lundi 18 mai 2015

Le consentement de mariage de Charles COURTAULT

Charles COURTAULT
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Jeanne COURTAULT
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Louise CHUAT
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Henri DEBANNE
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Ma grand-mère
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Ma mère
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Moi

(source : Archives départementales de l'Indre)
Il est des ancêtres dont on sait moins de choses que d'autres. C'est le cas de Charles COURTAULT, vigneron domicilié à Issoudun (Indre). Il n'a en effet eu que deux enfants avec mon ancêtre Catherine DURAND, dont seule mon ancêtre Jeanne COURTAULT, a survécu. 

(source : Heredis 2014)
À part ses actes de baptême, mariage, décès, ainsi que ceux de ses enfants, je n'avais donc que peu de renseignements à son sujet. Mais avant ce mariage avec Catherine DURAND, notre vigneron avait épousé Catherine PLOQUIN (probablement une cousine éloignée étant donné que les mères des deux époux ont pour nom de famille GUILLAUME et qu'un témoin est cousin des deux époux). Elle meurt un an après le mariage sans avoir eu d'enfants. 

Pourtant, au moment de ce mariage, Charles DURAND est "mineur" selon la loi de l'époque (il est âgé de 20 ans) et orphelin de père, mère et aïeuls paternels et maternels. 

(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 088/139-141 - p. 89)
"Charles Courtault, âgé de vingt ans, vigneron domicilié
en cette ville sur la section du couchant, fils mineur de deffunt
Pierre Courtault, vivant vigneron et de deffunte Catherine
Guillaume, n'aïant plus aussi ni aïeuls ni aïeules, et 
procédant sous l'autorité de son tuteur et d'un conseil de 
famille. conformément à la loi,"

J'ai donc la chance d'avoir cet acte de mariage extrêmement long pour l'époque (nous sommes en 1808) dans lequel sont indiqués les lieux et dates du décès des parents et des quatre grands-parents de Charles COURTAULT (une belle avancée généalogique en un seul acte) afin de prouver qu'il est vraiment orphelin. Mais également un acte de consentement de son conseil de famille qui a nommé un tuteur pour l'occasion en la personne de Pierre PASQUET, le frère de Charles COURTAULT (sa mère, Catherine GUILLAUME ayant au deux mariages au long de sa vie). 

(source : Heredis 2014)
Il y a donc un acte passé devant le juge de paix d'Issoudun, François JOUSLIN de NORAY, où les membres les plus lettrés d'une famille où peu de gens savent écrire sont présents pour former le conseil de famille.

Signatures du consentement de mariage
(source : Archives départementales de l'Indre)
C'est la première fois que je lis un acte notarié aussi ancien et il est amusant d'y lire un langage mi-officiel mi-courant. 

(source : Archives départementales de l'Indre)
"Pardevant nous francois
Jouslin De Noray, juge de paix du canton nord est Dissoudun
assisté de Notre Greffier, est comparu Paul Paquet, Vigneron, 
Demeurant au Village de Chinault, Commune D'issoudun, assisté
de charles Courtault son Pupil, lequel a Dit que le Dit Courtault
mineur etant au Soir de se marier avec Catherine Ploquin
fille de Pierre Ploquin, propriétaire, Vigneron, Demeurant
au dit Village de Chinault et de Cathrine Guillaume, son épouse, 
Il a Requis l'assemblée de famille des parents et amis Cy
après nommés a l'effet de Consentir au futur mariage"

Sont donc rassemblés pour représenter la famille de Charles COURTAULT : 
  • Paul PASQUET, vigneron, frère de l'époux
  • Louis COURTAULT, vigneron, cousin de l'époux
  • Louis CHARLOT, vigneron, cousin de l'époux
  • Jean FEUILLET, vigneron, beau-frère de l'époux
  • Jean Baptiste GUILLAUME, vigneron, cousin de l'époux
  • François BORDAT, vigneron, allié de l'époux
  • Pierre BAZIN, tonnelier, allié de l'époux
Il y a donc sept personnes, conformément à la loi, pour consentir à ce mariage. Et voici l'étonnant terme choisi par le juge de paix pour désigner la future épouse.

(source : Archives départementales de l'Indre)
"Tous lesquels Parents et amis Réunis Sous notre
Présidence, après en avoir Confére avec nous, nous ont
Dit et declaré que Trouvant le Mariage Projetté ledit
Charles Courtault et la Ditte Catherine Ploquin, bru
sortable, ils font Desir et aprouvent unanimement le dit
mariage et autorise a cet éffet le Dit Paul paquet a y 
Consentir en Leur nom."


La pauvre Catherine PLOQUIN, à une époque où se marier est la même chose qu'acheter un terrain ou une vache, est qualifiée de "bru sortable" !!! Autres temps, autres moeurs ... En tout cas, cet acte me permet d'en savoir un peu plus sur la famille de Charles COURTAULT, d'apprendre qu'au décès de ses parents il a été élevé par son frère aîné, que certains membres de sa famille étaient quand même lettrés, et que les femmes n'étaient pas bien considérées au début du XIXe siècle, malgré la Révolution passée. 

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