mercredi 13 février 2013

Catherine Jaupitre est marraine d'une cloche


Ce matin, alors que je recherchais les enfants de Denis Lageline, laboureur, et Marie Descloux dans le petit village de Chambon (Cher), je suis tombé sur un acte particulier comme je les affectionne : un baptême de cloche. J'ai d'ailleurs pour habitude de recenser ces actes originaux dans la rubrique Actes de mon site familial. Je m'amuse à retranscrire cet acte, quand soudain, je réalise que s'y trouve une de mes ancêtres de Châteauneuf-sur-Cher ! J'adore ce genre de hasards ! Jamais je n'aurais pu penser que Catherine Jaupitre se retrouve dans les registres de Chambon (je n'ai d'ailleurs jamais trouvé l'acte de mariage avec son mari à Châteauneuf, se sont-ils mariés à Chambon ?). Voici l'acte en question :

(source : Archives Départementales du Cher - EDEPOT 2171 p. 139)
Aujourdhuy trezieme novemb. mil sept cent trente six la plus grosse cloche de chambon pesante deux cent dix livres cassée et refondüe fut benite par moy soussigné curé dud. chambon et nomméé pierre. Son parrein fut Messire Pierre Girault pretre prieur de Valnay et catherine Jaupitre femme de Pierre Buret procur. à chateauneuf sa marreine qui s'estant trouvéé à la benediction fut priéé et voulu bien etre marreine au refus et en la place D'anne Gillet fe. d'un gros richard de dunleroy nommé terrasse qui ne voulut pas que sad. fe. s'y trouvat quoy que leurs noms eussent eté imprimez auparavant sur laditte cloche.
Premièrement, si vous descendez du couple Anne Gillet et Richard Terrasse, sachez que ce dernier était "gros" et assez caractériel pour refuser que sa femme soit la marraine (étrange mention du curé, non ?). Ensuite, imaginons un gris mois de novembre dans le Berry. Pierre Buret, tout en rubans, chapeau et collants d'époque Louis XV est sorti avec sa femme, poudrée et en robe à faux-cul pour aller assister à l'attraction locale, une bénédiction de cloche.

(Modes Parisiennes, lithographie d'Hippolyte Pauquet, source : Le Voyage en Papier de Marc Dechow)

Le prêtre est bien gêné car la marraine n'est pas là et on lui dit que son mari lui a interdit de venir. Ils ont dû se disputer la veille. Il est assez en colère car son nom est inscrit sur la dite cloche (ce qui vaut s'en doute la mention de "gros" à son mari). Il regarde au milieu de la foule de pieux paysans venus assister à la cérémonie. Là-bas, ce couple de notables fera bien l'affaire pour assister le curé de Vallenay. Il va demandé à Maître Buret, le procureur du bailliage du marquisat de Châteauneuf qui accepte que sa femme soit la marraine.

(Eglise Saint-Pierre de Chambon, source : Julien Descloux, licence CC-BY-SA-3.0, via Wikimedia Commons)
Félicitation à ma branche maternelle, donc, pour avoir la première ancêtre marraine d'une cloche ! On ne le dira jamais assez, c'est en explorant les registres qu'on trouve les plus belles surprises...

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