jeudi 27 juin 2013

Naître à Paris pendant la Commune

C'est dans la mairie du 17ème arrondissement de Paris que se passe cette histoire, le 14 janvier 1871. Paul Remy LEDRESSEUR, docteur médecin, se présente devant l'officier d'état civil, accompagné de Jean DEGROOTE, imprimeur, et de Martin BUNON, fruitier, pour déclarer la naissance d'une petite Eugénie Camille PÉROLAT.

Liens de parenté avec Eugénie Camille Pérolat
(source : Arbre familial, via Geneanet)
À Paris, c'est la famine. Napoléon III vient de perdre la guerre contre la Prusse. Quatre jours après la naissance d'Eugénie Camille, dans la galerie des glaces du Château de Versailles, est proclamé l'Empire allemand. Près de l'avenue des Ternes, où vivent les parents d'Eugénie Camille, sont édifiées des fortifications monumentales. Dans deux mois éclatera la célèbre Commune de Paris.

Fortifications, par Charles Lansiaux
(source : Archives de Paris - VO4 70/200)
Les parents d'Eugénie Camille vivent donc tout près de ces imposants murs de pierre qu'on peut voir à gauche sur la photo, séparant Paris du reste de la France.

Fortifications, par Charles Lansiaux
(source : Archives de Paris - VO4 70/198)
Le docteur LEDRESSEUR effectue donc sa déclaration en bonne et due forme, comme le constate l'acte de naissance.

(source : Archives de Paris - V4E 4713 - p. 19)
"Du dix sept Janvier mil huit cnet soixante onze a trois heures trois quarts Acte de naissance de Eugenie Camille du sexe feminin nee le quatorze à midi, chez son pere avenue des Ternes 72, fille légitime de Eugene francois Perolat, vingtsix ans, boulanger et de Alphonsine Souchay, vingt deux ans, couturiere ..."
On peut imaginer qu'il était difficile d'être boulanger à Paris pendant une période de famine. François Eugène PEROLAT et Alphonsine Florestine SOUCHAY vivaient donc dans cet immeuble parisien :

72 avenue des Ternes, Paris, 17ème arrondissement
(source : Google Maps)
Jusque là, un acte tout ce qu'il y a de plus banal, si ce n'est la petite mention marginale qui nous apprend ceci :

(source : Archives de Paris - V4E 4713 - p. 19)
"Par leur mariage contracté le vingt-sept fevrier, mil huit cent soixante-treize à la mairie du deuxieme arrondissement de Paris, François Eugène Perolat et Alphonsine Florestine Souchay ont légitimé l'enfant inscrit ci-contre. Pour mention 4 mars 1873." 
Les Parisiens avaient certes d'autres problèmes à régler durant la Commune, et on sait le XIXème siècle plus libre au niveau des moeurs, conséquence de la Révolution, mais les parents d'Eugénie Camille ne sont pas mariés. Elle est néanmoins déclarée comme fille légitime, née dans le domicile de son père. Les arrières-grands-parents de ma grand-mère vivaient donc en concubinage à Paris ! Et en effet, lors de leur mariage deux ans plus tard à la mairie du 2ème arrondissement, il est fait mention de la reconnaissance de leur fille.

(source : Archives de Paris - V4E 2604 - p. 2)
 "... les époux déclarent qu'ils reconnaissent Eugénie Camille, née à Paris le quatorze janvier mil huit cent soixante onze enregistre le dix sept dudit mois à la Mairie du dixseptième arrondissement comme fille de Eugène françois Pérolat et de Alphonsine Souchay, son épouse."
En prenant un peu plus de temps sur un acte, j'ai donc réalisé que mes aïeux ont vécu un événement historique. Et vous, avez-vous des ancêtres ayant vécu à Paris pendant la Commune ?

mercredi 26 juin 2013

Retour aux sources

Depuis quelques temps, je ne suis plus satisfait de mon logiciel Heredis qui met plusieurs minutes parfois à effectuer une tâche lorsque je clique quelque part, ce qui a le don de m'insupporter.

En parallèle, j'observe que Geneanet a effectué de nombreuses et salutaires améliorations dans ses arbres en ligne depuis un an environ. La saisie des actes, certes intuitive d'Heredis, m'a permis de rentrer les information rapidement, mais peut-être un peu trop rapidement.

On le sait, lorsqu'on démarre sa généalogie, on remonte les générations à toute vitesse, impatient de découvrir la suite des aventures de nos aïeux. Seulement, on passe parfois à côté d'informations importantes. Le premier oubli que je viens de réaliser, c'est celui concernant mon arrière-grand-mère, Yvonne Marguerite Marie SUIVRE. C'est d'autant plus touchant que c'est le premier acte que j'ai jamais cherché sur internet lorsque j'ai démarré ma généalogie.

Il y a encore cinq minutes, j'étais persuadé qu'elle s'appelait uniquement Yvonne Marguerite SUIVRE. Et puis, j'ai ajouté son acte de naissance sur Geneanet et j'ai constaté ceci :

(source : Archives départementales de la Dordogne - 5MI12714_008 - p. 24)
Après Yvone Marguerite se trouve une petite croix + qui renvoie à la marge de l'acte dans lequel a été rajouté ceci :

(source : Archives départementales de la Dordogne - 5MI12714_008 - p. 24)

Le nom de Marie a été ajouté en troisième prénom et paraphé par son père Elie SUIVRE. Et j'étais totalement passé à côté depuis 2 ans que j'ai commencé ma généalogie. J'ai donc décidé de profiter de cet élan de motivation pour clarifier et sourcer mon arbre et ne plus passer que par Geneanet.

En effet, en plus de son extrême lenteur, passé les 10 000 individus, Heredis ne fait franchement pas un export Gedcom (les données généalogiques à mettre en ligne) fabuleux. Je me suis donc inspiré de l'arbre de Clément Bècle dont j'ai vu qu'il avait commencé à réaliser des fiches sur ses ancêtres qui contiennent de nombreux renseignements.

(source : Arbre de Clément Bècle, via Geneanet)
Pour moi, en généalogie, le partage est aussi important que la découverte. Et j'ai envie que mes cousins, parents, amis, généalogistes, qui vont consulter mon arbre puissent avoir des renseignements utiles et qui permettent de situer nos ancêtres. Bref, j'avais envie d'un arbre plus propre, plus complet, et avec davantage de renseignements. J'ai donc commencé à réaliser ce genre de fiches.

(source : Arbre familial, via Geneanet)
Ainsi, pour qui consulte la fiche de mon arrière-grand-mère, il y apprendra l'âge et la profession de ses parents, le nom, la profession et l'âge des témoins. Il pourra ainsi situer mieux la sociologie, le voisinage, les amis de cette ancêtre aux moments clefs de sa vie. J'ajouterais également les photos de signatures et les blasons permettant d'illustrer agréablement mon arbre et qui disparaissaient auparavant à chaque mise-à-jour.

Bref, ma décision est prise, adieu Heredis, rebonjour Geneanet. Je vais certes aller plus lentement, mais maintenant que j'ai dégrossi le terrain, je suis persuadé qu'en allant plus lentement je trouverais de nouveaux indices et débloquerais de nouvelles branches. Et en plus, mon arbre sera tout beau et beaucoup plus clair. Et vous, qu'en pensez-vous ? Quel logiciel utilisez-vous et en êtes-vous satisfait ?

mardi 25 juin 2013

Premières découvertes dans les Archives de la Charente

Le site internet des archives départementales de la Charente, tant attendu, a enfin ouvert. Il est certes payant, et puisque c'est le choix du département, j'ai payé mes 2 € pour deux jours de consultations. J'ai attendu trop longtemps pour vouloir boycotter ces archives, je sais que le système payant sera abandonné à terme ou que les images (je l'espère) finiront toutes sur Geneanet et que plus personne n'utilisera le site des archives.

Un quart de mes ancêtres provient de la Charente. Les plus proches ancêtres de la famille Desveaux proviennent de la commune de Vitrac-Saint-Vincent, dont les registres ne sont malheureusement toujours pas en ligne. C'est pourquoi ma porte d'entrée dans ma généalogie charentaise fut le mariage à Massignac en 1843 de l'arrière-grand-père de mon grand-père Jean DESVEAUX, avec Anne FOURGEAUD.

Liens de parenté entre Jean Desveaux et mon grand-père.
(source : Arbre familial, via Geneanet)
LE MARIAGE

Tout d'abord, le maire qui les marie se nomme Pierre BOULESTEIX. C'est probablement un membre de la famille, car les Boulesteix étaient des notables, alliés avant la Révolution avec la petite noblesse charentaise.

Le marié, Jean DESVEAUX, est propriétaire et le fait qu'il possède sa maison à 23 ans est un signe d'aisance financière. Son père, Pierre DESVEAUX, et sa mère Elisabeth BOULESTEIX, habitant au Petit Jauniat, commune de Vitrac-Saint-Vincent, sont présents au mariage.

L'habitat rural et isolé de la famille Desvaux.
(source : Google Maps)
Jean DESVEAUX, comme son père, sait signer d'une belle écriture. Voici sa signature sur l'acte de mariage :

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 227/8 - p. 15)
La mariée, Anne FOURGEAUD, a 21 ans. fille de François FOURGEAUD, cultivateur, agriculteur et propriétaire et d'Anne PAILLOT. Elle vit avec ses parents (présents au mariage) au village de La Goirandie, commune de Massignac.

La Goirandie, à l'ouest du village de Massignac
(source : Google Maps)
Les témoins de ce mariage sont :

  • Jean BAINEAUD, propriétaire de 46 ans domicilié à Nieul, oncle de l'époux
  • Jacques BOULESTEIX, propriétaire âgé de 45 ans demeurant à Lésignac-Durand, oncle de l'époux
  • Léonard FOURGEAUD, propriétaire âgé de 23 ans demeurant à Massignac, frère de l'épouse
  • Jacques FOURGEAUD, propriétaire âgé de 59 ans demeurant à Lésignac-Durand, oncle de l'épouse

La plupart de ces personnes, mis-à-part la mariée, savait signer, comme le prouve le bas de l'acte de mariage.

(source : Archives départementales de la Charente - 3 E 227/8 - p. 15)
Ce que j'aime beaucoup sur cette image, c'est le tampon "propriété publique". En effet, les archives départementales de la Charente appartiennent à tous les Français et non pas au conseil général de la Charente qui en est le conservateur mais pas le propriétaire. Ils veulent me faire payer, je paye, mais je ne me priverais pas de partager les découvertes que j'ai faites à l'aide de mon porte-monnaie.

LA RÉSOLUTION

Inspiré par ce billet de Sophie Boudarel, j'ai décidé de sourcer mon arbre généalogique avec les copies des actes afin que les visiteurs (famille, amis, généalogistes) puissent vérifier l'information qui s'y trouve.

Prenons l'exemple d'Elie SUIVRE, mon arrière-arrière-grand-père. Qui consultera sa fiche sur mon arbre Geneanet verra un petit onglet photo avec le chiffre 3.

(source : Geneanet)
Cet onglet contient les actes de plus de 100 ans que j'ai mis en ligne. En cliquant dessus, on accèdera au trois documents que j'ai mis en ligne le concernant, à savoir, son acte de naissance, son acte de mariage et son contrat de mariage (envoyé par un bénévole du Fil d'Ariane et qui ravira certains généalogistes cousins car les archives notariales ne sont pas en ligne).

(source : Geneanet)
En cliquant sur les photos, une nouvelle fenêtre s'ouvre et on peut naviguer entre les pages, zoomer, voir les noms et professions de personnes concernées par l'acte et des témoins, la cote et le centre d'archives qui contient l'acte, etc.

C'est une bonne façon de crédibiliser son arbre, de l'humaniser aussi, car ce n'est plus qu'une suite de noms mais aussi des documents signés de la main de nos ancêtres qui sont accessibles. Seul regret pour l'instant, les blasons que l'on peut ajouter à ce fond de média ne s'affichent pas en "photo de profil" de nos ancêtres...

Toujours est-il que je vais désormais sourcer mes recherches sur mon arbre (également avec les parties d'archives charentaises qui concernent mes ancêtres et qui éviteront à d'autres généalogistes de payer puisque ces images sont accessibles sans abonnement sur Geneanet). J'ai également décidé qu'à chaque génération remontée, je vais essayer d'établir l'intégralité de la généalogie descendante de cette branche pour voir ce que sont devenus les cousins et collatéraux.

Bref, l'aventure continue, surtout avec l'arrivée de ces nouvelles archives (ne manquent plus que le Loiret et la Haute-Vienne) qui vont débloquer un quart de mon ascendence qui demeurait à ce jour assez mystérieuse. La généalogie est donc une aventure infinie ! J'adore particulièrement explorer ces nouvelles branches dont on ne sait rien et où on est à l'affut du moindre indice pour désépaissir le brouillard.

jeudi 20 juin 2013

Du bon et du mauvais généalogiste

Il y a quelques jours, j'ai reçu ce très agréable mail de la part d'un monsieur dont je tairais le nom :

Bonjour, J'ai relevé une erreur dans votre armorial : en effet les armes de la famille "du Maine" sont celles de la famille Chevrel (maconnais), prouvées dès 1328.
Les armes en question sont les suivantes :

(source : dessin personnel, licence CC BY-SA 3.0)
Le blasonnement est : de gueules, à une fleur de lys d'or. J'imagine que la personne qui m'a envoyé ce mail est elle-même un généalogiste. Aussi, je suis surpris du peu de rigueur intellectuelle dont il fait cas. Etant surpris par ce mail, j'ai en quelques clics pu vérifier que la famille CHEVREL porte bien "de gueules, à une fleur de lys d'or". Ce cher monsieur aurait également pu vérifier lui-même en quelques clics sur internet que la famille du MAINE porte les mêmes armes.

Et au lieu de m'envoyer un mail assez sec pour revendiquer des armes comme appartenant uniquement à sa famille et m'accuser de faire erreur, il aurait pu constater que je disais vrai pour avoir trouvé ces armes dans divers armoriaux et nobiliaires. Des armes aussi simples sont souvent partagées entre plusieurs familles de France. C'est étonnant comme souvent en généalogie, certains tirent des conclusions avant même d'avoir enquêté et recherché la réponse, avant d'accuser les autres, sans preuve, de faire erreur.

Heureusement, la même semaine, j'ai eu l'exemple inverse d'une généalogiste fort sympathique, Valérie Letellier, qui non seulement a pris de son temps pour rechercher l'acte de naissance de mon arrière-grand-père, Pierre Joseph Emile Ernest PERLY aux archives de Tours, mais encore a effectué de nombreuses recherches bénévolement pour savoir si on pouvait trouver le procès verbal dressé lors de la découverte du corps de mon ancêtre Julien LE BOURCIER, décédé en Indre-et-Loire et trouvé près d'une ferme. Les recherches ont été infructueuses, mais je la remercie d'avoir si généreusement donné de son temps.

Voici donc, pour conclure, des photos de La Maillotière (commune de Saint-Antoine-du-Rocher dans l'Indre-et-Loire), où fut retrouvé le corps de Julien LE BOURCIER, tisserand habitant à Marigné-Laillé, dans la Sarthe et âgé alors de 72 ans.

(source : photo personnelle, licence CC BY-NC-SA 3.0 FR)
(source : photo personnelle, licence CC BY-NC-SA 3.0 FR)

dimanche 16 juin 2013

Trouver le mariage grâce à l'acte de sépulture

On ne le dira jamais assez, les archives départementales de la Sarthe sont d'exception : tout d'abord parce qu'elles sont extrêmement bien tenues, mais encore parce que les curés indiquaient une grande quantité de détails dans les actes paroissiaux. Parlons aujourd'hui de Michel CHOPLIN.

Parenté entre Michel Choplin et mon arrière-grand-mère
(source : Arbre familial, via Geneanet)
Michel est journalier, c'est à dire qu'il vend ses bras à la journée pour cultiver les champs. Son fils Charles, notre ancêtre, a réussi à grimper les échelons de l'échelle sociale puisque contrairement à son père, il sait lire et écrire. Il est tisserand et occuper la fonction de sacriste de l'église de Piacé (dans la Sarthe).

C'est en cherchant les enfants de Charles et de sa première épouse que je suis tombé sur l'acte de décès de Michel CHOPLIN que voici :

(source : Archives départementales de la Sarthe - 1 MI 1191 R2 - p. 109)
"le premier fevrier mil sept cent soixante et seize aeté inhumé par nous curé sous signé dans le cimetiere de cette paroisse le corps de michel choplin journallier originaire de moitron decedé d hier agè de soixante quinze ans ou environ marié en cette paroisse l an mil sept cent vingt sept. la ditte inhumation faitte en presence de michel françois jacques pierre charles les choplins ses fils d urbain davoust et jeanne choplin son gendre et sa fille de pierre michel jean et louis les brebions ses neveux et de plusieurs autres parents et amis qui ont declarés ne scavoir signer fort les sous signès de ce enquis C: Choplainu davoust M Brebion L brebion touchard curé"

Fait amusant, je retrouve systématiquement les noms de famille de mon enfance dans les registres de la Sarthe. Mme Touchard était ma professeur d'histoire-géographie, j'étais au collège avec une Brebion et je retrouve aussi dans mes ancêtres des Bellanger ou Jarossay avec qui j'allais à l'école enfant...

Ce qui est extrêmement intéressant chez cet abbé Touchard, c'est qu'il indique la paroisse d'origine de Michel CHOPLIN (Moitron-sur-Sarthe), et la date de son mariage. Pour avoir traversé quelques actes dressés par ce curé, je sais que les dates qu'il fournit sont approximatives ou carrément inventées, mais je ne risquais rien à aller me balader dans les registres de Piacé vers 1727 pour y trouver l'acte de mariage de Michel CHOPLIN avec Marguerite TROCHERIE. C'est deux ans après la date indiquée, en 1729, que j'ai trouvé le fameux acte parfaitement bien écrit, même si le rédacteur semble avoir changé en cours de route car la fin de l'acte est rédigée d'une écriture plus "antique" (plus XVIème siècle).

(source : Archives départementales de la Sarthe - 1 MI 1191 R1- p. 174)
"Le 3e fevrier 1729 apres les publicaons de bans faites par trois dimanches consecutifs aux prônes de nos messes parroissiales sans qu'il se soit trouvé aucun empechement ont esté canoniquement epousés par nous curé ssigné michel fils de jacques choplin et de deffunte marie fouqué d'une part et marguerite trocherie fille de deffunt françois trocherie et de deffunte marguerite Le boul tous deux cette parroisse dautre part, Lesquels ont esté assisté scavoir Ledit michel choplin de son dit pere de Jacques et Marïe les chopelin ses frere et soeur Et lad. Margueritte trocherie aussy Ete assistée de françois Et marie les trocherie ses frere Et soeur Et de plusieurs autres de leurs parents Et amis qui ne signent enquis M Launay f Lehault"
En conclusion, il ne faut jamais négliger les actes de décès ou de sépulture, ils m'ont ici permis de retrouver l'acte de mariage. Bien sûr, tout dépend des régions, en Dordogne, j'aurai eu droit à : "Le 1er février 1776, Michel Choplin a été enterré par moi curé." Heureusement que j'ai quelques ancêtres en Sarthe !

mardi 4 juin 2013

Mariage dans une abbaye en 1862

La blogueuse Sophie Boudarel nous propose d'écrire chaque mois sur un thème particulier. Le mois de juin est le mois des mariages, selon son projet : bloguez votre généalogie. Je vais donc vous faire part d'une mention insolite dans un acte de mariage trouvé dans la 3ème branche de généalogie que j'explore en ce moment.

Liens avec Mathieu dit Edouard Aynard
(source : Arbre familial, via Geneanet)
Il s'agit du mariage de Mathieu dit Edouard AYNARD et de Rose Pauline de MONTGOLFIER. Mathieu est alors négociant et deviendra bientôt banquier. Il n'est pas encore le député du Rhône, membre de l'Institut et président de la Banque de France. Sa future épouse, en revanche, appartient à la célèbre famille de Montgolfier. Son père, Jean Raymond de MONTGOLFIER est fabricant de papier. Sur leur acte de mariage, célébré à Marmagne (Côte-d'Or) en 1862, on peut lire ceci : 

(source : Archives départementales de la Côte-d'Or - 2 E 388/004 - p. 92)
"... après nous être transporté à Fontenay, section de la commune de Marmagne et être entré dans une chambre au rez-de chaussée les portes intérieures et extérieures de la maison restant ouvertes au public, sont comparus Monsieur Mathieu Aynard âgé de vingt-cinq ans négociant ..."
En effet, Rose Pauline ne se voyait sûrement pas se marier dans la petite mairie de Marmagne...

(source : Eponimm, licence CC BY 3.0, via Wikimedia Commons)
 ... quand son père était propriétaire de l'Abbaye de Fontenay ! Le maire Charles SARDIN fait donc une exception et se déplace dans ce lieu pour célébrer le mariage.

(source : Christophe.Finot, licence CC BY-SA 2.5, via Wikimedia Commons)
Ce même Mathieu AYNARD rachète en 1906 cette abbaye et contribue à sa restauration pour lui rendre son aspect médiéval. L'abbaye est restée la propriété de la famille Aynard à ce jour.

lundi 3 juin 2013

Les blasons de mes "sosa bis"

Depuis quelques temps, j'ai développé un journal de recherches intitulé Wikifremo, sorte d'encyclopédie de nos ancêtres qui compulse ce que j'ai trouvé à leur sujet. J'en suis actuellement à mon sosa 340, et chaque personne qui a sa fiche a un lien vers celle-ci depuis l'arbre Geneanet, et réciproquement. De cette façons, les personnes qui consultent mon arbre sur Geneanet ont accès à une page où figurent les copies des actes, les signatures, les blasons, etc...

Il y a un moment, je vous avais parlé de ma "troisième-grand-mère" et de sa généalogie que j'avais amorcée. Amusante car d'un autre milieu social et dans de toutes autres régions que celles de mes ancêtres.

Il me fallait un système pour m'y retrouver dans les recherches concernant cette branche, j'ai ainsi décidé de les faire figurer sur Wikifremo avec des numéros "sosa bis". Je m'explique :

  • le numéro sosa représente le rang généalogique d'un ancêtre. Mon père est le sosa 2, ma mère le 3, etc... 
  • ma grand-mère maternelle est mon sosa 7, j'ai donc décidé d'attribuer à la deuxième épouse de mon grand-père maternel le numéro sosa 7 bis. 
  • les parents de ma "troisième-grand-mère" sont donc mes sosas 14 bis et 15 bis. C'est le système le plus logique que j'ai trouvé à ce jour.
Or, il se trouve que ma "troisième-grand-mère" descend de l'aristocratie européenne et que sur ses propres grands-parents, trois d'entre-eux possèdent des blasons.

Henri Charles Joseph MESLAY

Le grand-père de ma grand-mère, lieutenant, fils du caissier des mines de la Mayenne et de la Sarthe possède ces armes données par d'Hozier : de sable, à la bande d'or, chargée d'une meule de moulin de gueules.

(source : dessin personnel, licence CC BY-SA 3.0)
Nous avons le dessin de ce blason encadré sur une feuille du XVIIIème siècle encadrée dans le bureau de mes grand-parents. Ma grand-mère m'a expliqué que la meule de moulin est en fait une meule de foulon car les Meslay sont à l'origine une famille de tisserand.

Henriette Victoire Pauline VALDENAIRE

Les armes d'Henriette sont certainement les plus anciennes. Elle appartient en effet à la famille alsacienne Waldner de Freundstein dont l'orthographe du nom a été modifiée au fil des siècles.

(source : blog "Tout sur l'héraldique")

Elles se blasonnent ainsi : d'argent, émanché de sable de trois pièces, surmontées chacune d'une merlette de gueules. 

Marc AYNARD

Fils du célèbre député, banquier et collectionneur d'art Mathieu dit Edouard AYNARD et de Rose Pauline de MONTGOLFIER, Marc porte ce qu'on appelle des armes parlantes, c'est à dire formant un jeu de mot avec son nom.

(source : dessin personnel, licence CC BY-SA 3.0)
Il porte : d'argent, à un arbre (nard) de sinople, terrassé de même, et une haie à claire-voie de sable posée en fasce, mouvant de la terrasse et brochant sur l'arbre.

Aynard : haie + nard (arbre) !

Annette Emilie Bénédicte Zoé ORIOL

Les Oriol ne possèdent pas de blason. C'est une famille de la classe moyenne, des self-made-men du XIXème siècle, fabricants de lacets fondant une véritable dynastie. Le père d'Annette et député de la Loire, maire de Saint-Chamond, officier de la Légion d'Honneur et des Palmes Académique.

Je vais en tout cas continuer d'explorer cette branche de sosa bis. C'est la meilleure solution que j'ai trouvé à ce jour. Si vous en voyez une meilleure, n'hésitez pas à me la proposer !

Deux vies trop brèves


Aujourd'hui, voyageons dans l'Indre, dans le petit village de Buxeuil dans le foyer formé par Etienne Martin COUSIN, laboureur, et son épouse Anne CAPELAN. Etienne et Anne se sont mariés le 18 février 1772 et Anne est tombée enceinte. Jusque là, rien de nouveau.

Liens de parenté entre Etienne Martin Cousin et mon arrière-grand-père
(source : Arbre familial, via Geneanet)
Sept mois plus tard (accouchement prématuré ou mariage consommé un peu tôt ?), je trouve l'acte suivant :

(source : Archives départementales de l'Indre - 3 E 029/004 - p. 80)
"L'an mil sept cent soixant et douze Le vingt deux du mois deseptembre à été inhumé dans le cimetière decette paroisse Lecorp d'une fille d'Etienne Cousin laboureur au gros et de anne Caplan son Epouse laditte fille ondoiez à la maison acause du denger de mort par magdelaine fougerat sage femme decette paroisse et cededée aussitot ainsi que nous La Certifié la Ditte fougerat et autres. L'hinumation faitte en presence decharle Caplan et vincent Caillat qui ont declaré ne sçavoir signer ainsi que la ditte faugerat dece anquis Berthault curé"
L'ondoiement (cérémonie qui pouvait être pratiquée par une femme) était le préalable minimum pour qu'un enfant n'aille pas dans les limbes éternellement. Une sorte de pré-baptême, que le curé célébrait quand l'enfant était en meilleure santé, accompagnant souvent l'acte d'un "ayant doute de la validité de l'ondoiement pratiqué par ...".

Avoir un enfant mort sans avoir été baptisé était pour l'époque quelque chose d'impensable. Les enfants étaient baptisés au maximum trois jours après la naissance, la mortalité infantile étant extrêmement élevée.

Cet enfant, probablement prématuré de deux mois, est mort immédiatement, la sage-femme ayant seulement eu le temps de l'asperger d'eau pour sauver son âme. Malheureusement, l'acte suivant est d'autant plus funeste. Anne CAPELAN décédera le lendemain, probablement des complications de cet accouchement. Elle avait 21 ans.

Il faudra attendre 6 ans avant qu'Etienne se marie à nouveau avec mon ancêtre Catherine PEROLA avec laquelle il aura une nombreuse descendance.