mardi 20 novembre 2018

Rechercher les invisibles

Claude BARACHET + Jeanne RICHARD
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Catherine BARACHET            Marie BARACHET
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Marie MERLIN                         Claude FROMOT
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Jean AUBRUN                            Marc FROMEAU
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Marguerite AUBRUN                      Jean FRÉMEAU
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Martial GÉRY                            Pierre FRÉMEAU
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                                                            Pierre Marie Joseph FRÉMEAU
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                                                    Mon grand-père

Depuis quelques années, j'ai adopté une méthode de recherche qui me convient tout à fait pour la généalogie. Je recherche le plus vieil ancêtre d'une branche, puis je cherche le plus grand nombre possible de ses descendants jusqu'à nos jours, pour voir ce que devient chaque branche de cousins en terme de professions et de mobilité géographique. J'ai ainsi remonté la famille FRÉMEAU jusqu'à André FREMEAU (la 10e génération au-dessus de moi) et sa femme Marie RONFET sur lesquels je ne peux pas avoir plus de renseignements tant que les registres anciens de leurs communes n'ont pas été numérisés aux archives départementales du Cher. 

(source : Heredis 2018)
Les informations sont parcellaires pour ces modestes paysans du XVIIIe siècle. Puisque je ne peux pas disposer de davantage de renseignements sur Marie RONFET, je me suis donc attaché à découvrir la famille BARACHET en partant de Marie BARACHET (ma sosa 385). Pour cette famille, j'ai été un peu plus chanceux, et j'ai réussi à remonter jusqu'à la 12e génération avec Toussaint BARACHET et Marie FANIER

(source : Heredis 2018)
Et, repartant de ce "couple originel", j'ai entrepris de retrouver leur descendance, et notamment celle de mes ancêtres Claude BARACHET et Jeanne RICHARD. De cette famille, j'ai retrouvé pour l'instant huit enfants. La première est née à Venesmes (Cher), où ils se marient, et le dernier naît vingt ans plus tard à Villecelin (Cher). Pour mon ancêtre Marie (probablement leur deuxième enfant), je n'arrive pas à trouver sa naissance, ainsi que les autres enfants qui suivent. J'ai eu beau chercher à Villecelin, Saint-Baudel, Montlouis et Venesmes, impossible pour l'instant de les trouver, sachant que le couple vivait au lieu dit de Corteuil, exactement situé à la frontière de ces quatre communes.

(source : Heredis 2018)
Nous sommes chez une population extrêmement pauvre dont la plupart sont journaliers. Catherine BARACHET, la fille aînée du couple, épouse François MERLIN, le fils d'un mendiant. 

(source : Archives départementales du Cher - 3E 856 - vue 144/271)
"L'an mil Sept cent soixante Cinq Le dix huit feuvrier apres La publication
des bans du futur mariage Entre francois marlin domestique fils majeur
de thomas marlin pauvre mandiant sans domicile et de deffunte marie
devoilé de cette paroisse d'une part et Catherine baracher fille mineure 
de deffunt Claude Baracher et de Jeanne Richard touts de cette paroisse ..."

J'aime beaucoup reconstituer les familles de ces "invisibles", le plus petit peuple des campagnes au tournant de la Révolution, qui ne sont pas souvent recherchés dans les arbres généalogiques sur internet, au détriment des familles nobles ou prestigieuses. Il y a de petites surprises, quand on voit apparaître les premières signatures maladroites dans une famille majoritairement illettrée. 

(source : Heredis 2018)
Dans cette quête des petits de leur époque, le site Filae est d'une grande aide. En effet, contrairement à ce qu'on pensait, la mobilité était possible autrefois (surtout après l'arrivée du chemin de fer) et on n'hésitait pas à changer de commune dans l'optique d'aller chercher du travail. Ainsi, Martial dit Émile GÉRY, notre cousin, charpentier et scieur de long (le premier de sa famille à savoir signer et à ne pas être journalier), natif de Saint-Baudel (Cher), va partir travailler à Mur-de-Sologne (Loir-et-Cher), où il épousera Henriette Célina LEROY, fille naturelle d'une couturière née à Paris. 

(source : Heredis 2018)
J'aime beaucoup redonner vie à ces modestes cousins qui n'ont pas vraiment dû marquer l'Histoire, bien qu'ils l'aient traversée. C'est une manière de leur rendre hommage et j'ai l'impression d'être un explorateur dans des terres inconnues de mon arbre généalogique quand personne d'autre sur internet n'a pris la peine de retrouver ces familles. Nos ancêtres étant partagés entre toutes les classes sociales, du roi au journalier, c'est toujours une mine d'or d'informations sociologiques que de chercher à reconstituer chaque branche dans sa propre histoire. 

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