusieurs générations !

samedi 9 février 2013

Nice se trouvait en Italie


Continuant mes recherches sur l'ascendance de ma grand-mère Meslay qui me font découvrir de nouvelles régions et de nouvelles archives, je suis parti à la recherche de l'acte de décès de Joséphine Lydie Mas, mère du député Aynard (ancêtre de ma grand-mère, et dont il faudra que j'actualise la fiche Wikipedia avec mes recherches à l'occasion), décédée à Nice.

Or, j'avais oublié un petit détail : avant 1860, Nice se trouvait en Italie. Voilà pourquoi je suis tombé sur  un acte de sépulture et non de décès (l'Italie n'ayant pas fait la Révolution) et surtout, qu'il fut rédigé en italien. La ville de Nice était-elle bilingue ou les habitants parlaient-ils tous italiens à l'époque ? Car beaucoup de patronymes sont français dans les actes que j'ai traversé avant de retrouver la bonne paroisse. C'est en tout cas la première fois que je consulte un acte écrit dans une langue étrangère, et j'ai beau ne pas parler un mot d'italien, j'avoue avoir tout compris !

(source : Archives Départementales des Alpes-Maritimes - 1842 à 1850 - Saint-Jean-Baptiste (Le Voeu) p. 117)

L'anno del Signore mille ottocento quarantasette ed alli quattordeci del mese di Marzo nella Parrocchia di S. Gioanni Battista Comoune di Nizza Sobbargo, et tata fatta lu reguente dichiarazione di decesso.
Il giorno tredeci del mese di Marzo alle ore Sei di Sera nel distretto, di questa Parrochia, casa Barbe munita dei Santissimi Sacramenti e morta la signora Giuseppina Lidia Aynard d'età d'anni trentaquattro di professione le nestante nativa del Comune di Lione demiciliate nel Comune di Nizza maritata con Signor Francesco Maria Aynard figlio del fu Signor Luigi Mas e della fu Giuseppina Courajot.
Dichiaranti li Signori Claudio Mario Foray d'età d'anni cinquanta sei domiciliato in Lione e Enrico Faure d'età d'anni cinquantotto domicilliato in Nizza
Firma del primo testimonio M Foray
Firma del secondo testimonio F Faure
Il cadavere è stato sepolto il giorno quindeci del mese di Marzo nel cimitero di questo comune.
Firma del Parroco
Scoffier Gsyse
 Néanmoins, je compatis avec ceux ayant des ancêtres ayant vécu à l'étranger, ou même dans les régions frontalières avec des actes en allemand ou en italien. Quelle chance que mes ancêtres ne viennent que des terres centrales et de l'ouest de la France !