dimanche 22 novembre 2015

De Damas à Paris

Comment écrire après ce qui s'est passé ? Comment s'extasier à nouveau devant des découvertes historiques ou généalogiques ? Peut-être en comprenant que l'Histoire est un éternel recommencement. Lorsque je lisais que tel ancêtre était décoré de la Croix de guerre pour avoir été à tel endroit sous un feu nourri pendant la Première guerre mondiale, je découvrais cette information comme un fait insolite, sans réaliser véritablement ce qui s'était passé. 

Le Petit Cambodge, Paris
(source : photo personnelle)
Et puis, nous avons vécu à Paris ces terribles tueries et on réalise alors ce que signifient des balles, ce que signifient des explosions. Et on se rend compte du traumatisme de tel arrière-grand-oncle qui a perdu ses deux jambes pendant la guerre à cause d'une bombe. Où de tel autre blessé à la bataille de Notre-Dame-de-Lorette. Et on réalise qu'ils ont vraiment connu ces horribles bruits de balles et leurs conséquences. Désormais, je ne lirais plus ces mentions "Mort pour la France" ou "Décoré de la Croix de guerre" de la même manière. Tout cela devient plus réel. 

(source : Collection personnelle)
Et puis, en fouillant dans les photographies que mon grand-père a archivé, je trouve cette mention étonnante : "1926 - Damas (Syrie)". Et je découvre qu'en effet, la France, au début du siècle, de 1920 à 1946 pour être précis, administrait la Syrie sous un mandat de la Société des Nations afin de lui permettre "d'accéder à la souveraineté". 

(source : Collection personnelle)
C'est ainsi que mon arrière-grand-père, Pierre PERLY, part de Tours (Indre-et-Loire) pour Damas (Syrie) probablement durant son service militaire. L'Histoire se répète. Moins d'un siècle plus tard, les militaires français sont à nouveau en Syrie. 

Agence Rol, Damas, colonnade cour de la Grande Mosquée : [photographie de presse], 1920
(source : Gallica/BnF)
Et puis je trouve ces photographies magnifiques de la Syrie au début du XXe siècle sur Gallica. Et je pense à cette culture superbe et ancienne qui se fait détruire à coup de bombes, à coup d'attentats, par ces barbares de Daesh qui veulent supprimer toute la culture de tous les pays. Et je pense à mon arrière-grand-père que je n'ai pas connu et qui a vu toutes ces merveilles. En parlait-il ? Qu'avait-il retenu de sa présence en Syrie à une époque où on ne voyageait pas autant et rarement si loin ?

En continuant à fouiller dans les photos, je trouve ces photographies de mon arrière-arrière-grand-père, Louis Victor BRANCHU, l'élégant photographe parisien et beau-père de Pierre PERLY. Il a fait son doctorat de pharmacie à la Sorbonne dans les années 1890, période où il a photographié le pont Alexandre III. 

Pont Alexandre III avant 1900.
(source : photographie de Louis Victor BRANCHU)
Alors, je me dis que notre culture perdure à travers l'Histoire. Que c'est peut-être la meilleure arme contre ces fous et qu'il faut continuer à apprendre, à découvrir et à transmettre pour éviter que d'autres terroristes ne naissent dans notre pays. 

Vers 1890 sous la Tour Eiffel
(source : photographie de Louis Victor BRANCHU)

lundi 26 octobre 2015

Raymond CHAPELLE dit Monsieur de Masvaleix

Raymond CHAPELLE
"Monsieur de Masvaleix"
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Guillaume CHAPELLE
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Marguerite CHAPELLE
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Anne MICHELEIN
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Guillaume REBEYROL
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Isabeau REBEYROL
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Élie SUIVRE
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Nous descendons deux fois des CHAPELLE de JUMILHAC, par la branche principale jusqu'à ce que Madeleine CHAPELLE de JUMILHAC épouse Jacques ARLOT, Seigneur de Frugie, et par cette branche "de Masvaleix". Raymond CHAPELLE est souvent appelé dans les actes "Monsieur de Masvaleix" dont il est aussi parfois dit lieutenant. Gallica vient de m'offrir cette merveilleuse trouvaille sur la forge et le château de Masvaleix (les CHAPELLE sont maîtres de forges à leurs origines). 

Ministère de l'instruction publique, des cultes et des beaux arts, Revue des sociétés savantes, t. IV, Paris, Imprimerie Nationale, 1877, pp. 500-551
Raymond CHAPELLE vit au début du XVIIIe siècle et apparemment, le château de Masvaleix appartenait à sa famille dès le XVIe siècle. Par le jeu des alliances, il est possible dont qu'il y ait vécu pour une raison ou pour une autre. Je n'ai pas encore réussi à le relié à mon autre branche. La femme de Guillaume CHAPELLE, Marie SEGUY, se faisait nommer "Demoiselle de Chapelle". Malheureusement, il a dérogé à sa noblesse en exerçant la profession infamante (pour les nobles) de greffier et c'est ainsi que cette branche des CHAPELLE devint roturière. La marraine de mon ancêtre Marguerite CHAPELLE est néanmoins Marguerite PASSARIEUX, Demoiselle du Montet et Guillaume et Aubin MONTET, Seigneurs de Latrade sont parrains de ses frères et soeurs cadets. 


Léonard REBEYROL et la Légion de la Dordogne

Lien entre Léonard REBEYROL et mon grand-père
(source : Heredis 2014)
Léonard REBEYROL est le fils aîné de mes ancêtres Pierre RIBEYROL et Anne MICHELEIN, le frère de mon ancêtre Guillaume REBEYROL et dont la grand-mère était de la famille CHAPELLE de JUMILHAC.

(source : Heredis 2014)
En reconstituant la famille REBEYROL à Saint-Paul-la-Roche (Dordogne), je suis tombé sur cette courte transcription d'un acte de décès expédié depuis la ville de Nanthes [sic] en Loire-Inférieure.

(source : Archives départementales de la Dordogne - 5MI13003_010 - p. 13)
Le nom des parents et le lieu de naissance sont indiqués, probablement grâce à son matricule militaire, ce qui a permis l'expédition de l'acte. Il était en 1821 fusilier à la Légion de la Dordogne (22e régiment). Cette mention m'a intrigué car je n'avais jamais entendu parler de la Légion de la Dordogne. Un petit tour sur Wikipedia m'a appris qu'il s'agit des Légions Départementales créées sous Louis XVIII au moment de la Restauration. 

Hippolyte BELLANGÉ, Légions Départementales, Compagnies du Centre, de 1816 à 1820


Uniformes des légions départementales
(source : lecimier.fr)
Sur Gallica, on trouve l'ordonnance du roi de 1815 instituant ces légions départementales.

*, Ordonnance du roi sur l'organisation de l'armée, Brest, Michel, 1815, p. 1

*, Ordonnance du roi sur l'organisation de l'armée, Brest, Michel, 1815, p. 2
Il est intéressant de noter que le pouvoir monarchique, voulant reformer l'armée à sa manière, prend acte de l'existence des départements créés en 1792 et leur crée des légions correspondantes 23 ans plus tard. Une sorte de fusion entre la République et la Monarchie dans cette décision probablement très politique. 

jeudi 22 octobre 2015

Un horloger en trop et des POULINAT en moins

Pierre POULINAT
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Marie POULINAS
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Jean SUIVRE
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Élie SUIVRE
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Yvonne Marguerite Marie SUIVRE
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Je suis actuellement à la recherche de la descendance de Pierre POULINAT et d'Antoinette COUSTY/COURTY/COURTEIX (le nom de famille n'est pas encore clairement établi). Cette famille est originaire de la Haute-Vienne et grâce aux archives nouvellement en ligne, j'ai pu remonter de deux générations l'ascendance POULINAT. 

(source : Heredis 2014)
J'ai retrouvé tous les enfants de ce couple : 
  • Pierre POULINAT, mort jeune
  • Michel POULINAT, marié à Jeanne JARRY, dont quatre enfants
  • François POULINAT, marié à Élisabeth DESON, dont deux enfants et à Louise BALAND dont un enfant
  • Marie POULINAS, mon ancêtre, mariée à Léonard SUIVRE, dont 6 enfants.
La famille a émigré du Chalard (Haute-Vienne) à la commune limitrophe de Jumilhac-le-Grand (Dordogne) entre l'an IV et l'an IX. En voulant redescendre les branches des frères de mon ancêtre Marie, j'ai trouvé les mariages, quelques enfants, puis ... plus rien. Ils semblent avoir quitté la commune vers les années 1820-1825 et je ne les retrouve ni dans les communes limitrophes de Dordogne, ni de Haute-Vienne.


(source : Heredis 2014)
Qu'il s'agisse de Michel, le cultivateur, ou de François, le charpentier, ils ont décidé tous deux de quitter Jumilhac. Seulement, ils ont quitté le bourg avec leur mère Antoinette dont je ne peux donc pas trouver l'acte de décès. C'est en cherchant les POULINAT dans le premier recensement de Jumilhac-le-Grand en 1836, que j'ai réalisé que la veuve Antoinette ne vivait pas avec sa fille mais avec ses fils. 

(source : Archives départementales de la Dordogne - FRAD024_6MI9_0181 - p. 190)
Sur ce recensement, la seule POULINAT de tout le bourg est mon ancêtre Marie, elle a déjà ses trois premiers enfants, Jean (mon ancêtre), Marie et Marguerite (dont les prénoms sont inversés dans le recensement) et ... un horloger. Pierre VACHER, 28 ans vit également avec cette famille. Pourquoi ? Probablement une chambre en trop à louer par la famille SUIVRE pour arrondir les fins de mois. Léonard SUIVRE était alors marchand mercier. 

Toujours est-il que je lance une petite bouteille à la mer aux généalogistes cherchant autour de ces communes de Dordogne et Haute-Vienne. Si jamais vous trouvez des POULINAT (nom pas très commun), faites-moi signe !

dimanche 11 octobre 2015

Reconstituer la vie de Léonard VIAUD

Léonard VIAUD
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Marguerite VIAUD
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Léonard BESSE
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Louise BESSE
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

Il n'est pas aisé de remonter mes branches de Haute-Vienne car je découvre chaque information au fur et à mesure, les archives venant d'être mises récemment en ligne. C'est encore plus difficile autour de cette période révolutionnaire que je déteste avec un calendrier particulier et des registres mal tenus. 

Il m'a fallu de la patience pour retrouver son mariage avec Anne SOURY à Rochechouart (Haute-Vienne) le 10 pluviôse an VII. Il faut savoir que tous les mariages de France en l'an VII ont lieu au chef-lieu du canton. 

Il se trouve que Léonard VIAUD était veuf de Madeleine DELAGE et qu'Anne SOURY était veuve de Pierre PLANCOULAINE

(source : Heredis 2014)
J'ai rapidement retrouvé le premier mariage d'Anne SOURY, ce qui m'a permis d'obtenir le nom de ses parents. Je me suis dit que cela serait aussi facile pour Léonard VIAUD. Il semble qu'il habitait le village de La Buzatière à Chéronnac où est né sa fille unique mon ancêtre Marguerite VIAUD

Malheureusement, en ratissant les registres de Chéronnac, aucune mention du décès d'une Madeleine DELAGE avant l'an VII, ni d'un mariage entre Léonard VIAUD et Madeleine DELAGE. Comme il semble n'avoir eu qu'une fille unique avec sa seconde épouse Anne SOURY, peu de cousins existent apparemment, car aucun arbre sur Geneanet ne traite de ces couples. 

C'est alors que je me suis dit que j'allais traquer les VIAUD de Chéronnac à la recherche d'un indice. Je savais que Léonard VIAUD, par son acte de décès, était le fils de Martial VIAUD et de Laurence MOREAU

Et c'est alors que je suis tombé sur l'acte de mariage de la soeur de Léonard, Marie VIAUD, avec Jean MAFERAUX le 2 ventôse an V. Et dans la liste des témoins, un détail intéressant. 

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 44 / 4 - p. 35)
"present jean Maferaux age de 
soixante ans Laboureur Leonard viaud Laboureur du village de vallette
Commune de pressignat pierre viaud agé de quarante trois ans & jea[n]
viaud age de trente six ans frere a La pro parlé du village de La 
buzatiere presente commune"

Léonard VIAUD aurait vécu à Pressignac (Charente) l'an V. Il est vrai que Chéronnac est à la frontière de la Haute-Vienne et de la Charente et que j'ai remarqué beaucoup de passage d'un département à l'autre. Par ailleurs, les signatures des trois frères VIAUD correspondent à celles que je connaissait, ainsi que leurs âges. 

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 44 / 4 - p. 35)
Je vais donc jeter un oeil dans les archives de Pressignac à partir de l'an VI et je trouve quasi immédiatement l'acte de décès de Madeleine DELAGE.

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 292/3 - p. 58)
"de madelene delage en son vivante epouse de leonard viaud, age de vingt un 
ans demeurant au lieu de vallete avec son pere"

Le lieu et l'époux correspondent, et c'est même Pierre VIAUD, le beau-frère ayant la même signature que sur l'acte de mariage de l'an V qui déclare le décès et qui est dit habiter à La Buzatière à Chéronnac en Haute-Vienne.

Malheureusement, je n'ai pas pu retrouver leur acte de mariage car il y a une lacune entre 1792 et 1795 et les actes ne reprennent que l'an V. Ils ne semblent en tout cas pas avoir eu d'enfants entre l'an V et l'an VI. Reste maintenant à retrouver les actes de baptême de Léonard VIAUD et d'Anne SOURY et l'acte de décès d'Anne SOURY. L'enquête continue !

mardi 6 octobre 2015

François BESSE est exonéré du service militaire

Lien de parenté entre François BESSE et mon grand-père
(source : Heredis 2014)
Il y a quelques temps, j'avais obtenu grâce à l'association Le fil d'Ariane le contrat de mariage de mes ancêtres Pierre DESVEAUX et Louise BESSE dans lequel j'avais appris que la famille BESSE possédait de nombreuses terres dans la Haute-Vienne. 

Louise BESSE à gauche et Pierre DESVEAUX à droite
(source : Archives personnelles)
Grâce à la mise en ligne récente des archives départementales de la Haute-Vienne, je découvre enfin cette famille BESSE soit toute une branche de la famille au sujet de laquelle je ne savais quasiment rien. Ils semblent être l'une des rares familles lettrées du bourg de Chéronnac (Haute-Vienne). Ils sont dits propriétaires cultivateurs ou propriétaires sans profession ce qui laisse penser qu'ils possèdent des fermes. 

En tout cas, en retrouvant l'acte de mariage de François BESSE, le frère aîné de mon ancêtre Louise, avec Marguerite COURAUD, un détail m'a intrigué. 

(source : Archives départementales de la Haute-Vienne - 3 E 44 / 13 - p. 44)
"sont comparus en notre maison Commune pour Contracter mariage françois
Besse né à la Buzatière en cette Commune le vingt neuf Novembre mil huit cent
quarante cinq, exonéré du service militaire en conformité de l'article huit de la loi 
du vingt six avril mil huit cent cinquante cinq ainsi que le constate le certificat
ci-joint délivré à Châteauroux le dix neuf Novembre mil huit cent soixante
sept"

Je connaissais l'exonération du service militaire pour les cas de fils unique de veuve, mais si François, Louise et Marie BESSE sont les seuls enfants survivants d'une fratrie de 5, leurs deux parents sont décédés. Je me suis donc demandé quel était exactement cet article 8 de la loi du 26 avril 1855. Heureusement, comme toujours, Gallica nous offre la solution. 


Ministère de la Guerre, de la Marine et des Colonies, Circulaires et règlement d'administration publique pour l'exécution de la loi du 26 avril 1855 et du décret du 9 janvier 1856, relatifs à la création de la dotation des armées de terre et de mer au rengagement, au remplacement et aux pensions militaires, Paris, J. Dumaine, 1857, p. 49
(source : Gallica/BnF)
François BESSE a donc payé pour être remplacé par un ancien militaire et ne pas faire son service militaire. C'est cohérent avec l'image d'une famille de notables de province propriétaires terriens lettrés que j'ai pour l'instant de cette branche de nos ancêtres. Et j'ai maintenant plus d'éclairages sur cette loi du XIXe siècle concernant le service militaire. 

samedi 26 septembre 2015

Les PETRUS étaient espagnols !

Aujourd'hui, j'ai réalisé qu'il y a une branche de généalogie que je n'avais jamais explorée. Il s'agit de mes cousins PETRUS, toute une branche de ma famille issue de ma tante Monique et avec lesquels nous gardons beaucoup de liens. Je sais que mon oncle Charles venait d'Hussein Dey en Algérie et enfant, j'étais intrigué par cet étrange terme de "pied-noir". 

J'ai donc navigué sur les Archives nationales d'Outre-mer qui regroupent les registres d'état-civil des anciennes colonies françaises partout dans le monde. 

(site des Archives nationales d'Outre-mer)
Les recherches sont très simples car tous les actes sont inventoriés. Il suffit donc de taper le nom recherché. On ne peut pas consulter le registre en tournant les pages comme sur les autres sites d'archives départementales. J'ai donc en quelques heures remonté l'ascendance de mon oncle Charles. 

(source : Heredis 2014)
J'étais persuadé que le nom PETRUS était d'origine alsacienne car on a toujours raconté dans la famille que de très nombreux alsaciens sont partis vivre en Algérie. C'est relativement vrai si on considère tous les autres noms de son ascendance qui ont sans exception une consonance allemande. Mais étonnamment, en remontant les PETRUS, je suis tombé sur le couple Antonio Miguel Magin PETRUS et Margarita SINTES

(source : Heredis 2014)
Il est clairement indiqué dans leur acte de mariage qu'ils sont tous deux de nationalité espagnole. Un traducteur est même assigné pour leur traduire l'acte de mariage. Comment est-il possible que deux espagnols puissent se marier en France (l'Algérie est française en 1856) ? C'est pour l'instant un mystère. Il faut dire qu'ils ne viennent pas de si loin : ils sont tous deux originaires de l'île de Minorque qui se trouve juste au large d'Alger. 

(source : Heredis 2014)
En tout cas, c'est assez exotique pour moi d'explorer des lieux comme Mustapha, Alger, Constantine, à travers cette remontée rapide de généalogie de mon oncle. Et j'ai découvert que les origines de mes cousins PETRUS sont en réalité espagnoles !

samedi 19 septembre 2015

Sylvain Jean Baptiste BROUSSAUDIER, agrégé de lettres et militant socialiste

Sylvain Jean Baptiste BROUSSAUDIER est doublement mon cousin et naît à Saint-Mathieu (Haute-Vienne) en 1904. 

Lien entre Sylvain BROUSSAUDIER et mon arrière-grand-père
(source : Heredis 2014)
Lien entre Sylvain BROUSSAUDIER et mon grand-père
(source : Heredis 2014)
Il étudie en 1922 au Lycée Louis-le-Grand, à Paris aux côtés du philosophe Maurice de GANDILLAC, de l'écrivain Jean GAULMIER, du romancier Paul NIZAN et du philosophe Jean-Paul SARTRE !

Kajimoto~commonswiki, Photographie de la cour d'Honneur du lycée Louis-le-Grand, à Paris, 2007
(source : licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)

C'est Maurice de GANDILLAC qui raconte leur classe de 1922 à partir d'une lettre de Jean GAULMIER, ce qui nous permet de se pencher dans l'atmosphère de cette promotion.


Maurice de GANDILLAC, Le siècle traversé, Paris, Albin Michel, 1998
En 1933, le Figaro ne semble pas apprécier qu'il résiste à des essais aériens en refusant le couvre-feu à Oran. Sylvain BROUSSAUDIER est en effet militant socialiste et pacifiste.

"L'aventure du professeur d'Oran", in Le Figaro, n° 144, 24 mai 1933, p. 3
Il serait successivement proviseur du lycée d'Oran, de Nice (dont il sera exclus pour avoir décroché un portrait du maréchal Pétain), de Pau et de Blois. Mon grand-père sait que cette famille BOULESTEIX avait un lien avec un BESNARD, proviseur du lycée de Tours. Peut-être sa fille s'est mariée avec ce BESNARD, les professions correspondraient... Toutes une branche de la famille BOULESTEIX a donné de très nombreux instituteurs, professeurs, proviseurs, directeurs d'école. Le père de Sylvain BROUSSAUDIER avait lui-même les palmes académiques. L'une des cousines dont je suis le plus fier est Renée Hortensia Marie MIE, qui est professeur d'école normale en 1909, pas si fréquent pour une femme ! 

(source : Heredis 2014)
En tout cas, toute une branche de la famille dans l'éducation, et un membre qui était un militant politique engagé (voir sa fiche Wikipedia).

vendredi 4 septembre 2015

François FOURGEAUD, le châtelain de Tisseuil

Lien entre François FOURGEAUD et mon arrière-grand-père
(source : Heredis 2014)
François FOURGEAUD naît à Mouzon (Charente) en 1849. C'est le fils de Jacques FOURGEAUD, maire de Suris, et de Marie BOULESTEIX. Il est dit gérant d'affaires et régisseur C'est le cousin au troisième degré de mon arrière-grand-père. Il semble qu'il administrait des exploitations agricoles car il est récompensé en 1887 pour la qualité de ses taureaux, ce qui correspond à ce que m'a dit mon grand-père, que notre famille charentaise avait des bêtes de bonne qualité (notamment les boeufs très prisés en Charente). 

*, Bulletin de la Société d'agriculture, sciences, arts et commerce du département de la Charente, t. 68, Angoulême, Imprimerie de J. Broquisse, 1887, pp. 27-28
C'est dans son acte de mariage avec Anne Clarisse Amélie PUIBARAUD-VILLARD que paraît pour la première fois mention de son domicile.

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 382/10 - p. 69)
Jules MARTIN-BUCHEY, Géographie historique et communale de la Charente, Châteauneuf-sur-Charente, M. Martin-Buchey, 1914-1923, p. 129
Si la Géographie historique et communale de la Charente parle de l'élevage de boeufs limousins à Chirac, il n'y a pas mention du château de Tisseuil. C'est sur la page fantôme d'un site dédiés aux communes de Charente que j'ai réussi à trouver la seule image du château de Tisseuil.

(source : http://charente.confolens.free.fr)

Il s'agirait d'une demeure de trésorier général du XVIIIe siècle où se trouvent les armes de la famille LA RAPIDIE de TISSEUIL. Il y vit en tout cas avec sa femme, ses deux filles et ses deux domestiques. 

(source : Archives départementales de la Charente - 6 M 176 - p. 20)

C'est dans ce même château que sa fille cadette Hermine Germaine Henriette FOURGEAUD se marie en 1899. Voici en tout cas un nouveau château à ajouter à l'album des demeures de notre famille sur Flickr !

mercredi 19 août 2015

Mention étonnante dans l'acte de naissance de François RIVET

Lien entre François RIVET et mon arrière-grand-père
(source : Heredis 2014)
Aujourd'hui, je suis tombé sur une mention étonnante dans un acte de naissance. Cet acte de naissance, celui de François RIVET, m'a marqué car il porte le même prénom que moi et est né jour pour jour 132 ans avant moi : le 13 octobre 1854 dans le bourg de Suris (Charente). 

(source : Geneanet)
Voici ce qui est écrit dans l'acte de naissance par Alexis BEAUMATIN, le maire de l'époque : 

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 414/8 - p. 9)
"Est
comparu Rivet Jean maréchal agé de vingt quatre ans
demeurant au chef Lieu de la commune de Suris, Lequel
nous a présenté un enfant de sèxe masculin né hier treize
octobre à huit heures du matin de lui déclarant, sans infirmité
& de Louise Fourgeaud sa femme agée de vingt deux ans
avec Laquelle il demeure au bourg de Suris"

Pourquoi cette mention de "sans infirmité" ? J'ai bien observé, il ne fait pas cette mention dans les autres actes. Jean RIVET, le père, a-t-il été blessé ? Pensait-on qu'il avait une infirmité quelconque ? Parle-t-il de son fils François RIVET qui serait sans infirmité ? Mystère ...

dimanche 16 août 2015

L'oncle de l'épouse est le mari de la cousine de l'époux

Pierre DESVEAUX + Louise BESSE
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Baptiste DESVEAUX
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Mon grand-père
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Mon père
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Moi

J'adore reconstituer les fratries et les cousins de nos ancêtres. Cela permet parfois de comprendre comment telle personne est qualifiée "cousin" ou "oncle" dans les actes de mariage. Ainsi, lors du mariage et du contrat de mariage de Pierre DESVEAUX et Louise BESSE, mes ancêtres, un certain Jean LÉGER, cultivateur au village de Lavaud à Saint-Quentin (Charente) est signalé comme "oncle par alliance du côté paternel" de l'épouse. 

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 256/9 - p. 221)
"Jean
Leger, cultivateur, âgé de quarante ans, demeurant à Lavaud
Commune de Saint Quentin, oncle par alliance du côté
paternel à la futur."

Voici l'ascendance de Louise BESSE que j'ai reconstituée à ce jour grâce aux toutes nouvelles archives en ligne de la Haute-Vienne.

(source : Heredis 2014)
Si Jean LÉGER est oncle par alliance du côté paternel, il aurait donc épousé une soeur de Léonard BESSE. Ou encore une fille VIAUD si la conception d'oncle (parfois utilisé pour grand-oncle) est élargie. J'ai donc ajouté le lien oncle/nièce entre Jean LÉGER et Louise BESSE en me disant que j'allais un jour retomber sur notre personnage. Ce fut chose faite hier, lorsqu'il épousa Anne MARCHAND, une cousine de Pierre DESVEAUX. 

Lien entre Anne MARCHAND et Pierre DESVEAUX
(source : Heredis 2014)
Jusque là, pas trop de surprise. Cette branche de ma famille est constituée de propriétaires terriens souvent maires de leurs communes et qui se marient en famille pour conserver leurs terres ou les agrandir. Nous avons donc Jean LÉGER (oncle de Louise BESSE) qui épouse Anne MARCHAND (cousine de Pierre DESVEAUX qui est l'époux de Louise BESSE). Comment Jean LÉGER peut-il alors être l'oncle par alliance de Louise BESSE ? Il n'est même pas l'oncle par alliance de Pierre DESVEAUX mais son cousin par alliance. Et il est peu probable que le maire et le notaire se soient successivement trompés sur ce lien de parenté. 

(source : Heredis 2014)
J'ai pour l'instant remonté un peu l'ascendance de Jean LÉGER, mais aucun nom de famille commun avec l'ascendance de Louise BESSE n'apparaît à ce jour. Sauf à croire que Pierre DESVEAUX et Louise BESSE avaient eux aussi un lien de parenté, je ne vois pas pour l'instant comment résoudre ce mystère. Il s'agit pourtant de la même personne (même âge, même domicile et même signature).  Comment peut-il donc être l'oncle de Louise BESSE ? Affaire à suivre ...

Et affaire suivie ! C'est en descendant la suite de la famille FOURGEAUD que j'ai retrouvé notre Jean LÉGER, veuf d'Anne MARCHAND qui épousait une Marie BESSE, originaire de La Buzatière à Chéronnac (Haute-Vienne). Le nom de famille associé au village me pousse à regarder l'acte de plus prêt, et je vois en effet que Marie BESSE est la fille de mes ancêtres Jean BESSE et Marguerite VIAUD.

(source : Heredis 2014)
Et oui, pour des raisons de terres, on ne se marie que dans les mêmes familles dans cette branche là et Marie BESSE, veuve de Léonard LÉONARD (ça ne s'invente pas) épouse à 40 ans Jean LÉGER. Or, Marie BESSE est la tante de mon ancêtre Louise BESSE.

(source : Heredis 2014)
Voici donc pourquoi son mari Jean LÉGER est considéré comme l'oncle (par alliance) de Louise. Mystère résolu !