jeudi 5 novembre 2020

Biographie : Annette Émilie Bénédicte Zoé ORIOL

 Annette Émilie Bénédicte Zoé ORIOL

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Hélène Zoé Marcelle AYNARD

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Ma grand-mère

1. Est-ce que j'ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui étaient ses parrain et marraine ?

(source : Archives départementales de la Loire - 3NUMEC5/3E245_14 vue 41/115)

Annette Émilie Bénédicte Zoé ORIOL est née le 29 novembre 1872 à 11h à La Grange Pourrat à Saint-Julien-en-Jarez (Loire). Sa naissance est déclarée le lendemain au maire de la commune par son père Benoît ORIOL, négociant. Je ne sais pas qui sont ses parrain et marraine, mais les deux témoins de sa naissance sont : 

  • Gilbert GILLIER, rentier à Saint-Chamond (son grand-père)
  • Claude FERRATON, teneur de livres à Saint-Chamond (non parent)

2. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ? 

Elle se marie le 15 février 1892 à 15h à Saint-Chamond (Loire) avec Marc AYNARD, banquier, fils de Mathieu dit Édouard AYNARD, banquier, président de la chambre de commerce de Lyon, député du Rhône, officier de la Légion d'honneur, et de Rose Pauline de MONTGOLFIER. 

Signatures de l'acte de mariage
(source : Archives départementales de la Loire - 3NUMEC2/3E208_55 vue 7/134)

Les témoins du mariage sont : 

  • Joseph AYNARD, rentier à Lyon (Rhône), oncle de l'époux
  • Charles Célestin Auguste JONNART, député du Pas-de-Calais à Paris, beau-frère de l'époux
  • Sigismond LILIENTHAL, négociant en soie à Lyon (Rhône)
  • Josué CHABERT, filateur à Lyon (Rhône)
3. Comment s'est déroulé le mariage ? 

Le journal "Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire" relate le mariage religieux qui a lieu le lendemain du mariage civil, soit le 16 février 1892, à l'église Notre-Dame de Saint-Chamond (Loire) :

(source : Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, n°48, 17 février 1892, p. 2)

Un orchestre a joué pendant la messe du Thomas, Haendel et Gounod, cor anglais, chanteuse, harpe, violon ... Et un dîner dans la villa de la Grange Pourrat, demeure de la famille de la mariée avec 300 couverts.
 

4. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son décès ? Qui était présent ? Où a eu lieu l'enterrement / l'inhumation ?

Je ne sais pas où ni quand elle est décédée. 

5. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son passé militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d'honneur ?

Les femmes de cette époque ne participaient pas à l'armée.

6. Est-ce que je peux trouver des informations sur elle dans la presse ?

C'est une personne mondaine qui côtoie tout le cercle proustien, du prince de POLIGNAC à la comtesse GREFFULHE. Elle est citée donc souvent dans les chroniques mondaines des journaux de l'époque. On la retrouve de nombreuses fois dans la rubrique "Déplacements et villégiatures" du Figaro où elle va à Lyon, Saint-Chamond, Vichy, Cap-Ferrat, Paris, et autres ...

(source : "Déplacements et villégiatures" in Le Figaro, n° 269, 26 septembre 1935, p. 6)

Elle apparaît toujours sous le nom de son mari en tant que veuve. 

(source : "Nécrologie" in Le Gaulois, n° 18263, 6 octobre 1927, p. 2)

Le 6 octobre 1927, elle est citée aux obsèques de son beau-frère le député Charles JONNART aux côtés de Paul DOUMER, président du Sénat, les maréchaux PÉTAIN et LYAUTEY, du comte GREFFULHE, et autres ...

(source : "Cercles" in Le Figaro, n°325, 21 novembre 1929, p. 2)

Le 21 novembre 1929, elle est admise au Cercle Le Lévrier (qui organise apparemment des courses de lévriers), présentée par la vicomtesse de CANSON. Les CANSON étant alliés d'affaires des MONTGOLFIER et la belle-mère d'Annette ORIOL étant une MONTGOLFIER, c'est sûrement ainsi qu'elle intègre ce cercle. Parmi la promotion du jour, le Grand-Duc Dimitri PAVLOVITCH, petit-fils du Tsar Alexandre II, qui dessinera le flacon du fameux parfum N°5 de Chanel pour Coco CHANEL. 

(source : "Les courses de lévriers" in Le Figaro, n°188, 7 juillet 1929, p. 4)

Peu de temps avant d'être admise comme titulaire du Cercle Le Lévrier, elle est aperçue à une course de lévriers en juillet 1929 aux côté du même Grand-Duc Dimitri de RUSSIE et de sa femme, du duc et de la duchesse de LA ROCHEFOUCAULD, de la comtesse GREFFULHE, du comte et de la comtesse de POLIGNAC, de la comtesse de CARAMAN-CHIMAY (tous les amis de PROUST). 

(source : "Les courses de lévriers" in Le Figaro, n°194, 13 juillet 1929, p. 4)

Le 13 juillet 1929, elle apparaît déjà à une cours de lévriers, au sein de la même assistance, et les tenues des convives sont précisées. Il est ainsi écrit qu'elle porte une "robe de crêpe Georgette noire et un grand chapeau de crin noir, écharpe à fleurs roses". 30 ans après la mort de son mari, porte-t-elle encore le deuil ?

7. Quels événements historiques a-t-elle vécus ?

Elle traverse la Première Guerre mondiale (son fils aîné participera au conflit, sera lieutenant et médaillé de la Croix de guerre), et semble rayonner particulièrement sur la période de l'Entre-Deux guerres où elle côtoie le tout-Paris. 

8. Quelle était son instruction ?

Signature d'Annette Émilie Bénédicte Zoé ORIOL

Elle sait lire et écrire et a probablement reçue une instruction primaire assez avancée. 

9. Dans quel environnement évoluait-elle ? 

Elle naît à La Grange-Pourrat à Saint-Julien-en-Jarez (Loire) puis vit à Saint-Chamond (Loire) qui est la commune où son père travaillait. 

10. S'est-elle beaucoup déplacée dans sa vie ? 

Comme dit plus haut, elle avait différents lieux de villégiature. Après son mariage, elle vit au 53 avenue de Noailles à Lyon (Rhône), puis, une fois veuve, au 3 rue Christophe Colomb à Paris, près des Champs-Élysées. Elle continue de vivre dans ce quartier à différentes adresses, au 3 rue Magellan en 1915, et au 17 rue Quentin-Bauchard en 1936. 

11. Comment se déplaçait-elle ? 

Probablement en voiture à cheval puis en automobile, et par le chemin de fer. 

12. Quel était son premier métier ? Comment en vivait-elle ? 

Elle n'a jamais travaillé. 

13. Quels étaient ses autres métiers ? Comment en vivait-elle ? 

Idem.

14. Comment apparaît-elle dans les recensements ? 

(source : Archives départementales de la Loire - 35NUM_245_6M588 vue 84/109)

Le premier recensement où elle apparaît est celui de 1876 à la Grange-Pourrat à Saint-Julien-en-Jarez (Loire) avec son père alors propriétaire négociant, sa mère, son frère aîné et deux domestiques. 

(source : Archives départementales du Rhône - 6 MP 427 vue 12/32)

En 1896, elle vit à Lyon avec son mari, deux enfants et trois domestiques. 

(source : Archives de Paris - D2M8 570 vue 194/211)

Le dernier recensement où je la trouve est en 1936 au 17 rue Quentin-Bauchart à Paris (8e arrondissement) avec son fils imprimeur, sa belle-fille modiste et deux domestiques. 

15. Quel était le parler de sa région ? 

On y parlait le francoprovençal, mais elle parlait probablement uniquement le français pour sa part. 

16. Comment s'habillait-elle ? 

(source : Chez Sarah)

Voici une reconstitution d'une robe en crêpe Georgette noire telle que celle qu'elle porte aux courses de lévriers en 1929. Nous avons une représentation en dessin d'elle dans sa jeunesse où elle porte une tenue beaucoup plus datée des années 1890. Elle semble donc avoir suivi l'évolution de la mode tout au long de sa vie. 

17. Combien a-t-elle eu d'enfants ? 

Elle a eu trois enfants avec son mari Marc AYNARD : 
  • Édouard Jules Benoît AYNARD, lieutenant, imprimeur, Croix de guerre 1914-1918 (2 étoiles de bronze), né le 3 août 1893 à Lyon (Rhône)
  • Hélène Zoé Marcelle AYNARD (la mère de ma grand-mère), née le 18 octobre 1894 à Lyon (Rhône)
  • Gilbert Paul AYNARD, directeur d'usine et industriel, né le 2 juillet 1896 à Lyon (Rhône)

18. A-t-elle assisté au mariage de ses enfants ? 

Elle n'assiste pas aux mariages de ses enfants (du moins, elle n'est pas indiquée comme présente dans leurs actes de mariages). 

19. Que signifie son nom de famille ? 

Il y a plusieurs hypothèses sur l'étymologie du nom de famille ORIOL. D'après Geneanet, on admet le plus souvent qu'il s'agit d'un sobriquet comparant l'individu à un loriot, soit en raison de la beauté de son chant, soit en raison de son infortune conjugale (vu la couleur de cet oiseau). Il est cependant possible que la couleur dorée soit un symbole de majesté (dans ce cas le nom serait formé directement sur l'adjectif latin aureolus), indissociable de l'auréole. C'est d'autant plus plausible qu'au moyen-âge Oriol était fréquemment utilisé comme nom de baptême.

20. Qui était son père ? 

Son père était Benoît ORIOL, fabricant de lacets, négociant, maire de Saint-Chamond, député de la Loire, conseiller général, Membre de la chambre de commerce de Saint-Étienne, Officier de la Légion d'honneur. 

21. Qui était sa mère ? 

Sa mère était Anne Marie Zoé GILLIER, rentière. 

22. Quelle était sa fratrie ? 

Elle est issue d'une fratrie de quatre enfants donc elle est la deuxième : 

  • Gilbert Annet Benoît Marie, industriel
  • Antonine Eugénie Bénédicte Zoé, qui épouse un agronome
  • Émilie Anna Bénédicte Zoé, qui épouse un associé d'agent de change
23. Avait-elle des relations avec les autres membres de sa famille ? 

Cela ne semble pas apparent. Aucun membre de sa famille n'assiste à son mariage, ni aux mariages de ses enfants. Elle semble avoir eu davantage de relations avec un réseau amical et mondain qu'avec sa famille directe. 

24. Pouvez-vous retracer sa généalogie sur quatre générations ?

(source : Heredis 2018)

Tous ses ancêtres viennent de la Loire et la plupart sont lettrés. Sa famille paternelle est plus modeste et sont menuisiers, mécaniciens et passementiers. Les femmes sont dévideuses ou ourdisseuses. Sa famille maternelle est plus aisée, négociants et avoué. Globalement, une famille travaillant le tissu, comme beaucoup de personnes dans la région de Lyon. 

25. Quelle était sa religion ? 

Elle était catholique. 

26. Votre ancêtre chez le notaire.

Signatures de son contrat de mariage
(source : Archives départementales de la Loire)

Elle passe son contrat de mariage le 15 février 1892 devant Maître SABLIÈRE, notaire à Saint-Chamond (Loire) et Maître LETORD, notaire à Lyon (Rhône). 

La future épouse apporte en dot : 
  • son trousseau composé des vêtements, linges, bijoux, diamants et dentelles estimé à 20 000 F
  • 500 000 F donnés par ses parents
Le futur époux apporte en dot : 
  • 300 000 F donnés par ses parents
27. Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?

(source : photo personnelle)

Il y avait, dans le couloir de mes grands-parents, ce portrait d'Annette ORIOL qui est la seule représentation d'elle que je connaisse. C'est un dessin (au fusain ?) sur lequel elle doit être âgée d'une vingtaine d'années si j'en crois la mode vestimentaire, soit autour de 1890. 

28. Quels étaient ses repas ? 

Elle devait manger au restaurant ou bien chez des hôtes. Dans tous les cas, j'imagine que ses repas étaient cuisinés par des domestiques. 

29. Y a-t-il une histoire qui se transmet sur cette ancêtre ? Est-elle vraie ? 

Ma grand-mère racontait qu'elle était très mondaine, qu'elle a dépensé l'argent de son mari (ayant été rapidement veuve) à Monaco et au faubourg Saint-Honoré. Il apparaît des chroniques de presse de l'époque qu'elle côtoyait les grands salons parisiens des années 1920-1930. On raconte également qu'elle aurait été la maîtresse du maréchal LYAUTEY. Je sais en tout cas qu'ils se son rencontrés à l'enterrement de Charles JONNART, le beau-frère d'Annette ORIOL. 

30. Comment a-t-elle participé à la vie de la communauté (membre du conseil municipal, cahier de doléances, sage-femme ...) ? 

Elle menait une vie mondaine dans les cercles parisiens décrits par Marcel PROUST, dans une société chroniquée par la presse de l'époque (Le Gaulois, Le Figaro, etc...)

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