samedi 11 juillet 2020

Biographie : Louis SAINT-YRIEIX

Louis SAINT-YRIEIX
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Françoise dite Lucie SAINT-YRIEIX
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père

1. Est-ce que j'ai toutes les informations sur sa naissance ? Son baptême ? Qui étaient ses parrains/marraines ? 

Louis SAINT-YRIEIX est né en mai 1843 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne). Il ne possède pas d'acte de naissance car il est né hors mariage mais sa naissance est établie par un acte de notoriété du juge de paix du canton de Jumilhac-le-Grand le 24 mai 1870 à Nontron (Dordogne). Il est en effet né cinq ans avant le mariage de ses parents. 

2. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son mariage ? Qui était présent ? Liens de parenté ?

Il se marie le 27 juin 1870 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) avec Catherine dite Marie MAZAUE, servante, fille de Jean MAZEAU et de Marie Albine CHÂTEAU. Le mariage est célébré par Louis CROZETIÈRE, adjoint au maire de la commune. 

Les témoins du mariage sont : 
  • Gabriel Bertrand Martin de LASSALLE du MAIGNAUX, receveur de l'enregistrement à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Geoffroy FAURE, scieur à Jumilhac-le-Grand (Dordogne), oncle de l'épouse
  • Jean LAPOUYADE, menuisier à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Henri VERSAVAUX, sans profession à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
3. Comment s'est déroulé le mariage ? 

Le père et l'époux et la mère de l'épouse sont présents au mariage. 

4. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son décès ? Qui était présent ? Où a eu lieu l'enterrement / l'inhumation ?

(source : Archives municipales de Jumilhac-le-Grand)

Louis SAINT-YRIEIX meurt le 1er juin 1904 à 16h30 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) âgé de 61 ans. Le décès est déclaré à Jean Louis CHIQUET, maire de Jumilhac-le-Grand par son gendre Élie SUIVRE, cordonnier, et son beau-frère Louis AUDEBERT, couvreur, tous deux demeurant à Jumilhac-le-Grand. 

5. Est-ce que j'ai toutes les informations sur son passé militaire ? Fiche matricule ? Invalide ? Légion d'honneur ?

Je sais qu'il a participé à la guerre Franco-Prussienne de 1870, car au moment de la naissance de son fils aîné Henri, le 1er avril 1871, il est soldat au 60e de ligne et prisonnier en Prusse. 

6. Est-ce que je peux trouver des informations sur lui dans la presse ? 

Il n'y a pas d'informations dans la presse le concernant. 

7. Quels événements historiques a-t-il connus ? 

En tant que soldat au 60e de ligne, il participe au combat de Vany (Moselle) le 23 septembre 1870 sous la conduite du maréchal BAZAINE. 

8. Quelle était son instruction ? 

Signature de Louis SAINT-YRIEIX

Il sait sommairement écrire et ne signe pas tous les actes. Je ne suis pas certain qu'il sache très bien lire. 

9. Dans quel environnement évoluait-il ? 

(source : Jean-Pierre RUDEAUX, Mémoire en Images : Le canton de Jumilhac-le-Grand, Saint-Cyr-sur-Loire : Éditions Alan Sutton, 2010, p. 27)

Il grandit et vit Place de la Halle à Jumilhac-le-Grand où se trouve son auberge. 

10. S'est-il beaucoup déplacé dans sa vie ? 

Hormis son déplacement en Moselle avec l'armée et sa captivité en Prusse, je ne lui connais pas d'autres déplacement en dehors de Jumilhac-le-Grand. 

11. Comment se déplaçait-il ? 

Probablement à pieds ou à cheval, un témoin de la naissance de sa fille Marguerite étant domestique d'écurie, il est probable qu'il y avait des écuries dans l'auberge. 

12. Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il ? 

En 1870, au moment de son mariage, il est domestique à gages, c'est à dire qu'il était payé à la tâche et non attaché à une maison particulière. 

13. Quels étaient ses autres métiers ? Comment en vivait-il ? 

Je me demande s'il n'a pas reçu une quelconque pension militaire à son retour de la guerre, car c'est alors qu'il devient aubergiste (également dit cabaretier ou maître d'hôtel dans les actes) avec son épouse. Ils devaient donc accueillir les voyageurs, les nourrir, s'occuper de leurs chevaux. 

14. Comment apparaît-il dans les recensements ? 

Je ne le trouve pas (ainsi que sa mère) dans le recensement de 1846. Le premier recensement où il apparaît est celui de 1851 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne). 

(source : Archives départementales de la Dordogne - FRAD024_6MI47 - vue 5/97)

Il est précisé dans la marge qu'il est "enfant naturel". En effet, ses parents n'ont jamais pris la peine de le reconnaître, mais il porte pourtant le nom de son père et lors de son mariage il est indiqué comme fils de Bernard SAINT-YRIEIX. Il vit avec ses parents, ses frères François et Jean et sa soeur Catherine. Dans tous les recensements postérieurs à son mariage, il est qualifié d'aubergiste ou de maître d'hôtel. 

15. Quel était le parler de sa région ? 

On y parlait le limousin ou langue d'or, qui est un dialecte de l'occitan. 

16. Comment s'habillait-il ?

Je ne sais pas comment il s'habillait, mais les aubergistes étaient généralement assez aisés. 

17. Combien a-t-il eu d'enfants ? 

Il a eu neuf enfants avec sa femme Catherine dite Marie MAZAUE, dont sept survivront : 
  • Henri, charcutier, né le 1er avril 1871 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Antoinette, née le 13 août 1872 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) et morte à 10 mois
  • Jean Bernard, cuisinier, né le 3 juin 1874 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Françoise dite Lucie (mon ancêtre), née le 26 juin 1876 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Zélia, née le 24 août 1878 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) et morte à 5 mois
  • François dit Léon, cordonnier et buraliste tabac, né le 7 février 1880 Place de la Halle à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Marie dite Henriette, née le 26 juin 1881 Place de la Halle à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Marguerite, couturière, née le 18 décembre 1883 Place de la République à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Maria, née le 10 février 1888 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
Françoise dite Lucie SAINT-YRIEIX
(source : Archives familiales)

Je possède seulement une photographie de sa fille Françoise, notre ancêtre. 

18. A-t-il assisté aux mariages de ses enfants ? 

Le 29 mars 1894, il assise à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) au mariage de sa fille Françoise avec Élie dit Édouard SUIVRE, cordonnier. Il est décédé lors du mariage de ses autres enfants. 

19. Que signifie son nom de famille ?

D'après Geneanet, le nom de famille provient de saint Yrieix, né dans le Limousin et évangélisateur de la Gaule au VIe siècle. Il fonda un monastère à Attanum, qui deviendra par la suite la ville de Saint-Yrieix. Etymologie : nom de personne latin, Aredius, Aretius (sans doute formé sur le dieu grec Arès).

20. Qui était son père ? 

Son père était Bernard SAINT-YRIEIX, maréchal-ferrant.

21. Qui était sa mère ? 

Sa mère était Marie BROCHET, domestique à gages. 

22. Quelle était sa fratrie ? 

Il est issu d'une famille de cinq enfants (dont il est le troisième) provenant des deux premiers mariages de son père : 
  • François, receveur central d'octroi à Limoges (Haute-Vienne)
  • Jeanne dite Catherine ou Jeanne Henriette, marchande et buraliste à Hautefort (Dordogne)
  • Jean, taillandier à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
  • Anne, servante et cuisinière à Jumilhac-le-Grand (Dordogne)
23. Avait-il des relations avec les autres membres de sa famille ? 

En 1873, il est témoin du mariage de sa soeur Anne avec Jean GIRY, maçon. Son frère François est témoin du mariage de sa fille Françoise avec Élie SUIVRE, cordonnier en 1894. Son frère Jean sera témoin de la naissance de plusieurs de ses enfants. 

24. Pouvez-vous retracer sa généalogie sur quatre générations ? 

(source : Heredis 2018)

Du côté paternel, tout le monde (même la plupart des femmes, ce qui n'est pas fréquent dans cette région) est lettré. Ses arrières-grands-pères sont même dits "clercs" sous l'ancien régime pour préciser qu'ils savaient écrire, ce qui n'est pas fréquent dans leurs villages. Du côté maternel, ils sont tous cultivateurs et illettrés. Tous proviennent à la fois de la Dordogne et de la Haute-Vienne. 

25. Quelle était sa religion ? 

Il était probablement catholique. 

26. Votre ancêtre chez le notaire.

Je sais qu'il a passé un contrat de mariage le 26 juin 1870 à Jumilhac-le-Grand (Dordogne) devant Maître CROZETIÈRE, mais je ne possède pas ce document. 

27. Avez-vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ? 

Je ne possède pas de photo de cet ancêtre. Voici néanmoins la représentation d'un aubergiste au XIXe siècle. 


28. Quels étaient ses repas ? 

Il devait probablement manger le tourain, soupe traditionnelle du Périgord à base d'ail et d'oeufs. 

29. Y a-t-il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ? 

Je n'ai pas d'histoire concernant cet ancêtre. 

30. Comment a-t-il participé à la vie de la communauté (membre du conseil municipal, cahier de doléances, sage-femme ...) ? 

En tant qu'aubergiste, il était au coeur de la communauté. Voici ce que dit Amédée ACHARD de cette profession en 1862 : "C'est dans une petite ville qu'il faut s'arrêter, une toute petite ville du Languedoc ou de la Normandie, sans prétention aucune, et qui aspire tout au plus aux honneurs administratifs de la justice de paix et du chef-lieu de canton. Là, vous ne chercherez pas longtemps sans découvrir l'auberge, et si vous avez trouvé l'auberge, vous avez du même coup mis la main sur l'aubergiste, tant le maître quitte peu sa maison, pas plus que l'huître son écaille ; il vit dans elle et pour elle, si bien que la physionomie du bâtiment et la physionomie de l'homme ont quelque chose de sympathique, et qu'il serait impossible de trouver un autre logis pour ce maître et un autre maître pour ce logis. [...] Parfois, aussi, l'auberge [c'est le cas de celle de Louis SAINT-YRIEIX] est assise sur la grand'place, tout à côté de la mairie, en face de l'église paroissiale ; le vieil ormeau qui a vu danser quatre générations sous ses vigoureuses branches ombrage sa large porte cochère ; mais cette auberge-ci est quelque parvenue qui vient insolemment étaler son luxe de fraîche date tout au milieu de la ville. Son propriétaire est un homme cossu qui a puisé quelques idées tronquées d'amélioration et de confortable dans ses fréquents voyages à la sous-préfecture ; il a, tant bien que mal, et plutôt mal que bien, restauré un antique couvent que les hasards des révolutions ont fait passer dans les mains de sa famille [...]. Au milieu de totu ce bruit, l'aubergiste se multiplie ; il touche dans la main du voisin qui passe, apporte la provende au cheval du postillon, allume sa pipe au cigare du commis voyageur, verse un petit verre au garde-chasse, salue le gendarme qui entre, stimule sa femme qui gouverne la cuisine, gourmande la fille qui batifole dans la cour, jette une bûche au feu, découpe un jambon, monte de la cave au grenier, crie, appelle, répond, gronde, et se trouve encore le premier à la porte de l'auberge lorsque le bruit du fouet retentit sur la route. 

On ne saurait s'imaginer, à moins de l'avoir vu, quel homme c'est qu'un aubergiste dans les bourgs, les villages, les hameaux : c'est le premier de l'endroit, la tête, le chef de la localité, la clef de voûte du pays ; s'il n'est pas maire, il passe avant le maire ; il éclipse l'adjoint, marche de pair avec le brigadier de gendarmerie et rivalise d'importance avec le juge de paix du canton. Les petits enfants le connaissent, les jeunes filles le considèrent, voire même le courtisent s'il est encore célibataire ; il est l'ami de tous les hommes, le camarade de tous les passants, la providence de tous les voyageurs. Il donne à dîner à tout le pays, et il arrive souvent que totu le pays lui doit les dîners qu'il donne. Il a affaire à tout le monde : c'est le pivot autour duquel tourne tout le canton ; c'est bien plus à l'auberge qu'à l'hôtel de ville que se traitent les affaires de la commune : le greffier de la mairie enregistre les décisions prises par le conseil municipal, réuni en séance autour de quelques pots de vin, chez l'aubergiste. L'aubergiste n'est rien, mais il délibère et vote ; mieux que personne, il sait ce qui se passe au chef-lieu : monsieur le préfet a mangé de sa cuisine ; les conducteurs de diligences, les gendarmes en mission, les rouliers de passage lui racontent ce qui se fait hors des frontières du village. On le consulte comme un oracle sibyllin ; ce qu'il ne sait pas, il l'invente ; ce qu'il dit, on le croit ; ce qu'il propose, on l'exécute. L'aubergiste a salué les grands personnages et vu les princes qui voyagent incognito ; il n'est pas impossible même qu'il n'ait parlé à leur valet de chambre à propos de quelque fourniture. Le soir, il conte leur dialogue au village assemblé dans l'auberge, et le lendemain, il se trouve que l'aubergiste est devenu un personnage politique, grâce aux révélations que lui a faites le valet de chambre, transformé, pour le moins, en secrétaire intime. S'il se rencontre une fête à célébrer, voilà l'aubergiste qui dispose son logis et plante un mai devant sa porte. Quelqu'un se marie-t-il ? on dînera certainement dans le jardin de l'auberge, on dansera sous la tonnelle de l'auberge, on se grisera avec le vin de l'auberge. L'aubergiste est le parrain-né des enfants du pays, le témoin de tous les époux, comme il a été le prétendant de toutes les filles." (source : Amédée ACHARD, Les Français peints par eux-mêmes : Encyclopédie morale du dix-neuvième siècle, t. I, Paris, L. Curmer, 1862 pp. 323-325)

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