jeudi 21 novembre 2013

La boulangerie des PERLY

En relisant le contrat de mariage de Joseph PERLY et d'Eugénie Camille PÉROLAT, j'ai réalisé que j'avais des informations très précises sur mes mariés. 

Joseph PERLY + Eugénie Camille PÉROLAT
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Pierre Joseph Émile Ernest PERLY
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Ma grand-mère
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Mon père
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Moi

Les signatures de leur contrat de mariage
(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 3 E 22 1694)
Le futur époux est dit habiter aussi bien au 1 rue des Jouannettes qu'au 20 rue de Beauvais, à Romorantin. La rue de Beauvais ne semble plus exister de nos jours, mais en cherchant la rue des Jouannettes sur Google Maps, je suis tombé sur une boulangerie.

(source : Google Maps)
Car Joseph PERLY, tout comme les PÉROLAT parents de sa future épouse, était boulanger. Et puisque la boulangerie de mes arrière-grands-parents est toujours une boulangerie en 2013 à Châteauneuf-sur-Cher, je suis tenté de penser que cette maison de Romorantin était déjà une boulangerie en 1890.

Ne pouvant trouver l'actuelle rue de Beauvais sur Google Maps, je suis allé voir du côté des archives départementales en ligne pour chercher des images de cette rue, et peut-être d'une boulangerie située au numéro 20.

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 6 Fi 194/65)
Voici à quoi pouvait ressembler la rue de Beauvais, semblable à toute la ville de Romorantin telle que je l'ai découverte cet été : toute de pierres blanches. Sur une autre photo, on voit une boutique sur laquelle est écrit "Pâtisserie". Serait-ce la résidence des PÉROLAT ?

(source : Archives départementales du Loir-et-Cher - 6 Fi 194/168)
En tout cas, si je ne peux pas être sûr de l'existence de cette boulangerie de la rue des Jouannettes en 1890 (il n'y a pas de cartes postales anciennes de cette rue sur le site des archives), je sais que les Joseph PERLY et son épouse ont résidé précisément dans cette maison au moment de leur mariage. Ils sont ensuite partis à Tours où est né leur fils Pierre, mon arrière-grand-père. 

lundi 18 novembre 2013

Pierre PERLY, prisonnier au Stalag IV-B

J'étais en train de rentrer des renseignements sur ma famille Perly quand je me suis amusé à taper "Perly"et "Tours" dans Geneanet pour voir si je ne pourrais pas trouver trace de leur boulangerie dans un quelconque annuaire. Et je suis tombé sur une information autrement plus glaçante sur le site Gallica.

(source : ***, Liste officielle n°82 de prisonniers de guerre français, Paris,
Centre national d'information sur les prisonniers de guerre, 1941, p. 50)
Il s'agit bien de mon arrière-grand-père, Pierre Joseph Émile Ernest PERLY, né le 3 avril 1905 à Tours. Voici la première page de ce document en question :


(source : ***, Liste officielle n°82 de prisonniers de guerre français, Paris,
Centre national d'information sur les prisonniers de guerre, 1941, p. 1)
Il s'agit donc d'un document en français édité sous l'occupation nazie de Paris. J'y apprends que mon arrière-grand-père a été prisonnier au Stalag IV-B.

Entrée du Stalag IV-B
(source : LutzBruno, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Je me souviens, enfant, d'avoir été chez mon arrière-grand-mère et d'avoir vu la photo d'un homme en uniforme militaire. C'était mon arrière-grand-père et quand j'avais demandé où il était, on m'avait dit qu'il était mort. Dans mon esprit, j'avais alors imaginé qu'il était mort à la guerre, ce qui n'est pas le cas. Mais il avait bien combattu durant la Deuxième Guerre Mondiale. C'est un événement encore si proche de nous, et pourtant, je n'y avais jamais songé, mais nos ancêtres proches ont traversé cette terrible guerre et subit l'occupation nazie.

Rue principale du Stalag IV-B
(source : LutzBruno, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Le stalag IV-B est l'un des plus grands camps de prisonniers militaires durant la Deuxième Guerre Mondiale. Il est situé dans la ville de Mühlberg, à l'est de l'Allemagne. Je ne sais pas combien de temps Pierre PERLY a été prisonnier, mais il était en tout cas bien loin de chez lui.


Je ne comprends pas très bien le grade précisé sur le document : "cap.-c.". Le premier signifie certainement capitaine, mais le deuxième "c" ? Capitaine-colonel ? A priori, un tel grade n'existe pas. S'il y a parmi vous un spécialiste des grades pendant la Seconde Guerre Mondiale, je suis preneur.

Il était en tout cas membre du 94e G.S.D. ce qui, d'après mes recherches, signifierait Groupe Sanitaire Divisionnaire. C'est tout à fait probable, car Pierre PERLY était prothésiste dentaire et avait épousé la fille d'un pharmacien.

Mon arrière-grand-père a donc été fait prisonnier dans un Stalag de l'Allemagne nazie. Si quelqu'un connaît la signification de "cap.-c.", n'hésitez pas à m'éclairer sur ce sujet. Et vous, avez-vous retrouvé le parcours de vos ancêtres durant la Seconde Guerre Mondiale ?

Edit : Petite rectification et merci pour vos aides sur Twitter et Google +, le grade de Pierre PERLY était bien évidemment caporal-chef ! Ma méconnaissance des grades militaires ne m'avait pas fait trouver "caporal" avec les seules lettres "cap."Merci à ceux qui m'ont aidé à trouver la solution.

Insigne de caporal-chef
(source : Bilou, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)
Edit (29/12/13) : Grâce à de très nombreuses photos données par mon grand-père et qu'il avait numérisées, je peux partager avec vous deux photographies de mon arrière-grand-père lors de sa captivité au Stalag IV-B à Mühlberg en 1940.

(source : collection personnelle)

Pierre PERLY à droite, infirmier dans le Stalag IV-B
(source : collection personnelle)



mardi 12 novembre 2013

Chevalier de l'Ordre du Dragon d'Annam

En cette période de commémoration de la Grande Guerre, et par curiosité à la suite de l'article de Benoît Petit qui a trouvé de nombreux renseignements sur ses ancêtres sur Gallica, je me suis amusé ce matin à taper le nom du militaire de la famille, mon arrière-grand-oncle Charles DEBANNE, appelé Louis en famille.

Henri Clément DEBANNE + Louise CHUAT
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Henri dit Eugène DEBANNE                  Charles dit Louis DEBANNE
|                                                             
Ma grand-mère                                                         
|                                                             
Ma mère                                                            
|                                                             
Moi                                                             

En tapant son nom sur Gallica, je suis tombé sur deux occurrences. La première m'apporte un premier renseignement quant à son régiment avant la Première Guerre Mondiale.

(source : Journal militaire, Paris, R. Chapelot & Cie, n°1, 122e année, 1911, p. 418)
Je sais qu'il s'agit du bon Charles DEBANNE, car il était adjudant et nous savons dans la famille qu'il a été militaire au Tonkin (il a même eu deux enfants là-bas), ce qui correspondrait parfaitement avec le fait de se trouver dans un régiment d'infanterie coloniale. Tout cela me ramène également au fait très dérangeant qu'il n'y a pas si longtemps, la France avait des colonies ...

Corneille TRUMELET-FABER, "French soldiers in the Tonkin circa 1890" in Aventuriers du Monde, p. 115
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
C'est précisément ce corps d'armée qui portait ces fameux chapeaux coloniaux blancs que nous connaissons bien. Ma mère m'a d'ailleurs dit que nous posséderions une photo de Charles DEBANNE portant ce type de chapeau.

L'autre source sur Gallica dans laquelle se trouve mon arrière-grand-oncle m'apprend un détail supplémentaire sur lui, il a été chevalier d'un mystérieux ordre militaire. En effet, il figure dans une liste des médaillés de l'Ordre du Dragon d'Annam au grade de chevalier.

(source : Bulletin officiel du ministère des colonies, Paris, L. Baudoin, n° 2, 1912, p. 456)

(source : Bulletin officiel du ministère des colonies, Paris, L. Baudoin, n° 2, 1912, p. 462)
On recevait ce genre de décorations suite à une période d'au moins dix ans passée dans les colonies aux services civils ou militaires.

(source : semon.fr)
Mon arrière-grand-oncle Charles DEBANNE a donc reçu cette drôle de médaille, créée par l'empereur Dong Khanh en 1886.

Empereur Dong Khanh du Vietnam
(source : domaine public, via Wikimedia Commons)
Voici une belle description de cet ordre honorifique colonial trouvée sur le site internet du Musée national de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie.

(source : Musée national de la Légion d'honneur)
Charles DEBANNE reviendra combattre en France pendant la Première Guerre Mondiale et meurt en 1915 à la bataille de Loos. Une fiche du monument au mort de Châteauneuf-sur-Cher lui sera consacrée sur ce blog.

lundi 11 novembre 2013

#ARMISTICE Albert Eugène SENEZ

(source : Mémoire des hommes)
Albert Eugène SENEZ était 2ème classe et seulement âgé de 21 ans lorsqu'il a été porté disparu. C'est le premier indiqué sur le monument aux morts de Châteauneuf-sur-Cher.

Insigne de 2ème classe
(source : Bidgee, licence CC BY-SA 2.5,
via Wikimedia Commons)
D'après sa fiche de mort pour la France, il est dit être né à Compiègne, dans l'Oise. Première découverte pour moi, je pensais que les soldats indiqués sur les monuments aux morts étaient originaires du village, mais il doit plutôt s'agir du village où il vivait avant de partir à la guerre car il a été recruté à Bourges, dans le Cher, pour intégrer le 408e régiment d'infanterie.

(source : Archives départementales de l'Oise - 3E159/163 - p. 144)
D'après son acte de naissance, son père, Eugène Louis SENEZ, était cocher et sa mère, Alice DAGBERT, cuisinière.



Sur cette carte, nous pouvons voir, en vert, son lieu de naissance, en rouge, le lieu où il a disparu et en bleu, le monument au mort sur lequel il est inscrit. Le village de Vaux-devant-Damloup, dans la Meuse, a été totalement ravagé pendant la Grande Guerre, comme le montre cette photographie aérienne de 1918.

Edward STEICHEN, Aerial view of ruins of Vaux, France, 1918, ca. 03/1918 - ca. 11/1918
(source : National Archives and Records Administration, College Park,
domaine public, via Wikimedia Commons)

Les morts de la Grande Guerre à Châteauneuf-sur-Cher

(source : Archives départementales du Cher - 6 Fi Châteauneuf-sur-Cher 23)
Aujourd'hui, cela n'a échappé à personne, nous célébrons l'Armistice de la Première Guerre Mondiale et en regardant le monument aux morts de Châteauneuf-sur-Cher où se trouve le nom de mon arrière-grand-oncle, mort pour la France, j'ai été frappé par le nombre de tués par rapport au nombre d'habitants du bourg. Pour leur rendre hommage, je vais publier un petit article sur chacun de ces morts au fur et à mesure de l'année pour commémorer le centenaire de la Grande Guerre et rendre hommage à ces défunts qui furent nombreux, même au beau milieu du Cher.



(source : Geneanet)
Les articles consacrés à ces soldats morts pour la France seront marqués par #ARMISTICE en début de titre afin de les différencier des autres, consacrés à mon histoire familiale.

  • Albert Eugène SENEZ
  • J. BEGASSAT (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • H. AUSSEURS (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • M. DUSSOULIEZ (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • C. DUBOIS (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • P. CAMURAT (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • M. CROTET (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • R. MASSE (son dossier de Mort pour la France est introuvable)
  • E. GAUCHER (son dossier de Mort pour la France est introuvable)

vendredi 8 novembre 2013

Un lieu de naissance très précis

Il est des fois où les officiers d'état-civil sont d'une précision scrupuleuse concernant les lieux de naissance ou décès de nos aïeux. Dans ce cas, il s'agit d'une ancêtre de ma future nièce (honneur aux dames) née dans le Maine-et-Loire en 1844.

Louise Marie BAUMARD
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Alphonse Victor HUMEAU
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Le grand-père de mon beau-frère
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La mère de mon beau-frère
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Mon beau-frère

(source : Archives départementales du Maine-et-Loire - Naissances 1839-1850 Départementale - p. 128)
"né hier à quatres heures du soir, de Lui, Declarant, en La maison sise au Lieu du Bordages, près Le Moulin à eau des quatre Moulins ..."
Ma curiosité étant attisée et les archives en lignes du Maine-et-Loire faisant partie des plus riches en contenu, je suis allé explorer et rechercher l'origine de ce moulin situé sur l'Hyrôme.

L'Hyrôme à Chanzeaux
(source : Raydou, licence CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons)
Le lieu des Quatre Moulins est en effet situé tout près de cette rivière, comme le montre une carte postale trouvée sur le site des archives départementales.

(source : Archives départementales du Maine-et-Loire - 6 Fi 2208)
Enfin, dans le Dictionnaire historique du Maine-et-Loire de Célestin PORT, j'apprends de nouveaux détails sur ce lieu des Quatre-Moulins : 
"Quatre-Moulins (Les), l.d., Chemillé. Moulin à eau sur l'Hirôme, attenant aux murs du château, vendu natt le 6 therm. an IV sur le maréchal duc d'Havré dernier seigneur de Chemillé, à Simon Menuau, tanneur (I Q 533). En est meunier en 1888 Alphonse Tharreau. Donne son nom au quartier où s'établit en 1847 la filature de lin Gourdon frères."
Les BAUMARD n'habitaient pas ce lieu des Quatre-Moulins, mais apparemment un lieu nommé le Bordage situé tout près. Pour l'anecdote, Chemillé est la capitale française des plantes médicinales. Son nom vient Camilliacu qui veut dire camomille

Blason de Chemillé
(source : Bruno, licence CC BY-SA 3.0,
via Wikimedia Commons)

mardi 5 novembre 2013

Robert MESLAY, titulaire de la croix de guerre

On peut parfois penser que lorsqu'on fait sa généalogie, il est très difficile de trouver des renseignements sur ceux qui ont vécu au XXème siècle. C'est certes plus difficile, mais grâce à des sites comme Mémoire des hommes pour les morts pour la France ou le merveilleux Gallica qu'on ne présente plus, ont peut parfois tomber sur des bribes de renseignements. 

J'ai récemment demandé à la mairie du 8ème arrondissement de Paris l'acte de mariage des parents de ma troisième grand-mère : Robert Eugène Henri MESLAY et Hélène Zoé Marcelle AYNARD. En tapant le nom de l'époux sur Geneanet, je suis tombé sur ce faire part dans le journal Le Gaulois, rubrique des mondanités.

(source : Le Gaulois, n° 16414, 12 septembre 1922, p. 2)
L'église Saint-Pierre-de-Chaillot se situe dans le 16ème arrondissement de Paris. J'ai eu l'occasion d'y jouer en concert plusieurs fois, mais l'église que nous connaissons aujourd'hui a été reconstruite dans les années 30. Je n'ai pas donc pu voir le véritable lieu de leur mariage. Néanmoins, la mairie du 8ème arrondissement m'a très gentiment envoyé leur acte de mariage civil dans lequel j'apprends de nouvelles choses sur l'époux.

(source : photo personnelle)
"Robert Eugène Henri Meslay, agriculteur, titulaire de la croix de guerre, né à La Croix (Indre et Loire)..."
D'après Wikipédia, la croix de guerre 1914-1918 était décernée pour une "conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre mondiale". Le député Émile Driant est le porte parole du projet de création d'une médaille pour récompenser la valeur militaire des combattants de la grande guerre : 
"Créons un ordre récompensant la valeur militaire, mais en lui donnant un nom bref qui sonne clairement et qui, à lui seul, exclut la faveur de l'ancienneté. On l'appellera la Croix de guerre, ce sera une croix de bronze clair, à quatre branches, surmontée d'une couronne de lauriers et suspendue à un ruban vert uni, le vert de la médaille de 1870-1871, débarrassé des rayures noires qui symbolisaient le deuil de l'autre siècle."
Quand les archives départementales d'Indre-et-Loire mettront en ligne les dossiers militaires, je pourrai peut être savoir quel fait d'arme fit Robert MESLAY pour mériter cette décoration. Pour l'instant, je sais seulement qu'il combattit durant la Grande Guerre, en revint vivant et se maria en 1922.

(source : domaine public, via Wikimedia Commons)